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Les torys, champions de la magouille

Au moment de son entrée au 10 Downing Street, en octobre 2022, Rishi Sunak s’imaginait en chantre de “l’intégrité, [du] professionnalisme et [de la] transparence”. Au risque de paraître “ennuyeux”, raillaient ses détracteurs. Peine perdue. Le Parti conservateur se retrouve, une nouvelle fois, miné par les affaires et “les magouilles”, déplore The Spectator en une de son édition datée du 28 janvier.

L’épouse du Premier ministre avait été épinglée l’année dernière pour son statut fiscal avantageux. Cette fois, c’est le président des torys, Nadhim Zahawi, qui se retrouve au cœur de la tempête. L’ancien ministre des Finances a récemment fait l’objet d’un redressement “à sept chiffres”, d’après des informations du Sun on Sunday. Conséquence d’une “négligence”, plaide-t-il, dans la déclaration de parts détenues dans la société de sondage YouGov. “Les erreurs innocentes ne conduisent pas à des amendes”, a rétorqué HMRC, le fisc britannique. “Ils sont tous pleins aux as”, s’étrangle The Spectator, en une de son édition du 28 janvier.

Si le chef de l’exécutif a ordonné l’ouverture d’une enquête indépendante, Nadhim Zahawi reste pour l’heure en poste. “Cela nous amène à nous interroger quant à la jugeote de Sunak, déplore l’hebdomadaire proche des torys. Dès juillet dernier, la presse faisait état de questions autour du statut fiscal de Zahawi. À quoi pensait-il quand il lui a offert le poste de président des conservateurs en arrivant au pouvoir ?”

Le patron de la BBC et le prêt de 800 000 livres

Autre affaire embarrassante pour le parti : une énième incartade de Boris Johnson, impliquant cette fois le patron de la BBC et les éternels “problèmes d’argent” de l’ancien locataire du 10 Downing Street. D’où sa présence en une de The Spectator aux côtés de Zahawi et de Sunak.

“Richard Sharp, le président de la Beeb [BBC], fait l’objet d’une enquête : il est soupçonné d’avoir organisé [auprès de tiers] des discussions relatives à un prêt de 800 000 livres pour Boris Johnson, alors Premier ministre. Quelques semaines plus tard, le gouvernement annonçait que Sharp avait été choisi pour devenir président du média public.”

Pour ne rien arranger, le vice-Premier ministre, Dominic Raab, proche de Sunak, est lui aussi sous le coup d’une enquête, pour harcèlement moral. “D’autres investigations concernant le comportement d’au moins six députés conservateurs sont par ailleurs toujours en cours”, complète le magazine londonien.

Au pouvoir depuis treize ans, les torys sont “épuisés”. “Sunak est un nouveau dirigeant à la tête d’une majorité ancienne, conclut la journaliste Katy Balls. Plutôt que de tirer son parti vers le haut comme il le souhaitait, le Premier ministre risque de se retrouver entraîné vers le fond par les casseroles de ses troupes.”