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« Management par la terreur » : l’heure du jugement pour les ex-patrons de France Télécom

En 2019, en première instance, Didier Lombard, ex-P-DG de France Télécom, et Louis-Pierre Wenès, ancien directeur des opérations France, avaient été condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15 000 € d’amende (*) pour harcèlement moral après une série de suicides parmi leurs salariés dans les années 2000. Une vague de suicides qui avait, notamment, touché la Bretagne.

France Télécom était ainsi devenu la première entreprise du Cac 40 condamnée pour un harcèlement moral institutionnel (mutations forcées, baisses de rémunération, e-mails répétés incitant au départ…). Dans une lettre, un technicien marseillais ayant mis fin à ses jours en juillet 2009 avait critiqué un « management par la terreur ».

« Climat anxiogène »

Selon le jugement, ils avaient mis la « pression sur l’encadrement » qui l’avait répercutée dans l’ensemble de l’entreprise, « créant un climat anxiogène dans le quotidien de tous les agents ».

Un an de prison requis en appel

Fin juin 2022, en appel, l’avocat général avait requis une peine d’un an de prison, dont six mois avec sursis, et une amende de 15 000 € contre l’ancien patron et son ex-n°2. Sera-t-il suivi dans ses réquisitions ? Réponse ce vendredi.

La direction savait qu’elle n’arriverait pas sans harcèlement moral à réaliser le plan Next

Selon Yves Micolet, les deux prévenus ont « fait du harcèlement moral un outil industriel de ressources humaines », pour parvenir à obtenir, via le plan Next présenté en 2006, le départ de 22 000 employés et la mobilité de 10 000 autres, sans procéder à des licenciements économiques ni mettre en place un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

Objectif « irréalisable »

« Management par la terreur » : l’heure du jugement pour les ex-patrons de France Télécom
(Lucas Dolega/EPA)

La direction de l’entreprise, devenue Orange, « savait qu’elle n’arriverait pas sans harcèlement moral à réaliser le plan Next », dont l’objectif était « irréalisable », et que ce plan provoquerait de la « casse » parmi les employés.

Combien de cas examinés ?

Pendant l’audience, le cas de 39 employés avait été examiné : 19 se sont suicidés, 12 ont tenté de le faire et huit ont connu un épisode de dépression ou un arrêt de travail sur la période 2007-2010.

* Condamnée en première instance à l’amende maximale de 75 000 €, l’entreprise, elle, n’avait pas fait appel.