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Les Républicains : Éric Ciotti et Bruno Retailleau, un match à la droite du parti

Si l’issue du match pour la présidence des Républicains, dimanche 11 décembre, est incertaine, une chose est sûre : la victoire se joue sur l’aile droite du parti. Celui qui portait le maillot de favori, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, a récolté 42,73 % des voix des quelque 6 000 électeurs ayant pris part au premier tour, dimanche 4 décembre. Son challenger, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, réalise pour sa part 34,45 %.

Le député du Lot Aurélien Pradié est lui arrivé troisième avec un très honorable 22,29 %. Il se retrouve en arbitre entre deux finalistes qui incarnent une volonté de réarmement idéologique.

Éric Ciotti veut rebâtir un « parti des idées » sur un triptyque « autorité-identité-liberté ». Bruno Retailleau promet une formation « patriote » dont la priorité sera la lutte contre le « déclassement économique » et la « dépossession culturelle ». Si le premier est plus identifié à une ligne régalienne et le second à une fibre conservatrice, les deux hommes labourent le même pré carré idéologique.

Ils y voient la seule solution pour éviter la disparition d’un parti de droite, écartelé entre les appels du macronisme et la tentation de l’extrême droite. Ils s’opposent en cela à la figure tutélaire des Républicains, l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui a encore une fois plaidé, dimanche 4 décembre, pour un contrat de gouvernement avec la majorité présidentielle.

Risques de surenchère à droite

Pour mener l’offensive, Éric Ciotti s’est allié le soutien du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. S’il l’emporte, le Niçois s’est engagé à soutenir dès 2023 la candidature de ce dernier pour l’élection présidentielle de 2027. Bruno Retailleau s’est entouré de souverainistes, comme le député européen François-Xavier Bellamy ou l’ex-député du Vaucluse Julien Aubert (club Oser la France). Mais il a aussi reçu le soutien de nombreux parlementaires et de Xavier Bertrand, le patron de la région des Hauts-de-France, tenant d’une ligne plus sociale.

Car les candidats savent les risques qu’il y aurait à trop se laisser entraîner dans une surenchère à droite. C’est sans doute la raison pour laquelle Éric Ciotti avait tenu à condamner les propos racistes du député du Rassemblement national Grégoire de Fournas, exclu ensuite quinze jours de l’hémicycle. Une position qui a toutefois été critiquée par de nombreux militants et, selon les observateurs, lui a coûté des voix au premier tour.

L’exercice est d’autant plus périlleux que plusieurs membres de l’actuel groupe LR, en désaccord avec un durcissement de la ligne du parti, seraient sur le point de faire sécession. La semaine dernière, Le Figaro publiait des informations faisant état d’un déjeuner, mardi 29 novembre, réunissant une dizaine d’élus qui pourraient se rapprocher de la majorité, certains d’entre eux ayant rencontré le lendemain l’ancien premier ministre Édouard Philippe, à la tête du parti Horizons.

Ils seraient notamment opposés à l’investiture dès l’an prochain de Laurent Wauquiez pour la présidentielle. Le nom du nouveau président de LR mais aussi son score et ses premiers mots seront à scruter, car ils pourraient avoir de lourdes conséquences pour l’avenir du parti.