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Ligue des champions: comment Xavi a refait du FC Barcelone une vraie équipe de foot

Moins d'un an après l'arrivée de l'ancien milieu de terrain à la tête de l'équipe, le FC Barcelone a retrouvé des résultats, un jeu séduisant et une meilleure santé économique.

Il n'est jamais évident d'aller gagner à San Siro, quand bien même l'Inter de Milan serait en méforme. Mais le FC Barcelone de Xavi, qui doit y jouer ce mardi en Ligue des champions (21h), voyage bien, très bien même. L'ancien milieu de terrain espagnol vient d'ailleurs de battre un record étonnant en Liga, celui de l'invincibilité à l'extérieur, jusqu'alors détenu par le Real Madrid de Zinédine Zidane. Cela fait 18 matches que les Catalans n'ont pas été battus hors de leurs bases en championnat, concédant 5 nuls et glanant 13 victoires, la dernière ce samedi à Majorque (0-1).

La stat a de quoi rassurer avant le déplacement à Milan. Si Xavi ne pense pas nécessairement que son équipe s'avance en favori, arguant que «l'Inter est une équipe très forte qui joue dans un système potentiellement déstabilisateur», le Barça a des arguments solides, et un statut de grande équipe qui n'était plus forcément dans l'air au moment où Xavi, 41 ans, a pris les rênes de son club de toujours. «Les records doivent aller de pair avec les succès et les titres, sinon ils sont anecdotiques», a-t-il déclaré en conférence de presse à propos du record mentionné plus haut. Des mots et une ambition que les supporters blaugranas désespéraient d'entendre.

Un très bon bilan comptable

Xavi était arrivé en novembre dernier dans une équipe à la dérive, larguée en Championnat (9e) et lassée de la gestion du Néerlandais Ronald Koeman, son prédécesseur. Résultats décevants, humiliations répétées en ligue des champions, départ retentissant de Lionel Messi, situation financière cataclysmique, effectif bancal… Le Barça avait besoin d'un second souffle et s'était tourné vers l'ancienne gloire de la maison. Celui-ci n'avait pas caché son ambition : «Barcelone ne peut pas accepter un match nul ou une défaite. Nous devons gagner tous les matches», avait-il promis aux supporters.

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Beaucoup doutaient de la réussite de celui qui n'avait alors qu'une maigre expérience en tant que coach d'une équipe première, à Al Sadd au Qatar. Onze mois plus tard, le blason est redoré. De 9e début novembre, les Catalans ont réalisé une très bonne deuxième partie de saison, finissant dauphins du Real Madrid à qui ils ont même infligé une correction au Bernabeu (0-4) fin mars. Le début de saison en cours est tout autant réussi, puisque les hommes de Xavi ont pris 19 points sur 21 possibles en championnat et se trouvent en tête, à égalité de points avec le rival madrilène. Évoluant dans un 4-3-3 réhabilité et séduisant, le Barça est aussi la meilleure attaque et la meilleure défense de Liga.

La jeunesse dorée et les anciens coéquipiers

À la base de ce succès se trouve un effectif de grande qualité qui à l'expérience mêle la jeunesse, et que l'Espagnol n'a pas hésité à chambouler. Les indéboulonnables historiques tels que Gerard Piqué et Jordi Alba font les frais du renouveau et ne sont plus titulaires. Xavi n'hésite pas à prendre des décisions difficiles avec ses anciens coéquipiers aux côtés de qui il a tout gagné lorsqu'il était joueur. Seul Sergio Busquets résiste, avec six titularisations. «Xavi croit en la méritocratie. Il sait séparer l'amitié du travail», a déclaré à l'Équipe Victor Font, proche de l'entraîneur espagnol. «Il veut le meilleur pour l'équipe. C'est pour cela que si des joueurs émergent et sont meilleurs, ce sont eux qui joueront».

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Ces fameux joueurs qui émergent, ce sont les Pedri (19 ans), Gavi (18 ans) et autres Ansu Fati (19 ans), jeunes Espagnols extrêmement talentueux qui prennent de plus en plus de place dans le vestiaire catalan. Cette jeunesse dorée qui enchaîne les matches et connaît déjà les joies de la sélection, le Barça est prêt à tout pour la garder. Mi-septembre, Gavi (18 ans) a signé un nouveau contrat qui le lie au club jusqu'en 2026, avec une clause libératoire fixée à 1 milliard d'euros.

Le redressement économique

À cette base de joueurs déjà présents la saison dernière, Xavi a eu le loisir d'en ajouter de nombreux cet été, et non des moindres. Les Catalans ont enrôlé pas moins de huit joueurs, déboursant plus de 150 M€ sur le marché des transferts. Andreas Christensen (Chelsea), Marcos Alonso (Chelsea), Jules Koundé (Séville) et Hector Bellerin (Arsenal) sont venus renforcer la défense, Franck Kessié (AC Milan) le milieu, tandis que Raphinha (Leeds) et Robert Lewandowski (Bayern Munich) se sont ajoutés à la longue liste des attaquants de qualité dont dispose Xavi. Avec déjà 12 buts en seulement 9 matchs, le Polonais réalise d'ailleurs un début de saison tonitruant. «C'est un grand buteur, un grand joueur de niveau mondial. C'est l'un des meilleurs attaquants du monde, peut-être le meilleur», a déclaré ce dimanche son entraîneur en conférence de presse.

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Ces signatures onéreuses auraient été inenvisageables il y a encore quelques mois, lorsque le club était fortement endetté et ne cessait d'accumuler des pertes. Mais le Barça a depuis réalisé quelques tours de passe-passe financiers, les fameux « leviers » basés sur des cessions de parts et qui ont permis de dégager des liquidités. Une stratégie qui a le don d'agacer en Europe. «C'est le seul club au monde qui n'a pas d'argent mais qui peut acheter tous les joueurs», s'était notamment étonné l'entraîneur du Bayern Munich Julian Nagelsmann.

Sur la scène européenne, un statut de géant à retrouver

Si le Barça version Xavi obtient de très bons résultats en Liga, il a encore tout à prouver en Ligue des champions. Jadis grands d'Europe, quintuples vainqueurs de la C1, les Catalans ont subi quelques humiliations mémorables ces dernières années et leur dernier bon parcours remonte à la saison 2018-2019, lorsqu'ils avaient perdu en demi-finale contre le futur vainqueur Liverpool (victoire 3-0 à l'aller, défaite 4-0 au retour).

La saison dernière, ils n'avaient pu s'extraire de leur poule avant de chuter en quarts de finale de Ligue Europa contre Francfort. Et cette saison, après une victoire facile en ouverture face à Viktoria (5-1), ils ont subi la loi du Bayern Munich malgré une prestation globalement satisfaisante (défaite 2-0 à l'Allianz Arena). Le match contre l'Inter mercredi (21h) constitue donc un vrai test à ne pas manquer. «La rencontre n'a pas un caractère définitif, mais elle est très importante pour le devenir de ce groupe», a assuré Xavi en conférence de presse.

La dernière fois que les deux équipes s'étaient retrouvées dans le même groupe de C1, c'était lors de la saison 2018-2019. Sur la pelouse, Lionel Messi, Luis Suarez, Antoine Griezmann… Une autre époque, dont il faut désormais tourner la page.