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Les jeunes drogués de Kerbala, en Irak, en mode “zombie”

D. S.* verrouille la porte de sa chambre, puis ferme hermétiquement les rideaux de la fenêtre. Elle s’apprête à pénétrer dans un univers qu’elle aura le plus grand mal à abandonner par la suite. Elle scrute l’objet qu’elle tient entre ses doigts. Dans sa tête résonnent les mots entendus à l’école : “C’est du ‘zombie’.” Elle respire profondément, puis elle se décide. En avalant la pilule, elle rejoint la cohorte des personnes sur lesquelles s’est renfermé le piège de l’addiction.

Pour cette jeune fille de 17 printemps, un zombie était une figure récurrente de films étrangers, jusqu’à ce qu’on lui parle de ce produit d’une couleur vaguement rose. Il s’agit de la substance U-47700, également appelée “Pinky”, qui a acquis ce nom de “zombie” en raison de la féroce vitesse à laquelle elle emporte les consommateurs dans une autre dimension.

D. S. subissait des pressions à l’école et des violences domestiques. Elle s’était renfermée sur elle-même et s’était isolée de ses camarades. Son état dépressif était la brèche dans laquelle s’est engouffrée une de ses copines pour la convaincre que le “zombie” allait lui permettre d’oublier ses problèmes.

Une ivresse inconnue

Et elle lui a donné gratuitement une pilule, pour qu’elle puisse le vérifier. D. S. vient à peine de l’avaler qu’elle se sent légère. Elle éprouve un sentiment d’ivresse qui lui était inconnu jusque-là. Elle a l’impression de s’envoler.

Le lendemain matin, elle retourne chez sa copine pour en obtenir, mais cette fois-ci, plus question de l’obtenir gratuitement. Elle doit payer. C’est ainsi qu’elle en vient à voler de l’argent à sa mère pour payer sa dose.

Quand la mère se rend compte qu’il y a de l’argent qui disparaît régulièrement de son porte-monnaie et que le niveau scolaire de sa fille recule, elle la bombarde de questions. Jusqu’à ce que celle-ci lui avoue qu’elle se drogue depuis deux mois déjà. La mère court alors voir son frère, médecin spécialiste en addictologie, qui lui promet de guérir sa fille.

Il y a quatre ans, A. S.* a dû abandonner