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Manifestations du 23 mars, en direct : blocages de gares, de dépôts de bus et d’accès aux aéroports… des actions sporadiques et ciblées partout en France

Des manifestants bloquent la gare de Quimper, le 23 mars 2023.

Live en cours

L’ampleur et le déroulement des manifestations seront particulièrement scrutés, jeudi, pour la neuvième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. Le texte a été adopté lundi, après le rejet des motions de censure.

A Calais ce matin, lors de la neuvième journée de mobilisation intersyndicale

Début de la manifestation contre la nouvelle la réforme des retraites, à Calais, le 23 mars 2023.

Prorogation de l’arrêté de réquisition au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer

La réquisition de salariés grévistes à l’important dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, près de Marseille, a été prorogée via un nouvel arrêté mercredi soir, et ce pour 48 heures à nouveau, a annoncé la préfecture de police des Bouches-du-Rhône jeudi.

L’arrêté reprend les conditions de celui initial, annoncé mardi par le ministère de la transition énergétique, soit la réquisition de « trois salariés par relève », « indispensables au fonctionnement du dépôt », qui approvisionne en carburants la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et l’est de la région Occitanie. Attaqué par le syndicat CGT devant la justice mercredi, le premier arrêté avait été validé par le tribunal administratif de Marseille.

Mardi, ces réquisitions ont provoqué une forte colère : la tension est montée entre manifestants et forces de l’ordre sur place, quand les grévistes majoritairement issus des rangs de la CGT, venus pour tenter de bloquer les sorties des camions, ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes.

Mercredi à 10 heures, les réquisitions semblaient produire un début d’effet dans les Bouches-du-Rhône, même si l’approvisionnement en carburant restait difficile, avec 39,6 % stations à sec et 52,7 % manquant encore d’au moins un type de carburant, contre près de 54 % et 41 % vingt-quatre heures plus tôt.

Ce dépôt, l’un des deux cent que compte la France, expédie également du carburant par oléoduc vers la région lyonnaise. Chaque année, huit millions de mètres cubes de carburants sont expédiés depuis ce site, qui dispose d’une capacité de stockage de 830 000 mètres cubes, dans 40 bacs.

Récit d’une comparution immédiate au tribunal de Paris : une barricade en feu, un dossier vide, une relaxe

Charlotte, Paul, Félix, Jérémie, Morgane, Clément. Ces six jeunes gens présentés en comparution immédiate au tribunal de Paris mercredi 22 mars sont, peu ou prou, tout ce qui reste des 234 interpellations réalisées dans les rues de la capitale, deux jours plus tôt, lors des manifestations spontanées contre la réforme des retraites après le rejet par l’Assemblée nationale des motions de censure contre le gouvernement.

Six prévenus pour 234 interpellés : traduction en chiffres de ce qu’une avocate impliquée dans ces dossiers, pour définir la stratégie des forces de l’ordre les soirs de contestation, a qualifié de « pêche au chalut ».

Clément, 25 ans, est le a avoir pu comparaître mercredi, avant d’être relaxé. Son cas illustre la fragilité des dossiers en la matière. Récit par notre journaliste Henri Seckel :

Communiqué de l’intersyndicale du « Monde »

Une partie du personnel du Monde, à l’appel de tous les syndicats du journal (CFDT, SNJ-CGT, SNJ, CGT-UFICT, SGLCE), est en grève jeudi 23 mars pour que cette réforme des retraites soit abandonnée. Les salariés mobilisés manifesteront cet après-midi, car la participation à cette journée de grève est essentielle.

Le gouvernement a refusé d’entendre les salariés qui s’expriment par les grèves et les manifestations depuis deux mois déjà. Il a dégainé le 49.3 pour éviter le vote sur cette réforme injuste qui touche les salariés de tous les secteurs d’activité. Ce déni de démocratie doit être dénoncé.

Quand on est journaliste, employé, cadre dans une entreprise de presse, ce n’est pas évident de faire grève, le premier devoir étant d’informer. Mais devant un enjeu de société aussi fondamental que la défense des valeurs démocratiques et le droit à une retraite décente, il faut cesser le travail. Les préoccupations sociales des salariés du Monde sont à l’unisson de la colère exprimée dans le pays. Pour toutes ces raisons, ils ne publieront pas d’articles sur le site LeMonde.fr entre 8h00 et 12h00, le quotidien daté 24 mars ne sera pas imprimé, et ils se retrouveront à la Bastille à partir de 14 heures.

« Les interpellations préventives, ça n’existe pas », affirme le préfet de police de Paris

« Les interpellations préventives, ça n’existe pas dans notre pays », a affirmé jeudi le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, sur RTL, en réponse aux avocats, magistrats, associations de défense des droits de l’homme et de la presse, ainsi que responsables politiques à gauche, qui dénoncent des « gardes à vue arbitraires » lors des manifestations contre la réforme des retraites.

Alors qu’un nouveau cortège intersyndical est prévu à 14 heures dans la capitale, au départ de la place de la Bastille puis rejoindre celle de l’Opéra, en passant notamment par la place de la République, M. Nunez a fait valoir que les huit précédentes manifestations s’étaient « bien passées ». Les forces de l’ordre étaient « à distance » tout en ayant « une grande réactivité » face aux « éléments radicaux », a-t-il détaillé, « pour contenir et réprimer les exactions, nous sommes très déterminés ».

Interrogé sur les « cortèges sauvages » non déclarés qui chaque soir depuis une semaine parcourent les rues de Paris en brûlant des poubelles ou du mobilier urbain, le préfet les a qualifiés de « phénomène de violences urbaines ». Il a justifié les interpellations réalisées lors de ces rassemblements en évoquant « des groupements en vue de commettre des violences » : « Les interpellations préventives, ça n’existe pas. Nous continuerons à interpeller ».

Le préfet de police a également affirmé que si des « gestes » sont reprochés à des policiers, il demandait à chaque fois « un rapport ». « A minima, il y a une enquête administrative et l’IGPN [police des polices] » peut intervenir « en judiciaire ». « Quand il y a des gestes extrêmement limites, la police doit rendre des comptes », a-t-il assuré.

Quelque 12 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 à Paris, sont mobilisés en France pour cette neuvième journée de mobilisation intersyndicale, un des plus importants dispositifs mis en œuvre depuis le début de la contestation.

Devant le lycée Rodin à Paris, où une tentative de blocus est en cours ce matin, l’interview du chef de l’Etat passe mal

Toujours au Lycée Rodin, dans le 13e arrondissement de Paris, qui n’avait pas été bloqué depuis le début du mouvement de contestation sociale - preuve que le mouvement prend de l’ampleur soutiennent les représentants de La Voix Lycéenne présents - la situation s’est un petit peu tendue avant 9 heures. Un petit groupe de jeunes a tenté de complètement bloquer l’accès à l’établissement, mais les forces de l’ordre sont intervenues directement.

Quelques minutes plus tard, la police est partie sous les applaudissements. Mais à 9 h 35, une nouvelle tentative de bloquer le lycée a été empêchée. « Personne ne rentre, on est prêt », a lancé une jeune fille, tandis que les élèves formaient une chaîne devant l’entrée.

« Le Lycée Rodin n’a pas été bloqué depuis très longtemps », souligne Antoine, élève en terminale, qui a participé à l’organisation de ce blocage. « Cette réforme des retraites nous touche nous les jeunes, moi, mes parents donc j’espère vraiment qu’on va pouvoir la renverser ». Hier, il a regardé l’interview d’Emmanuel Macron. « Une vaste blague », tranche-t-il. Le jeune homme, très informé à la fois sur la réforme des retraites mais aussi sur le fonctionnement des institutions, regrette que le gouvernement ne « sache pas reconnaître la défaite ».

Le vote de la motion de censure du groupe LIOT à seulement neuf voix près lundi, « a montré qu’ils n’ont pas de majorité solide au Parlement ». « Ils ont perdu, on passe à autre chose. Ils doivent accepter la défaite. S’ils ne sont pas capables de faire une réforme des retraites qui réussit à convaincre, ils abandonnent », explique-t-il.

Geneviève Étienne, enseignante de français au lycée est présente et se balade parmi les élèves, « en soutien » de la mobilisation des jeunes et « pour être un interlocuteur, si besoin ». L’enseignante était gréviste aujourd’hui, comme souvent depuis le début de la mobilisation, y compris lundi matin lors des épreuves de spécialités du baccalauréat. Elle continuera à se mobiliser si nécessaire.

Le discours d’Emmanuel Macron ? « On l’a suivi hier en salle des profs », sourit-elle, avant d’ajouter : « Le remplacement systématique des profs ? [dont a parlé le chef de l’Etat lors de son intervention] Un mensonge ». Elle assure que les « enseignants sont très inquiets », ajoutant : « On a l’impression de se battre dans l’indifférence générale ».

Minh Dréan

L’interview d’Emmanuel Macron au « 13 heures » de TF1 et France 2 a rassemblé 10 millions de téléspectateurs

D’après Médiamétrie, qui mesure les audiences télévisées, l’interview du chef de l’Etat mercredi dans le « 13 heures » de TF1 et de France 2 a rassemblé 10 millions de téléspectateurs.

Cette interview sur les deux chaînes a réalisé près de 67 % de part d’audience : deux tiers des gens qui étaient devant la télé à ce moment-là la regardaient, sans compter les chaînes d’information en continu. Au total, 6,1 millions de téléspectateurs ont suivi l’interview sur TF1 et 3,9 millions sur France 2.

Si on ne se focalise que sur les 25-49 ans, l’interview a été suivie par 1,1 million de téléspectateurs de cette tranche d’âge sur TF1 et 500 000 sur France 2.

Le chef de l’Etat a été critiqué par plusieurs opposants pour avoir choisi de s’exprimer lors de cette tranche horaire, afin de « parler aux territoires, à une France qui travaille et rentre manger à la maison le midi », comme l’imaginait son entourage. Une France qui reflète surtout le cœur électoral du président, composé de retraités soucieux d’entendre le chef de l’Etat parler d’autres préoccupations, soulignaient nos journalistes en amont de l’entretien.

Gérard Larcher juge le report de l’examen de la loi immigration sage mais s’oppose à un découpage du texte

Le président de la République a annoncé, dans son interview télévisée mercredi, que le projet de loi « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » serait « réagencé ». Une manière de confirmer que son examen, prévu en séance publique au Sénat à partir du 28 mars, est ajourné. « Il y aura sans doute plusieurs textes et ils arriveront dans plusieurs semaines », a également précisé Emmanuel Macron.

« Le texte doit être examiné dans l’apaisement. (…) Pour le moment, les conditions ne sont pas réunies », pour un examen du texte « la semaine prochaine », a appuyé le président du Sénat, Gérard Larcher, jeudi matin sur LCI, confirmant que la décision avait été prise conjointement avec le chef de l’Etat. Le patron de la droite sénatoriale s’est en revanche opposé à « un texte saucissonné », « parce qu’une politique migratoire c’est un ensemble », signalant qu’il s’agissait de l’avis émis hier par la majorité de la conférence des présidents du Palais du Luxembourg.

Quant à la nouvelle main tendue par Emmanuel Macron en pleine crise politique à la droite, qui oppose au sein d’un parti déjà affaibli par ses divisions sur la réforme des retraites, Gérard Larcher a dénoncé la « méthode de gouvernance du chef de l’Etat » : « On ne construit pas une coalition si on ne le fait pas autour d’un contrat, d’un projet ». « Nous avons des profondes divergences avec Emmanuel Macron », a-t-il estimé.

Lire aussi : Emmanuel Macron annonce que le projet de loi immigration sera ajourné et découpé

Action sur l’autoroute A25 près de Lille ce matin

Des manifestants tiennent une banderole portant l’inscription « 49.3, ville morte, grèves, blocages, manifestations sauvages » sur un pont au-dessus de l’autoroute A25, près de Lille, le 23 mars 2023.

A Marseille, trafic interrompu à la gare Saint-Charles, des manifestants occupent une partie des voies

Les trains ne partent plus de la gare Saint-Charles à Marseille, où des manifestants contre la réforme des retraites occupent depuis huit heures une partie des voies. La SNCF annonce avoir temporairement interrompu le trafic « par mesures de sécurité ».

Les rares TGV et trains régionaux programmés en cette neuvième journée de mobilisation affichent entre 10 et 45 minutes de retard. À Marseille, la manifestation a l’appel de l’intersyndicale est prévue pour partir à 10 h 30 du Vieux-Port.

Gilles Rof (Marseille, correspondant)

Gare du Nord à Paris ce matin

Une nouvelle journée de mobilisation nationale contre le plan de réforme des retraites du gouvernement, le 23 mars 2023, Gare du Nord à Paris.

L’approvisionnement des aéroports de l’Ile-de-France en kérosène par la Normandie « devient critique »

L’approvisionnement en kérosène de l’Ile-de-France et de ses aéroports par la Normandie « devient critique », compte tenu des grèves dans les raffineries contre la réforme des retraites, a fait savoir le ministère de la transition énergétique jeudi matin à l’Agence France-Presse.

Compte tenu de cette situation, le gouvernement a « pris un arrêté de réquisition » à l’égard des grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Normandie, mise à l’arrêt le week-end dernier et où les expéditions de carburants sont bloquées. « Mais il n’a pas été décidé de le notifier à ce stade », a ajouté le ministère.

La mobilisation devant le site de Gonfreville-L’Orcher se poursuit ce matin, pour tenter d’empêcher les réquisitions de personnel.

Pour Laurent Berger, qui condamne à nouveau la teneur de l’intervention d’Emmanuel Macron hier, « il y aura un délai de décence » avant que la CFDT ne retourne à la table des discussions avec le gouvernement

Il ne décolère pas des propos tenus par le chef de l’Etat mercredi, lors de son interview télévisée, au sujet de son syndicat et de l’absence supposée de contre-projet portés par ce dernier, dans la séquence de la réforme des retraites. Laurent Berger a de nouveau dénoncé les « contre-vérités » du chef de l’Etat sur le sujet, au micro de BFM-TV jeudi matin.

« On ne peut pas être avec un responsable face à un tas d’irresponsables. On n’est pas dans le domaine moral mais politique, dans le réel », a ajouté le patron du syndicat réformiste, suite aux propos sévères de M. Macron sur le mouvement social et la menace du désordre qu’il a pointé mercredi.

Quant à la reprise des discussions avec l’exécutif, le leader du syndicat réformiste y voit « deux conditions » préalables. « La première condition, c’est la méthode », c’est-à-dire que le gouvernement soit « à l’écoute » des revendications et propositions syndicales, et « concerte » véritablement. « Deuxième point : si c’est pour des mesures cosmétiques, c’est sans nous », c’est-à-dire qu’il faut qu’à la fin qu’« un compromis soit possible » et que les concertations n’aboutissent pas à nouveau sur une décision verticale ou sans conséquences bénéfiques pour les travailleurs, selon lui.

« Après, il y aura un délai de décence. Vous voyez, je ne vais pas me précipiter pour discuter avec Olivier Dussopt », a ajouté M. Berger sur le timing des échanges que son syndicat pourrait reprendre avec le gouvernement sur d’autres sujets que la réforme des retraites. Alors qu’Olivier Dussopt a affirmé ce matin sur RTL qu’il « existe des contacts informels » avec les syndicats, le leader de la CFDT a lui nié tout échange depuis fin janvier, si ce n’est une fin de non-recevoir qu’il a avancé auprès du ministre du travail en plein conflit social, alors que ce dernier souhaitait échanger avec lui.

M. Berger a ainsi appelé le gouvernement et le chef de l’Etat à leurs « responsabilités », pour apaiser le conflit social, condamnant par ailleurs les violences qui ont pu éclater et s’accentuer depuis jeudi dernier un peu partout sur le territoire, qui ont émané selon lui des « deux côtés », entre policiers et manifestants.

Il a rappelé que les organisations syndicales se rassembleraient à l’issue de cette neuvième journée de mobilisation nationale, pour décider de la suite du mouvement mais qu’il était certain que l’intersyndicale continuerait d’organiser des manifestations « pacifiques » dans les prochaines semaines.

Entretien : « Le bilan du maintien de l’ordre ne peut qu’être sévère pour les autorités »

Le directeur de recherche au CNRS Sébastien Roché, coauteur d’une étude comparée inédite, estime, dans un entretien au Monde, que les organismes de contrôle externe de la police, apparemment indépendants, pâtissent encore souvent d’une étroite sujétion au pouvoir politique et que « le bilan du maintien de l’ordre ne peut qu’être sévère pour les autorités », notamment à la lumière de la mobilisation en cours contre la réforme des retraites.

Alors que des voix s’élèvent pour critiquer les conditions actuelles du maintien de l’ordre, il revient sur l’épineuse question de comment contrôler efficacement l’action des forces de police et de gendarmerie et sur le schéma du maintien de l’ordre en France, estimant que celui « établi fin 2021, censé codifier la bonne police, est foulé aux pieds » :

Eboueur, un métier pénible mis en lumière par le mouvement de contestation sociale

L’adoption de la réforme des retraites au Parlement, lundi 20 mars, n’a pas entamé leur détermination. Depuis seize jours, les éboueurs de plusieurs villes comme Paris, Nantes, Saint-Brieuc ou Le Havre sont en grève pour dénoncer le report de l’âge légal de départ à la retraite. D’autres, comme ceux de Marseille, ont rejoint le mouvement mardi 21 mars. Une mobilisation aux conséquences rapidement visibles et qui met en lumière le métier d’éboueur.

A Paris, l’accumulation de déchets a poussé la préfecture de police à réquisitionner des agents du service de la propreté de la Ville pour évacuer les ordures. Mais les syndicats et les grévistes sont bien décidés à rester mobilisés, qu’ils soient agents des régies municipales ou salariés du privé. La grève y a d’ailleurs été reconduite jusqu’au 27 mars.

Un décryptage de notre journaliste Clémence Apetogbor, à retrouver ici :

A Lyon, opérations de blocages et écluses du Rhône coupées

Plusieurs opérations de blocage se sont produites tôt ce matin autour de l’agglomération de Lyon. La circulation du boulevard périphérique a été interrompue par un groupe de manifestants, à hauteur du port Edouard Herriot, à Gerland. Ce qui a occasionné des bouchons sur les autoroutes d’accès à la métropole. Les forces de l’ordre ont rapidement délogé le barrage et libéré l’accès au port lyonnais.

Autre mode d’action : deux écluses sont coupées le long du cours du Rhône, au niveau de Vaugris et Bolène, en aval de la capitale des Gaules. A Lyon, la manifestation du jour doit s’élancer en fin de matinée depuis la manufacture des Tabacs.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

Blocus en cours au lycée Rodin à Paris

Hier, à la fin des épreuves de spécialités du bac 2023, plusieurs syndicats lycéens avaient appelé à bloquer les établissements scolaires. Jeudi matin, jour de la neuvième journée de mobilisation intersyndicale, les lycéens du collège lycée Rodin, situé dans le 13e arrondissement de la capitale, ont répondu présents.

Manès Nadel, 15 ans, représentant fédéral de La Voix Lycéenne, a pris la parole devant l’établissement aux alentours de 8 heures, sous un tonnerre d’applaudissements. « Aujourd’hui on bloque le lycée Rodin, car cette réforme va toucher nos proches, nos parents », « la violence ce n’est pas de bloquer, c’est le 49-3 », « ils veulent passer en force, nous passerons en force dans la rue », scande-t-il, à la petite centaine de lycéens présents.

Minh Dréan

De nouvelles échauffourées dans plusieurs villes de France la nuit dernière

Selon les autorités, les manifestants étaient 300 au plus fort de la soirée à Paris, mercredi soir, 600 à Lyon, près d’un millier à Lille où une source policière a fait état de deux interpellations pour des dégradations et de deux policiers légèrement blessés.

Feux d’artifice tirés par des manifestants sur des policiers. Lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Bordeaux, le 22 mars 2023. Des cheminots tiennent une banderole portant l’inscription « Jusqu’au retrait » lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Lyon, le 22 mars 2023.

Audrey Fleurot, Jonathan Cohen, Laure Calamy, Juliette Binoche… Près de 300 personnalités de la culture demandent le retrait immédiat de la réforme des retraites

Dans une tribune publiée dans les pages du quotidien Libération, plus de 300 personnalités de la culture, à l’instar des actrices Juliette Binoche, Audrey Fleurot, Laure Calamy, Camille Cottin, ou encore des comédiens Jean-Pierre Darroussin et Jonathan Cohen dénoncent une réforme « injuste, inefficace, touchant plus durement les plus précaires et les femmes, rejetée par l’immense majorité de la population, et même minoritaire à l’Assemblée nationale ».

Soulignant leur opposition « à la méthode du passage en force [du gouvernement] par le 49.3 » à l’Assemblée nationale, ils demandent directement à Emmanuel Macron la prise en compte de la mobilisation des travailleurs et le retrait immédiat de la réforme des retraites :

« M. le Président, nous sommes solidaires de celles et ceux qui font grève et manifestent avec raison contre cette loi injuste et impopulaire (…) Nous ne voulons pas déplorer de victimes de blessures graves, ou pire de décès, dans ces manifestations : la raison et la démocratie imposent le retrait immédiat de cette réforme des retraites ».

Parmi les signataires, figurent également l’actrice Noémie Merlant, les comédiens Swann Arlaud et Alex Lutz, les réalisateurs Michel Hazanavicius et Cédric Klapisch ainsi que les chanteurs Camélia Jordana et Philippe Katerine.

Le contexte

Live animé par Marie Pouzadoux

Image de couverture : Des manifestants bloquent la gare de Quimper, le 23 mars 2023. FRED TANNEAU / AFP

  • Une semaine après la décision du gouvernement d’avoir recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, et au lendemain de l’interview d’Emmanuel Macron au cours de laquelle il a réaffirmé son intention de faire appliquer les nouvelles mesures d’ici à la fin de l’année, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation, jeudi 23 mars.
  • Entre 600 000 et 800 000 manifestants, dont 40 000 à 70 000 à Paris, sont attendus par les autorités. La RATP prévoit un trafic « très perturbé » dans les transports à Paris et en proche banlieue. Même chose pour les trains au niveau national, la SNCF annonce un trafic « très fortement perturbé ». Entre 40 et 50 % des professeurs du primaire seront en grève prévoit le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires. En parallèle, les mouvements de grève dans les raffineries provoquent des difficultés d’approvisionnement en carburant et la grève d’une partie des éboueurs parisiens se poursuit.
  • Le gouvernement ne montre aucun signe d’inflexion alors que c’est maintenant au Conseil constitutionnel de se prononcer sur le texte avant de permettre sa promulgation. Dans ce contexte, la journée de jeudi va être déterminante, permettant de juger si la mobilisation reste forte malgré l’achèvement du processus législatif.
  • La tournure des manifestations sera également scrutée, le mouvement s’est considérablement durci des derniers jours, de nombreuses tensions ont éclaté en marge de manifestations spontanées qui se sont tenues un peu partout en France sur fond d’accusations de brutalité policière.

Pour approfondir :

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