France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Les Papous doivent une partie de leur immunité à l’homme de Denisova

Génétique.

L’héritage génétique de l’homme de Denisova, espèce contemporaine de Néandertal, continue de donner un avantage évolutif immunitaire aux populations mélanésiennes actuelles.

Représentation artistique d’une jeune dénisovienne.
Représentation artistique d’une jeune dénisovienne. Photo Ammar Awad / REUTERS

Une nouvelle étude parue dans PLOS Genetics nous en apprend un peu plus sur certaines fonctions du legs génétique de l’homme de Denisova – une espèce éteinte du genre Homo, contemporaine de Néandertal – aux populations mélanésiennes et en particulier aux Papous.

Même si l’on sait aujourd’hui qu’environ 5 % du génome des Papous modernes sont issus de Dénisoviens, il reste “difficile de détecter la fonction de l’ADN de Néandertal et de Denisova chez les Mélanésiens, car les scientifiques ont analysé très peu de données génétiques provenant d’humains vivants en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans d’autres régions de Mélanésie”, lit-on dans Science.

Après avoir identifié la part de gènes de Dénisovien chez les Papous, les scientifiques les ont comparés avec des données génétiques déjà existantes “qui relient les gènes à diverses fonctions dans différents tissus chez l’humain”.

“Ils se sont concentrés sur les gènes liés à l’immunité qui pourraient, par exemple, favoriser ou renforcer la production de protéines d’un gène voisin, ou encore bloquer ou atténuer sa fonction”, précise la revue américaine.

Il se trouve que deux des gènes de Denisova présents chez les Papous semblent conférer à ces derniers une meilleure défense immunitaire contre les infections, tout en réduisant la réaction inflammatoire provoquée par la présence de pathogènes. “Cette réponse inflammatoire atténuée aurait pu aider les Papous à surmonter une vague de nouvelles infections qu’ils auraient rencontrées dans la région”, avance Science.

Adaptation rapide aux tropiques

Selon Irene Gallego Romero, généticienne de l’évolution humaine à l’université de Melbourne et autrice principale de l’étude, l’ensemble de ces expériences suggère que les gènes de Denisova “pourraient affiner la réponse immunitaire” afin de l’optimiser en fonction de son environnement. La chercheuse ajoute :

“Sous les tropiques, où les gens ont des charges élevées de maladies infectieuses, on pourrait vouloir atténuer un peu la réponse immunitaire, sans en faire trop.”

Pour Luis Barreiro, généticien à l’université de Chicago, l’étude montre que ce genre d’échange de gènes est “un mécanisme important expliquant comment l’humain s’est adapté rapidement [à de nouveaux défis], en particulier aux agents pathogènes”.

Sur le même sujet

Nos services