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Les Iraniens protestent, le régime réprime

Le ministre de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, pouvait bien déclarer, le 24 septembre, que les perturbations d’Internet visaient à « empêcher » l’organisation d’ « émeutes sur les réseaux sociaux », il en est pour ses frais. Non seulement les rassemblements de protestation n’ont pas cessé, mais ils se renforcent de jour en jour. Les manifestations ont éclaté après la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini – une jeune femme de 22 ans arrêtée trois jours auparavant par la police des mœurs – et continuent de se propager à travers l’Iran.

Malgré un nombre croissant de morts et une répression féroce de la part des autorités, des vidéos publiées sur Twitter ont montré des manifestants appelant à la chute de l’establishment religieux, tout en affrontant les forces de sécurité à Téhéran, Tabriz, Karaj, Yazd et dans de nombreuses autres villes iraniennes. La télévision d’État a déclaré que la police s’était heurtée à ce qu’elle appelait des « émeutiers » dans certains endroits et avait lancé du gaz lacrymogène pour les disperser. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux depuis l’intérieur de l’Iran ont montré des manifestants scandant « Femme, vie, liberté ! », tandis que des femmes agitaient et brûlaient leur voile. Dans 93 villes, dans 30 provinces du pays qui en comptent 31.

La police antiémeute a tiré sur les manifestants

Le régime islamique est remis en cause. Des posts sur Twitter ont montré, à Tabriz, des manifestants scandant « Mort au dictateur ! », une référence à la plus haute autorité iranienne, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Dans les villes kurdes de Sanandaj et Sardasht, la police antiémeute a tiré sur les manifestants. « Je tuerai ceux qui ont tué ma sœur ! » scandait la foule dans l’une des vidéos de Téhéran. Des publications sur les réseaux sociaux, ainsi que certains militants ont appelé à une grève nationale. Plusieurs professeurs d’université ont démissionné pour protester contre la mort de Mahsa Amini, selon des déclarations qu’ils et elles ont publiées. Les étudiants de plusieurs universités ont refusé de participer aux cours pour protester contre l’arrestation généralisée de leurs camarades et les rencontres musclées avec les forces de sécurité à l’intérieur même de leurs établissements.

Die Studentinnen an der Uni Teheran:
زن، زندگی، آزادی
Frauen – Leben – Freiheit
(aus dem kurdischen Jin Jiyan Azadi)#MahsaAmini #JinaAmini #jin pic.twitter.com/lR4ST4k8yH

— Kaveh Ghoreishi (@KavehGhoreishi) September 18, 2022

Des étudiants de l'université de Téhéran manifestent avec le slogan  " Femme, vie, liberté "

Officiellement, 41 personnes auraient été tuées (des manifestants, mais également des policiers et des membres des bassidjis, milice progouvernementale). Mais les groupes iraniens de défense des droits de l’homme parlent d’un bilan plus élevé.

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