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Marchés : « Les loups de Wall Street sortent de leur tanière »

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Philippe Escande

Nelson Peltz, le plus craint des investisseurs d’outre-Atlantique, a encore frappé avec le remplacement d’Alan Jope par Hein Schumacher à la tête d’Unilever. Dans son sillage, et avec la fin de l’argent facile, les fonds comme Elliott ou Hindenburg traquent les faibles valorisations, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

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Les études ennuyaient passablement le jeune Nelson. Il a donc quitté sans diplôme la prestigieuse école de commerce Wharton, à Philadelphie (Etats-Unis), pour devenir moniteur de ski. Pour se payer le voyage, il livre des surgelés dans l’entreprise de son grand-père. Et attrape le virus du business. A 80 ans, Nelson Peltz est le plus actif et le plus craint des investisseurs de Wall Street.

Sa dernière victime s’appelle Alan Jope. Le directeur général du géant néerlando-britannique de la grande consommation Unilever (Dove, Ben & Jerry’s) va quitter son poste plus vite que prévu. Il sera remplacé en juillet par le Néerlandais Hein Schumacher, directeur de la plus grande coopérative laitière des Pays-Bas, Royal FrieslandCampina.

Quand Nelson Peltz est arrivé au conseil d’administration d’Unilever, en mai 2022, après des mois de pression, le cours de l’action s’est immédiatement envolé. Les actionnaires savaient qu’il y aurait de l’électricité dans l’air. Six mois plus tard, Alan Jope a été prié d’annoncer son départ.

Bousculer les rentes

Il lui est reproché d’avoir raté l’acquisition, jugée très onéreuse, en janvier 2022, de la pharmacie grand public du laboratoire GSK, de trop abuser de l’argument social et environnemental, et de ne pas avoir réussi à faire décoller le cours de Bourse depuis son arrivée aux commandes, en 2019. Une éviction qui rappelle celle d’Emmanuel Faber chez Danone, en mars 2021. Les discours les plus bienveillants ne tiennent pas face à une valorisation qui flageole.

Avec la fin de l’argent facile et le retour de la sélectivité sur les marchés, il flotte comme une odeur de sang frais dans le business mondial. Alors les loups de Wall Street sortent de leur tanière et n’ont peur de rien. Nelson Peltz, qui s’était déjà attaqué avec succès à Procter & Gamble, tente actuellement de forcer la porte du conseil d’administration de la plus célèbre icône américaine, Walt Disney.

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De son côté, la minuscule boutique financière Hindenburg, spécialiste des révélations fracassantes, s’est attaquée à l’un des plus gros conglomérats indiens, Adani, très proche du pouvoir. L’autre grande figure de l’activisme, Elliott, s’attaque en ce moment à la société informatique Salesforce. Tous se voient en justiciers du capitalisme, bousculant les rentes des dirigeants, la bureaucratie des sièges et les stratégies dépensières. Comme des nettoyeurs infréquentables, mais nécessaires à la survie du système.

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