France
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Manifestations du 28 mars, en direct : les cortèges progressent ; des incidents dans plusieurs grandes villes

Live en cours

Des manifestants ont d’abord défilé dans le calme à Paris avant de premières tensions et plusieurs incendies. A Bordeaux, Toulouse et Lyon, manifestants et membres des forces de l’ordre s’affrontent à nouveau.

Le point sur les mobilisations partout en France

A Rennes, la circulation sur le périphérique a été perturbée par environ 400 personnes dès 7 heures du matin sur au moins six points de blocages, et par des feux, entraînant 45 km de bouchons à 8 h 30, selon la préfecture et Bison Futé. A Nantes, la circulation était aussi extrêmement perturbée en raison d’actions de protestataires sur le périphérique avec « plusieurs kilomètres de bouchons observés de part et d’autre » et une « tendance à l’aggravation », d’après Bison Futé. A Caen, le périphérique a été coupé dans les deux sens par des manifestants.

Dans le nord de Lille, une centaine de manifestants occupent deux gros ronds-points desservant le centre régional de transport (CRT) de Lesquin, un centre logistique majeur, entraînant des perturbations jusque sur l’A1 reliant Paris à Lille, et l’A23 en direction de Valenciennes, a indiqué Rémy Quéant, secrétaire général FO Transport Lille. « Beaucoup d’entrepôts ne seront pas livrés aujourd’hui », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse (AFP).

A Rennes, des manifestants sur les voies SNCF et un feu sous un pont ont arrêté la circulation des trains sur la ligne Rennes/Saint-Brieuc, selon la préfecture. Le réseau de bus de la métropole est aussi affecté car le dépôt principal est bloqué par des manifestants, selon Star, gestionnaire.

Les aéroports de Montpellier et de Quimper ont vu leur trafic interrompu, mardi matin, en raison de la grève de contrôleurs aériens, selon la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC). La plateforme de Montpellier-Méditerranée a rouvert à 9 heures, tandis que celle de Quimper-Pluguffan restera fermée jusqu’à 14 heures, entraînant des retards. L’administration avait demandé aux compagnies aériennes d’annuler préventivement mardi et mercredi 20 % de leurs vols à Paris-Orly, Marseille, Toulouse et Bordeaux.

Au-delà des aéroports, les arrêts de travail des aiguilleurs du ciel touchent les Centres en route de la navigation aérienne (CRNA, gestion des avions qui transitent par l’espace aérien français), entraînant des répercussions sur l’ensemble du trafic européen.

A Marseille, même si les éboueurs ne sont toujours pas officiellement en grève, les déchets s’amoncellent dans plusieurs quartiers, et notamment sur l’avenue du Prado ou le Boulevard Perier, dans les quartiers cossus. « Cette fois ce n’est pas un mouvement frontal (…) nous essayons de nous adapter face aux atteintes à notre droit de grève, les agents sont très créatifs », explique à l’AFP Véronique Dolot, de la CGT à la métropole, en rappelant les réquisitions lors du dernier mouvement contre la pénibilité, à l’automne. Au Havre, environ 50 personnes poursuivaient mardi le blocage du centre dédié à l’épuration de l’eau et à la gestion des déchets, empêchant les employés de prendre leur poste ou de sortir les camions poubelles.

A Lille, avant même la manifestation de 14 h 30, un cortège non déclaré s’est formé dans le centre avant 8 heures, défilant devant le Conseil régional, la gare de Lille, avant de rejoindre un lycée mobilisé, ont indiqué des militants. L’entrée principale de la gare de Lille Flandres a été temporairement fermée a indiqué la SNCF.

Tout le live

A Toulouse, tensions dans le quartier Arnaud-Bernard

A Toulouse, la manifestation ayant été coupée en plusieurs points à sa tête, les tensions se concentrent dans le quartier Arnaud-Bernard. Si la majorité du cortège mené par l’intersyndicale fait du surplace, des affrontements entre petits groupes et unités de la brigade anticriminalité (BAC) s’intensifient dans quelques rues adjacentes.

Selon les observateurs de la LDH (Ligue des droits de l’homme), les forces de l’ordre « n’interpellent pas les manifestants mais obéissent à une nouvelle tactique consistant à fragmenter en plusieurs groupes la tête de la manif ». La semaine passée, 35 personnes avaient été interpellées lors d’affrontements qui s’étaient poursuivis tard dans la soirée.

Premières tensions dans la manifestation à Toulouse, le 28 mars 2023. Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

Boulevard Voltaire à Paris, feu de poubelle et intervention des forces de l’ordre

A Paris, boulevard Voltaire, une poubelle a été incendiée devant un Relais Leclerc et a bloqué, quelques minutes, une partie de la manifestation. La foule a scandé « tout le monde déteste la police » et « Paris, debout, soulève-toi », selon notre journaliste sur place, Pierre Bouvier. Des policiers d’une compagnie d’intervention ont mené une charge pour déplacer les manifestants de cette zone, avant que les pompiers n’interviennent. La situation à cet endroit s’est rapidement stabilisée. Avenue Philippe-Auguste, plusieurs agents de la BRAV-M sont garés. Des collégiens distribuent des steaks surgelés à qui en veut.

Boulevard Voltaire. Le cortège est bloqué suite à un feu. Paris, le 28 mars 2023. Les forces de l’ordre interviennent après des départs de feux boulevard voltaire. Paris, le 28 mars 2023. Pierre Bouvier

A Lyon, 35 000 manifestants ont participé au dixième jour de mobilisation selon l’intersyndicale, 12 500 selon la préfecture

Des manifestants défilent à Lyon, le 28 mars 2023.

Confrontations entre la police et certains manifestants à Bordeaux

Après plusieurs affrontements dans le secteur des Capucins à Bordeaux où plusieurs feux ont été allumés, le face-à-face entre certains manifestants et les forces de l’ordre se poursuit au même endroit que jeudi dernier, place de la Victoire, avec des échanges de projectiles et de gaz lacrymogènes.

Claire Mayer (Bordeaux, correspondante)

Nous sommes les premiers désolés des écarts parfois gigantesques qu’on observe entre les déclarations des syndicats et celles des autorités. Dans notre carte interactive, vous trouverez tout ce que nous pouvons vous donner comme chiffres des principaux rassemblements dans le pays, entre les estimations des organisations syndicales, celles des préfectures et celles de la presse.

Lire aussi : La carte des manifestations du mardi 28 mars contre la réforme des retraites

A Strasbourg : « La rue, elle est à nous ! »

Ils sont 6 500 selon la préfecture, le double à voir la foule dans les rues de Strasbourg, à manifester contre la réforme de la retraite. Le cortège relativement calme et policé jusque-là, s’est séparé aux abords de l’université, sous les slogans « La rue, elle est à nous ! » scandés par les étudiants.

Les premières déflagrations ont retenti peu après. « Cette violence, elle ne m’étonne pas », note Bernard Klautz dans le cortège officiel. « Depuis le début, le gouvernement fait preuve de violence, il ne fait que récolter ce qu’il sème ». Le retraité, lui, ne veut rien pas se disperser et préfère concentrer son action sur la réforme des retraites.

En avant de la manifestation, le gros de la foule a rebroussé chemin face au barrage des forces de l’ordre, pour continuer sur le parcours officiel.

Nathalie Stey (Strasbourg, correspondance)
Dans le cortège de la manifestation à Paris, le 28 mars 2023.

Vous avez raison de souligner l’écart entre le nombre d’interpellations et le nombre de poursuites. Dans son article publié ce matin, notre camarade Henri Seckel a fait le point sur la manifestation de jeudi dernier. D’après le parquet de Paris, sur 122 personnes interpellées, 45 ont été relâchées sans poursuites et 48 ont fait l’objet d’un « avertissement pénal probatoire », nouveau nom du « rappel à la loi ». Soit 93 personnes arrêtées à qui la justice n’avait rien, ou à peu près rien, à reprocher.

Premiers affrontements à Toulouse

Vers 16 heures, alors que le cortège se dirigeait vers le centre-ville de Toulouse, les forces de l’ordre sont venues le scinder en deux. En-tête de celui-ci, environ 400 à 500 black blocs faisaient face à un canon à eau et à une cinquantaine de gendarmes mobiles. Dans la matinée, le préfet de région, Pierre-André Durand, avait annoncé la mobilisation de 450 personnels des forces de l’ordre et le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, appelait au calme en soulignant que « les dégâts causés la semaine passée se montaient à 150 000 euros pour la collectivité ».

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

Sérieux incidents en tête de cortège à Lyon, quatre interpellations

Des incidents sérieux se produisent sur le parcours de la manifestation lyonnaise. Après des dégradations sur les commerces, et d’intenses jets de projectiles, les forces de l’ordre ont répliqué par du gaz lacrymogène et un lanceur d’eau utilisé à quatre reprises. Un groupe placé en tête de cortège, évalué à un millier de personnes par la préfecture, a bloqué le défilé syndical à plusieurs reprises. Les affrontements continuent alors que la tête de manifestation arrive place Bellecour. Ce scénario s’est déroulé à plusieurs reprises depuis le début du mouvement social. La police a procédé à quatre interpellations.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

A Paris, la CGT a dénombré 450 000 manifestants

Quelque 450 000 personnes manifestaient mardi à Paris pour la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, a annoncé la CGT à l’Agence France-Presse, alors que le chiffre des autorités n’était pas immédiatement disponible.

C’est presque moitié moins que lors de la dernière journée de mobilisation jeudi, où la CGT avait recensé 800 000 manifestants dans la capitale et les autorités 119 000.

A Paris, des manifestants ont défilé dans le calme, entre République et Nation. Pour la plupart, des jeunes habillés de couleur sombre, se sont placés en tête du cortège officiel. Ils sont partis vers 14 h 30 et sont arrivés à destination vers 15 h 45. Le long du trajet, les forces de l’ordre étaient beaucoup moins visibles que lors de la manifestation de jeudi 23 mars. Une ligne de gendarmes mobiles ouvrait la marche, qui s’est déroulée sans heurts.

Parfois des slogans comme « et tout le monde déteste la police » ou « ACAB, ACAB », acronyme d’« all cops are bastards » (« tous les flics sont des salauds ») fusaient, mais ce n’était pas systématique. Quelques messages sur les manifestations de Sainte-Soline étaient également tagués sur les protections en bois installées sur certaines vitrines.

A l’arrivée place de la Nation, au milieu de l’après-midi, les manifestants s’installaient sur le terre-plein de place, toujours dans le calme. Cependant, une partie d’entre eux remontaient le parcours pour retrouver l’autre partie du « bloc de tête » au niveau de Charonne, où la tension montait d’un cran.

Abel Mestre

A Bordeaux, premiers jets de pierres de la part d’un groupe de manifestants cagoulés à destination des forces de l’ordre. Ces derniers viennent de lancer leurs premières salves de gaz lacrymogène.

Claire Mayer (Bordeaux, correspondante)

La mobilisation s’essouffle à nouveau dans la fonction publique

Après un regain de mobilisation le 23 mars, le taux de grévistes a replongé mardi dans la fonction publique, seuls 6,5 % des agents de la fonction publique d’Etat ayant cessé le travail à la mi-journée, selon le gouvernement.

Dans cette branche de la fonction publique qui compte au total 2,5 millions d’agents, 15,5 % de grévistes avaient été recensés par le ministère jeudi lors de la précédente journée de mobilisation, la première après le recours du gouvernement au 49-3 pour faire adopter sa réforme des retraites.

Mardi en milieu de journée, le taux de grévistes atteignait 3,4% dans les collectivités territoriales (2 millions d’agents) et 5,4 % dans la fonction publique hospitalière (1,2 million d’agents).

Des chiffres là aussi en recul par rapport à ceux du 23 mars (6,5 % de grévistes dans la territoriale et 8,1 % dans les hôpitaux).

La mobilisation a toutefois été encore plus faible lors de la journée du 15 mars, avec des taux de grévistes variant de 2,2 % à 4,5 % à la mi-journée selon les branches de la fonction publique.

Mathilde Caillard, « techno-activiste », danse contre la réforme des retraites

Frange courte, lunettes de soleil larges, ceinture rouge avec deux anneaux, jean noir et t-shirt flanqué du logo du collectif Alternatiba. Quand Mathilde Caillard a enfilé, le 7 mars, sa tenue de combat pour la manifestation contre la réforme des retraites, elle ne se doutait pas qu’elle allait faire le tour des réseaux sociaux.

Ce jour-là, l’activiste de 25 ans – plus connue sous le pseudo « MC danse pour le climat » sur Twitter et Instagram – a été filmée en train de danser sur de la techno devant le cortège du collectif pour le climat et la justice sociale dont elle fait partie, Alternatiba Paris, suivie par une foule de manifestants galvanisés. Une semaine plus tard, la vidéo cumulait près de 3 millions de vues sur Twitter. La danse énergique de Mathilde Caillard est devenue un mème pour les jeunes militants contre la réforme des retraites et le slogan scandé dans l’extrait « Retraites, climat : même combat ! Pas de retraités sur une planète brûlée », un cri de ralliement.

Lire aussi : Mathilde Caillard, « techno-activiste », danse contre la réforme des retraites

A Rennes

Scènes de violence à Rennes, plus tôt en marge du cortège de la manifestation du 28 mars 2023. Rennes, le 28 mars 2023.

A Rennes, fin des heurts en marge de la manifestation

Le centre-ville de la capitale bretonne baigne dans un nuage de gaz lacrymogène, en ce début de mardi après-midi. Après la manifestation qui a réuni ce matin 13 600 personnes selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine (22 200 la semaine passée selon la même source), des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et des centaines de jeunes vêtus en noir. Les services de l’Etat font état de 350 radicaux « grimés » qui ont détruit vitrines de magasins et mobilier urbain. Les forces de l’ordre ont fait usage de leurs canons à eau et de gaz lacrymogène.

A 14 heures, la préfecture confirmait les interpellations de quatre personnes pour port de projectiles (boulons, blocs de plâtre avec des clous…) et qualifiait la situation de « très tendue » au point de demander aux passants de « quitter » le secteur de République, le cœur du centre-ville rennais. Depuis 15 heures, les forces de l’ordre sont postées sur les principales places rennaises. Le calme semble revenu.

Benjamin Keltz (Rennes, correspondance)
Dans le cortège de la manifestation à Paris, le 28 mars 2023.

Le trafic ferroviaire reprend à Marseille

A la gare Saint-Charles de Marseille, la SNCF annonce aux voyageurs que le trafic ferroviaire va reprendre progressivement. Après la manifestation du matin, qui s’est déroulée dans le calme, plusieurs centaines de personnes ont poursuivi leur route jusqu’à la gare située, à quelques centaines de mètres de la Porte d’Aix.

L’envahissement des voies a entraîné l’arrêt total des départs et des arrivées de trains pendant près d’une heure trente. Les manifestants ayant quitté les rails, les mouvements de trains s’apprêtent à reprendre.

Gilles Rof (Marseille, correspondant)

Le contexte

Live animé par Clémence Apetogbor et Julien Lemaignen

Image de couverture : AGNÈS DHERBEYS/MYOP POUR « LE MONDE »

  • Les opposants à la réforme des retraites vont à nouveau manifester partout en France mardi, pour une dixième journée d’action à haut risque avec « nettement plus » de jeunes remontés attendus contre un gouvernement inflexible, et un dispositif de sécurité « inédit ».
  • Inflexible sur le fond de la réforme, qui recule l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, Emmanuel Macron n’a toujours pas trouvé les clés pour éteindre la colère de la rue, qui s’exprimera mardi par un dixième round de grèves et de manifestations un peu partout en France.
  • Englué dans la crise, Emmanuel Macron a assuré lundi vouloir « continuer à tendre la main » aux syndicats, sans accéder à la demande du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, de mettre la réforme sur « pause » pendant six mois. Or le dirigeant syndical a de nouveau prévenu lundi : il n’acceptera cette « main tendue » que si le gouvernement met « de côté pour l’instant la réforme ».
  • Les précédentes manifestations ont été émaillées d’incidents violents, avec 457 interpellations et 441 policiers et gendarmes blessés, le 23 mars. Une enquête judiciaire a notamment été ouverte après les menaces et intimidations proférées par des policiers contre de jeunes manifestants à Paris et révélées par Le Monde et le média en ligne Loopsider.
  • Gérald Darmanin a annoncé lundi qu’un « dispositif de sécurité inédit » serait déployé pour cette dixième journée de mobilisation avec « 13 000 policiers et gendarmes, dont 5 500 à Paris ».

Pour aller plus loin :

L’éditorial du « Monde » : Décryptage : Article réservé à nos abonnés Reportage : Article réservé à nos abonnés Récit : Article réservé à nos abonnés

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