France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Les étudiants de l’école supérieure de l’image d’Angoulême occupent leurs locaux

Les étudiants de l’école supérieure de l’image d’Angoulême occupent leurs locaux
Les étudiants occupent l’Éesi pour protester contre le budget qui n’augmente pas depuis douze ans, et des non-reconductions de contrats d’intervenants.

Photo Quentin Petit

Par Léa SOULA - l.soula@charentelibre.fr, publié le 5 décembre 2022 à 17h58.

Ils redoutent un manque de moyens de plus en plus criant. Des étudiants de l’Éesi occupent l’école jour et nuit, depuis ce lundi matin. Ça peut durer jusqu’en janvier.

Ils sont une vingtaine à s’activer, dans le hall d’entrée vitré de l’École européenne de l’image (Éesi), sur les bords de la Charente, au Nil. Ici, on fabrique des pancartes. Là, on prévoit le repas du soir. En hauteur, un étudiant, carnet posé sur la rampe, croque la scène. Ce lundi 5 décembre, c’est le premier jour d’occupation de l’école par ses étudiants. Et ils comptent bien faire en sorte que ce ne soit pas le dernier...

Ils sont une vingtaine à s’activer, dans le hall d’entrée vitré de l’École européenne de l’image (Éesi), sur les bords de la Charente, au Nil. Ici, on fabrique des pancartes. Là, on prévoit le repas du soir. En hauteur, un étudiant, carnet posé sur la rampe, croque la scène. Ce lundi 5 décembre, c’est le premier jour d’occupation de l’école par ses étudiants. Et ils comptent bien faire en sorte que ce ne soit pas le dernier. Ils étaient une soixantaine à voter pour cette manifestation, soit un gros quart des effectifs. Et espèrent tenir l’occupation, de jour comme de nuit, jusqu’aux prochaines vacances. Au moins.

Les raisons de la colère : « des contrats d’enseignants contractuels non renouvelés », « des techniciens peu rémunérés », « des professeurs qui partent à la retraite sans être remplacés », ce qui augmente la charge de travail du reste de l’équipe pédagogique, mais aussi « l’augmentation du prix du papier », énumèrent pêle-mêle les étudiants qui occupent l’école.

Mobiliser tous les étudiants de l’image de France

Un signal d’alarme, lancé la semaine dernière par les étudiants de l’Éesi de Poitiers. « C’est la même école, la même direction, les mêmes problématiques. Quand on a commencé à Poitiers, ça nous semblait évident de mettre le pôle d’Angoulême dans la boucle », témoigne un étudiant poitevin, sur place. Le point de départ : un « manque de transparence de la part de la direction. On entendait parler des problèmes de masse salariale, mais rien ne nous était confirmé. Les informations qu’on a aujourd’hui, on a dû leur arracher. »

L’occupation a été votée par une soixantaine d’étudiants, qui se mobilise depuis.
L’occupation a été votée par une soixantaine d’étudiants, qui se mobilise depuis.

Photo Quentin Petit

Rien n’est encore officiel. Une réunion du conseil d’administration est prévue en janvier. Mais les étudiants craignent le pire. « On parle d’un déficit d’environ 1,6 million en 2026. Avec des coupes budgétaires qui toucheront d’abord la masse salariale… » Autour d’eux, la situation n’est guère reluisante. « On a des contacts dans des écoles de l’image partout en France. Marseille, Bourges, Toulouse, Valenciennes… C’est compliqué partout. Alors qu’ici, 40 % du budget vient de l’État. Si ça se passe mal chez nous, c’est pire dans le privé. » Ils espèrent d’ailleurs faire de leur occupation un mouvement national.

Ce n’est pas un blocus. On aimerait que les cours s’adaptent à l’occupation. On va en cours.

En attendant, les étudiants s’organisent. Sur un grand panneau, on affiche les tâches de la journée, on prépare la médiation, on cherche des slogans, on propose des idées… Et on va en cours. « Les professeurs nous soutiennent majoritairement, mais les cours se poursuivent. Ce n’est pas un blocus. On aimerait que les cours s’adaptent à l’occupation, et on va aussi monter des ateliers pour démocratiser les arts et la culture. On souhaite faire venir les gens de l’extérieur. Et que les étudiants se réapproprient le temps pédagogique. »

Un soutien des profs et de la direction en demi-teinte

Du côté de la direction, on évoque un « soutien relatif ». « Concernant les revendications générales sur les écoles d’art, la crainte de disparaître ou d’un enseignement moins qualitatif, oui, je soutiens, évidemment, explique Marc Monjou, directeur général. Sur les revendications locales… Il faut savoir qu’il y a de fortes tensions sur le budget. » Dans les faits : avec la hausse du point d’indice des fonctionnaires, « on a besoin de 100 000 € supplémentaires sur l’année, rien que pour les salaires ». Et ça, avec les mêmes moyens depuis douze ans. « Je précise quand même que nos financeurs, que ce soit l’État, l’agglo, la Région… maintiennent leur financement, ce qui n’est pas le cas partout. » Quant aux postes supprimés, « rien n’est officiel. Mais il y a une évidence implicite… C’est maintenant qu’il faut agir, même si c’est difficile. On doit réfléchir à dessiner autrement le projet de l’établissement. »