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Marché de l'édition: les auteurs de livres se sentent mal rémunérés

La société civile des auteurs multimédia (SCAM) et la société des gens de lettres (SDGL) ont dévoilé, mardi 28 mars, les chiffres clés du nouveau «baromètre des relations auteurs/éditeurs».

Les auteurs de livres se sentent mal rémunérés pour leur travail. Selon une étude publiée mardi 28 mars par deux organisations représentatives, certains doivent même insister pour percevoir leur dû. Ce «baromètre des relations auteurs/éditeurs», réalisé tous les deux ou trois ans par la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) et la Société des gens de lettres (SGDL), montre que la rémunération de l'auteur dans le prix hors taxe d'un livre représente, «tous genres confondus, un taux moyen de 8,2% pour le livre imprimé et de 11% pour l'exploitation numérique». Cela équivaut à 1,55 euro sur un livre vendu 20 euros en librairie.

«Ces taux trop faibles, qui n'ont pas évolué depuis deux ans, cachent des disparités selon les genres», font remarquer les commanditaires de l'étude, réalisée fin 2022 auprès de 16.000 auteurs adhérents. La littérature paie mieux en moyenne (9%), avec les beaux livres (9%), que les documents ou essais (8%), la bande dessinée (7%) ou les livres jeunesse (6%). Rares sont ceux qui arrivent à vivre du métier d'auteur. Ils sont 67% à exercer une autre profession, et 65% pour qui les livres assurent moins d'un quart de leurs revenus annuels. Seuls 22% gagnent plus de la moitié de leurs revenus avec des livres. Enfin, «49% des auteurs vivent une dégradation de leur situation financière», rapportent la SCAM et la SGDL.

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Ce «baromètre» montre à chaque fois la persévérance nécessaire pour se faire payer: «56% ont écrit à leur éditeur au moins une fois pour réclamer le paiement de leurs droits. Et ils sont encore 46% à avoir rencontré des difficultés pour se faire payer les droits qui leur sont dus». Ils sont même 2% à avoir signé un contrat (illégal en principe) qui ne prévoit rien sur les droits d'auteur, contre 0,5% deux ans auparavant. La concurrence est rude: 53% des auteurs disent avoir entendu de leur éditeur que «l'engorgement des programmes de parution» allait retarder ou empêcher la publication d'un de leurs livres.

Et ils s'avouent inquiets face à la recomposition du secteur de l'édition, avec le rachat du numéro un français Hachette Livre par le groupe Vivendi du milliardaire Vincent Bolloré. Ils sont 86% à voir «un risque d'appauvrissement de la diversité culturelle» et 77% «une menace forte sur leur liberté d'expression».