Écrivain voyageur et rebelle dans l’âme, Sylvain Tesson, après le prix Renaudot pour son roman « La Panthère des neiges », publie « Blanc », une odyssée à ski dans les Alpes, entre Menton et Trieste. L’auteur sera à la Comédie de Colmar lundi 5 décembre dans le cadre d’une rencontre « off » du Festival du livre et à Strasbourg le 6 décembre, au Parlement européen.

Sylvain Tesson, dans votre nouveau livre, « Blanc », il est beaucoup question d’efforts répétés, d’ambition modeste, d’obstination. Que représente l’effort pour vous ?

La possibilité très banale de rehausser la saveur des choses ordinaires par effet de contraste, en y ajoutant l’écueil du chemin d’accès. La difficulté de la conquête augmente la valeur de l’objet du désir. Ce dont on jouit trop facilement perd de sa saveur. « L’Homme est ainsi fait que pour apprécier l’amitié d’un poêle à bois, il lui faut d’abord skier entre les avalanches. »

Vous avez besoin d’éprouver votre corps, de risquer votre vie pour vous sentir vivant ?

Il faut beaucoup de sagesse pour jouir des choses qu’on possède déjà. Saint Augustin, dans « Les Confessions », écrit que le bonheur consiste à désirer ce que l’on possède déjà. Pour mieux se rendre compte de la valeur de son bonheur, l’Homme a besoin de le mettre en péril. En cuisine, on appelle cela les exhausteurs de goût.

« J’oppose à l’ordinaire le caractère...