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Manifestations en Iran : cinq personnes condamnées à la pendaison

Cinq manifestants ont été condamnés à mort en Iran mardi, pour avoir tué un paramilitaire. Onze personnes en tout ont été condamnées à la peine capitale depuis le début du mouvement de protestation déclenché par la mort de Mahsa Amini. 

La justice iranienne a annoncé, mardi 6 décembre, avoir prononcé la peine capitale contre cinq personnes pour avoir tué un paramilitaire lors des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini. Cela porte à onze le nombre de condamnations à mort dans le cadre de ces troubles.

L'Iran est le théâtre de manifestations déclenchées par la mort, le 16 septembre, de cette Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique, prévoyant notamment le port du voile pour les femmes.

Les cinq condamnés à la peine capitale ont été reconnus coupables, lundi, de la mort de Ruhollah Ajamian, membre de la milice bassidjie, liée aux Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, a déclaré lors d'une conférence de presse Massoud Setayeshi, le porte-parole du pouvoir judiciaire.

Ils étaient accusés de "corruption sur terre", l'un des chefs d'accusation les plus graves du code pénal iranien, de "crimes contre la sécurité du pays, contre l'intégrité physique des personnes et de graves troubles à l'ordre public".

Par ailleurs, onze personnes, dont trois mineurs, ont été condamnées à de "longues peines d'emprisonnement", a ajouté Massoud Setayeshi. Une femme a été également condamnée mais il n'a pas précisé sa peine.

Ces jugements sont susceptibles d'appel devant la Cour suprême, mais il est rare que cette instance revienne sur une condamnation à mort décidée en première instance par un tribunal révolutionnaire.

La mort du paramilitaire avait eu lieu le 3 novembre près du cimetière de Karaj, à l'ouest de Téhéran, lors d'un rassemblement marquant le 40e jour de deuil suivant la mort d'une manifestante.

Plusieurs milliers d'arrestations

Selon l'accusation, les personnes condamnées avaient attaqué cet agent de sécurité qui n'était pas armé. Ils l'avaient déshabillé, poignardé, frappé puis avaient traîné son corps nu dans la rue. Six personnes avaient déjà été condamnées à mort en novembre. 

Les autorités voient dans les manifestations qui secouent le pays des "émeutes" et accusent régulièrement les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi que des groupes kurdes basés à l'étranger, d'être les instigateurs de ce mouvement de protestation sans précédent. Elles ont arrêté des milliers de personnes et ont fait état de la mort de quelque 300 personnes, incluant manifestants et forces de sécurité.

Les Gardiens de la révolution ont annoncé, mardi, l'arrestation de douze personnes accusées d'appartenir à un "groupe de saboteurs" ayant des liens avec des pays européens.

"Les membres de ce réseau, sous la conduite d'agents contre-révolutionnaires vivant en Allemagne et aux Pays-Bas, ont tenté de se procurer des armes et avaient l'intention (...) de mener des activités contre la sécurité nationale", ont indiqué les Gardiens de la révolution de la province de Markazi (centre) dans un communiqué cité par l'agence Tasnim. "Ils ont été capturés" et leur "projet d'émeutes a échoué", ont-ils ajouté, sans préciser le lieu et la date des arrestations.

Le week-end dernier, le procureur général d'Iran, Mohammad Jafar Montazeri, avait annoncé l'abolition de la police des mœurs, créé en 2006, une annonce perçue comme un geste envers les manifestants. Mais depuis, la véracité de cette déclaration a été remise en doute. 

Pour sa part, le député Hossein Jalali a proposé de "changer de méthode" par rapport aux femmes qui refuseraient de porter le voile obligatoire. "On pourrait envisager de (les) menacer par SMS de bloquer leur compte bancaire", a-t-il dit, cité mardi par le quotidien Shargh.

Avec AFP