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Liste rouge des espèces menacées : une conclusion alarmante pour le monde aquatique

La dernière mise à jour de la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Union internationale de la conservation de la nature) présente un bilan de plus en plus critique pour les espèces du grand bleu. Les activités humaines touchent l’ensemble des strates de la biodiversité marine, allant des mollusques aux mammifères marins en passant par les coraux. Sur les 150.388 espèces de cet inventaire mortifère, près de 18.000 vivent dans un milieu aquatique et parmi elles, il y en a 1550 menacées d’extinction. 

Les populations de dugongs affamées et tuées par les humains

Des espèces emblématiques comme le Dugong (Dugong dugon) font partie des victimes de l’activité humaine. Ce sont tout particulièrement les dugongs d’Afrique de l’Est et de Nouvelle-Calédonie qui sont menacés. Les premiers ont été classés en "danger critique", il n’en reste plus que 250 individus, et les seconds en "danger" avec seulement 900 membres. Ce déclin est surtout dû aux captures involontaires dans les engins de pêche en Afrique de l’Est et au braconnage en Nouvelle-Calédonie. Mais ce n’est pas tout : la nourriture principale de ces mammifères herbivores se fait de plus en plus rare. Les herbiers sont détruits par l’exploitation pétrolière et gazière mais aussi par la pollution chimique et le chalutage. Pour répondre à cette problématique, le "renforcement de la gouvernance de la pêche communautaire et l’élargissement des opportunités d’emploi au-delà de la pêche sont essentiels en Afrique de l’Est, où les écosystèmes marins sont fondamentaux pour la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations", explique Evan Trotzuk, qui a dirigé l’évaluation de la Liste rouge en Afrique de l’Est, dans un communiqué de l’UICN. Celui-ci préconise aussi la création d’aires de conservation supplémentaires pour permettre aux populations locales de participer et de bénéficier des solutions qui éviteront aux dugongs de disparaître.

Vidéo d'illustration d'un dugong se promenant dans les plaines océaniques. © Ahmed Shawky 

Des coraux face à une pandémie destructrice

Les coraux, qui sont au cœur du développement des communautés aquatiques, subissent aussi un fort déclin. Cette fois, c'est le Corail à colonnes (Dendrogyra cylindricus) qui rejoint la liste des espèces "en danger critique", alors que celui-ci était catégorisé comme "vulnérable" dans les derniers rapports de l’UICN. Sa population s’est réduite de 80% dans la majorité de son aire de répartition depuis 1990. Actuellement, ce corail, peuplant majoritairement la mer des Caraïbes, doit surtout sa destruction à la maladie de la perte des tissus coralliens. Durant les quatre dernières années, ce mal s’est répandu dans les populations de coraux à colonnes à cause de leur affaiblissement immunitaire. Une perte de résistance due au blanchissement des coraux provoqué par l’augmentation des températures marines. Leur exposition aux divers antibiotiques et produits chimiques déversés dans la mer est venue les fragiliser d’autant plus. 

Coraux à colonnes Crédit : Françoise Cabada-Blanco

Image d'illustration de Coraux à colonnes. © Françoise Cabada-Blanco

"Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’échouer"

Bien que les mammifères et les coraux soient des victimes bien connues des activités humaines, les mollusques en souffrent aussi particulièrement. La dernière mise à jour de la Liste rouge des espèces menacées pointe notamment le cas des ormeaux. 20 des 54 espèces d’ormeaux (Haliotis) sont aujourd’hui menacées d’extinctions. Cet animal, aussi nommé "truffe des mers", subit un très fort braconnage à travers le monde car il se vend à prix d’or. 

Ce bilan particulièrement sombre de l’état du monde vivant n’est pas nouveau et devrait pousser la société à revoir sa façon d’interagir avec celui-ci. “La dernière mise à jour de la Liste rouge de l’UICN révèle une combinaison parfaite d’activités humaines non durables décimant la vie marine dans le monde entier. Au moment où le monde se tourne vers la conférence des Nations Unies sur la biodiversité pour tracer la voie du rétablissement de la nature, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’échouer”, déclare le directeur de l’UICN Bruno Oberle dans un communiqué de l’organisation.