France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Les Vaginites, un tour de chant trash avec Corinne Masiero

Connue pour son franc-parler et son humour rentre-dedans, la comédienne, entourée des sœurs Audrey et Stéphanie Chamot, chante pour dénoncer les violences faites aux femmes, le machisme ordinaire et le mépris de classe. Un spectacle cru et provocateur qui vise à libérer la parole et à changer les regards.

Article réservé aux abonnés

Elles arrivent sur scène en perruques criardes, fausses fourrures et chaussures pailletées. La démarche ­est titubante. Le rouge à lèvres déborde outrageusement. « All moches », chantent-elles. Mais ce n’est pas une chanson, plutôt un manifeste. Elles évoquent « les vieilles », « les imbaisables », « les hystériques », « les dépentesques »… Elles font répéter au public une liste de synonymes : (« choune, moule, foune, brousse, buisson… ») : « C’est l’hymne à la vulve. »

« Les gens aiment ou pas, je m’en fous, moi. Ça te parle, ça te bouscule ? Ce qui m’intéresse, c’est : qu’est-ce que ça provoque ? » Corinne Masiero

Au Hangar, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), ce samedi soir de janvier, ­l’actrice Corinne Masiero est au micro. Sa voix porte celle des invisibles et leurs colères, ainsi que celle des « incestuées » depuis qu’elle a elle-même révélé publiquement l’inceste qu’elle a subi, dans un documentaire diffusé en ­septembre 2022 sur France 3 (Inceste, le dire et l’entendre, d’Andrea Rawlins-Gaston). Elle est accompagnée de deux chanteuses, les jumelles Audrey et Stéphanie Chamot. Le trio foutraque et punk s’appelle « Les Vaginites ».

Les trois femmes sont presque nues. Elles ont tombé leurs peaux de bête synthétiques. Elles portent chacune un tee-shirt à slogan (« Rage against ze machists », « Je te sucerai pas les yeux ouverts », « délivrez-nous des mâles ») et une culotte maculée de sang. La musique décolle, mais certaines phrases clouent sur place. « Dans quarante-huit heures, une femme va mourir. » Ou « Mon parrain, il me fait manger son zizi » – balancé avec une voix haut perchée de fillette. Ici, il est aussi question de « crime passionnel », de réforme des retraites, de Darmanin et de non-lieu. D’hématomes, de coups de ceinture, de casserole, de bouteille…

Un guet-apens

Une bière à la main, les spectateurs habitués des salles de rock ne s’attendent pas à ça. « Bois un coup, c’est ma tournante ! », lance Corinne Masiero, en détourneuse de rimes. Le concert s’apparente presque à un hold-up. Un guet-apens, pour parler de violences. Le dernier morceau s’appelle Ta gueule. Mais il s’agit de l’ouvrir. Supplique adressée à la mère, la sœur, la copine, la voisine, la ­collègue, la spectatrice, pour dézinguer le silence qui déglingue et rend complice. D’abord timides, puis résolus, des poings se lèvent alors dans le public. Les Vaginites auront d’autres dates, dans les semaines à venir : à Lille, Saint-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme), Concarneau (Finistère), Chaumussay (Indre-et-Loire)…

Il vous reste 66.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.