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[Maïs ensilage] Un cru 2022 logiquement décevant

Cela démarrait pourtant bien. Après un tir groupé des semis à la fin d'avril, les températures élevées du printemps ont permis une très bonne levée des maïs. « Le recouvrement de l’interrang a été rapide et la pression des adventices réduite, note Michel Moquet, spécialiste du maïs fourrage chez Arvalis. En revanche, les semis tardifs après dérobée ou méteils ont subi une double-peine, avec des conditions d’implantation trop sèches, puis une mauvaise croissance des plantes ».

Car sur la deuxième partie de cycle, la météo a joué les trouble-fêtes. Un double stress hydrique et thermique a accompagné des floraisons très précoces (10 à 15 jours d’avance), causant d’importants défauts de fécondation. « Les premiers chantiers d’ensilage ont débuté dès le 20 juillet dans le centre-ouest, l’est et le sud-est. C’est du jamais vu à cette échelle », rapporte le spécialiste. Ils se sont terminés début octobre, « dans les régions tardives en bordure de la Manche ».

Moins d’amidon…

Sans surprise, les performances ne sont pas au rendez-vous. Au niveau national, le rendement moyen s’établit à 11,3 t de matière sèche par hectare, bien inférieur à la moyenne quinquennale de 12,5 t. « Aucune région ne s’en sort sans dégâts », souligne Michel Moquet. La teneur en MS moyenne s’élève à 35 %, au-delà des 32 à 33 % préconisés. « Une vigilance particulière doit être observée sur la qualité de la conservation de ces maïs secs, prévient Hugues Chauveau, zootechnicien chez Arvalis. La porosité plus importante dans les silos augmente le risque de pertes et de reprises en fermentation au front d'attaque ».

Les qualités nutritives sont également peu réjouissantes. Sur le plan énergétique, le cru 2022 affiche une moyenne de 0,90 UFL/kg de MS pour une teneur en amidon de 27,7%. Cette dernière est inférieure de 4 points par rapport à la récolte de 2021. C’est « l’une des plus faibles de ces 10 dernières années, bien que de fortes disparités aient été observées sur le terrain », relève Hugues Chauveau.  

… et plus de fibres

En raison de l’importante proportion de tiges et de feuilles par rapport au grain, la quantité de fibres (NDF) est supérieure à l’an dernier. Leur digestibilité est jugée « correcte », avec une moyenne de 51,7%. « Les maïs ayant les fibres les plus digestibles se trouvent là où les ensilages ont été réalisés précocement, complète l’expert. Ces plantes ont été préservées de la sénescence accélérée en fin de cycle. »

Du côté des protéines, la teneur moyenne en matières azotées totales (MAT) affiche 7,7 %, supérieure de 0,7 point à l’an passé. « Cela s’explique essentiellement par un effet de concentration dû aux faibles rendements ». S’agissant des protéines digestibles dans l’intestin, les teneurs en PDIN et PDIE affichent respectivement 47 g/kg de MS (+ 3 g par rapport à 2021) et 68 g/kg de MS (+ 2 g). Des indicateurs en hausse, « en raison de la plus forte teneur en protéines brutes des maïs 2022, alors que la teneur en énergie fermentescible est équivalente ».