Photo Julien Bonnet
publié le 28 janvier 2023 à 12h55.
Masque obligatoire, pas de photos ni de vidéos. Le mangaka Hajime Isayama a imposé des conditions drastiques aux 400 fans massés dans le théâtre d’Angoulême, ce samedi matin.
Des hurlements, de la furie, des pleurs. On a même frôlé quelques évanouissements, ce samedi à 11h15, quand le mangaka Hajime Isayama a marché sur la scène du théâtre d’Angoulême. L’auteur de l’Attaque des Titans est devenu à seulement 36 ans un dieu vivant, adulé dans le monde entier, et sa venue au Festival de la BD est un double événement. Pour l’exposition dédiée à son œuvre à l’Alpha et la rareté de ses apparitions hors d’Asie. C’est simple : Isayama n’avait jamais mis un orteil en Europe avant ce jeudi. Un oiseau rare que les lecteurs pouvaient toujours chasser dans la bulle manga, en vain : même les séances de dédicaces (pour 50 personnes tirées au sort) n’avaient pas lieu sur le stand de son éditeur, Pika, mais à huis clos dans l’auditorium de l’Alpha.
Le protocole a été à la hauteur de l’attente - et de la déception de ceux restés dehors, qui n’avaient pas eu de place- : masque obligatoire pour tout le monde, aucune photo ni vidéo autorisée pendant la « masterclass » (en réalité une interview) d’une heure. « Contenez-vous, je sais que c’est frustrant mais c’est une demande directe d’Isayama », a annoncé en préambule Fausto Fasulo. Le codirecteur artistique du Festival, commissaire de l’exposition sur l’Attaque des Titans, a animé l’interview.
Isayama est apparu décontracté - habillé en jean, baskets et sweat à capuche -, à l’opposé totale de toutes les restrictions. Il n’a éludé aucune question, pas même sur la qualité de son dessin, parfois critiqué, pendant ses premiers albums. Le mangaka a évoqué son quotidien, le dur labeur, ses échanges avec son éditeur, son adolescence difficile, aussi, où il était « presque un enfant autiste, renfermé sur moi-même ». Pour contenter des fans déjà bouillonnants, il a annoncé en toute fin d’interview qu’il préparait un « projet court ». Ovation incroyable. « Je n’étais pas sûr de le faire, mais vu votre enthousiasme, cette fois c’est sûr. »