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Macron déplore les mesures économiques « super agressives » de Biden

En déplacement à Washington pour une visite d'État, Emmanuel Macron a regretté les mesures adoptées par Joe Biden qui pénalisent les entreprises françaises.

Source AFP
Au premier jour de sa visite d'Etat a Washington, Emmanuel Macron a vivement critique les mesures economiques de Joe Biden qui penalisent selon lui les entreprises francaises.
Au premier jour de sa visite d'État à Washington, Emmanuel Macron a vivement critiqué les mesures économiques de Joe Biden qui pénalisent selon lui les entreprises françaises. © Al Drago / MAXPPP / UPI/MAXPPP

Temps de lecture : 3 min

Emmanuel Macron a déploré mercredi 30 novembre à Washington les mesures économiques « super agressives » prises par Joe Biden pour doper l'industrie américaine, au premier jour d'une visite d'État se voulant une célébration de l'amitié entre France et États-Unis. Les subventions massives décidées par le président américain dans une grande loi économique et sociale appelée « Inflation Reduction Act » (IRA) sont « super agressives pour nos entreprises », a dénoncé le président français lors d'une rencontre avec des parlementaires américains, selon une journaliste de l'Agence France Presse présente dans la salle.

« Mettez-vous à ma place », a-t-il dit aux élus lors d'un déjeuner consacré au changement climatique, ajoutant: « Vous allez peut-être régler votre problème mais vous allez aggraver le mien » avec ce programme d'investissements pharaoniques qui pourrait, selon lui, « tuer beaucoup d'emplois » en Europe s'il n'existe pas une meilleure coordination transatlantique. « Personne ne m'a contacté quand l'IRA était en discussion », a-t-il poursuivi, en demandant à être « respecté comme un bon ami ».

La France voit avec inquiétude le patriotisme économique décomplexé dont fait preuve le président démocrate américain, qui s'est donné pour mot d'ordre « Made in USA ». Joe Biden entend en particulier doper la filière des véhicules électriques, dans une optique à la fois de relance de l'emploi industriel, de transition énergétique, et de compétition technologique avec la Chine. Le président français a indiqué qu'il ne « croyait pas une seconde » à une volte-face américaine sur cette législation jugée cruciale par la Maison Blanche, mais a plaidé pour une meilleure synchronisation entre les États-Unis et l'Europe.

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La France, un « allié vital pour les États-Unis »

À Washington, on considère que cet « Inflation Reduction Act » sera un projet « gagnant-gagnant » susceptible de stimuler aussi l'économie européenne. La visite d'État d'Emmanuel Macron, premier dirigeant étranger à qui Joe Biden réserve cet honneur diplomatique, avait commencé sur un ton plus policé. La vice-présidente Kamala Harris avait salué en la France un « allié vital pour les États-Unis », lors d'une rencontre au siège de la NASA, et une coopération « basée sur des principes démocratiques et des valeurs partagées ».

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Le président français doit avoir mercredi une autre réunion, cette fois sur le nucléaire civil, avec des acteurs de la filière. Le chef de l'État s'adressera aussi à la communauté française, après une traditionnelle cérémonie au cimetière national d'Arlington. Enfin, Emmanuel et Brigitte Macron rencontreront Joe et Jill Biden pour un dîner se voulant intime, loin du faste protocolaire que va déployer jeudi la Maison Blanche pour le président français, entre coups de canon, réunion dans le Bureau ovale et dîner de gala.

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Côté américain, on espère que cet accueil en grande pompe permettra de tourner pour de bon la page de la grave crise diplomatique de l'an dernier. En septembre 2021, les États-Unis annonçaient une nouvelle alliance, AUKUS, avec l'Australie et le Royaume-Uni, suscitant l'ire de la France, tenue à l'écart dans une région-clé du monde et qui perdait, au passage, un mégacontrat pour vendre des sous-marins à Canberra.

La Chine et l'Ukraine au coeur des discussions

Outre la question du protectionnisme commercial, Joe Biden et Emmanuel Macron devraient aussi discuter jeudi des grands sujets internationaux: la Chine et l'Ukraine. Sur le premier, la France a toujours dit qu'elle ne se considérait pas comme un allié « aligné », à l'heure où les États-Unis ont fait de la rivalité stratégique avec Pékin leur principal axe stratégique. Concernant l'Ukraine, Paris et Washington semblent en revanche avoir rapproché leurs positions.

Les deux dirigeants devraient par ailleurs afficher un message d'unité sur l'Ukraine, en promettant de continuer à soutenir Kiev autant que nécessaire tout en expliquant que des négociations avec Moscou ne pourront avoir lieu que lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelensky le jugera opportun.

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En attendant, la Maison Blanche a accordé un satisfecit à la volonté d'Emmanuel Macron, parfois controversée, de maintenir le dialogue avec son homologue russe Vladimir Poutine. « Nous pensons que c'est une bonne chose », « nous saluons la capacité du président Macron » de maintenir « la communication avec le président Poutine », a assuré l'un de ses porte-parole, John Kirby.