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Marlène Schiappa en une de Playboy : la photo de couverture dévoilée

Marlène Schiappa en une de Playboy : la photo de couverture dévoilée La secrétaire d'Etat Marlène Schiappa a posé en une de Playboy et accordé une longue interview dans la prochaine édition du magazine à paraître le jeudi 6 avril 2023. Plusieurs clichés ont été dévoilés dans les médias.

[Mis à jour le 1er avril 2023 à 20h43] L'annonce est abondamment relayée sur les réseaux sociaux ce samedi 1er avril 2023, certains croyant à un des traditionnels poissons d'avril qui pullulent sur la toile en ce jour. Pourtant, l'information est tout à fait véridique. Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat auprès de la Première ministre, chargée de l'Economie sociale et solidaire et de la Vie associative, a bel et bien accepté de poser en une de la prochaine édition du magazine Playboy, disponible dans les kiosques à partir du samedi 6 avril 2023. Paris Match a dévoilé une partie de la photo de couverture. On y voit l'ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes en train de poser seule, le regard au loin, dans une robe blanche et avec de grosses boucles d'oreilles. Le titre du magazine est aux couleurs du drapeau français pour l'occasion.

D'après Le Parisien, un dossier de 12 pages sera dédié à la secrétaire d'Etat dans la prochaine édition de Playboy, ce magazine de charme arrivé en France dans les années 1970 qui a opéré une refonte de sa ligne éditoriale en 2016 en se voulant plus raffiné. Selon le cabinet de Marlène Schiappa, contacté par Le Parisien, elle a accordé un long entretien "portant essentiellement sur la liberté des femmes, mais aussi le féminisme, la politique et la littérature", en abordant notamment les thèmes des violences faites aux femmes, et également de la crise climatique. RTL indique de son côté que la secrétaire d'Etat a également abordé dans cette interview la liberté menacée des femmes en Afghanistan, l'IVG et les droits des personnes LGBT+ sur la scène internationale.

On retrouvera également dans ce dossier de 12 pages quatre photos, dans lesquelles la secrétaire d'Etat pose "de façon sexy et enroulée dans un drapeau français", selon Le Parisien, qui précise que son cabinet a assuré qu'elle est habillée dans l'ensemble des clichés. BFMTV a dévoilé ce samedi 1er avril d'autres clichés de Marlène Schiappa à paraître dans la prochaine édition de Playboy.

D'après les informations de Paris Match, Marlène Schiappa se comparerait dans cet entretien à Pamela Anderson, estimant qu'accepter d'apparaître dans un média comme Playboy est un acte d'émancipation. Réagissant aux multiples critiques suscitées par l'annonce de son apparition dans ce magazine, Marlène Schiappa a écrit sur Twitter ce samedi 1er avril : "Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c'est partout et tout le temps." "En France, les femmes sont libres. N'en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites", a-t-elle ajouté.

Marlène Schiappa sera ainsi la première femme politique à faire la couverture de Playboy. Si le choix du magazine peut surprendre, il est totalement assumé par ses proches, qui expliquent avoir fait le choix "de parler à tout le monde et d'avoir une communication disruptive". "Il ne s'agit pas de poser nue, mais d'aborder des sujets importants", a défendu Prisca Thévenot, porte-parole de Renaissance, le parti gouvernemental, lors d'un entretien sur franceinfo ce samedi 1er avril. "Est-ce qu'elle est connue pour avancer les sujets liés aux droits et au corps des femmes ? Je crois que oui !", a abondé Prisca Thévenot, estimant qu'il est "important d'aborder ces sujets" dans un magazine comme Playboy, qui n'est "pas connu pour promouvoir le sujet du droit des femmes et leur rapport au corps".

Si Prisca Thévenot a défendu publiquement Marlène Schiappa, l'annonce a cependant surpris dans les rangs de l'exécutif. En effet, selon les informations de RTL, personne n'était au courant de cette apparition médiatique de la secrétaire d'Etat du côté de l'Elysée et de Matignon. Pourtant, comme le rappelle la radio, les entretiens réalisés dans les médias par les différents membres du gouvernement sont habituellement validés auparavant au sommet de l'Etat. "Je suis sans voix, elle est en roue libre", aurait déclaré un ministre à RTL, réagissant à cette annonce. Cependant, rares sont les membres de la majorité à avoir émis des critiques sur la décision de Marlène Schiappa. C'est toutefois le cas de Ludovic Mendes, député Renaissance de la Moselle, qui a indiqué ce samedi 1er avril sur BFMTV : "J'ai pensé que c'était un poisson d'avril en avance". "Je peux comprendre le combat féministe, mais je ne vois pas pourquoi on le ferait dans Playboy. Il y a d'autres façons de le faire (...) il y a un vrai problème de messages qu'on fait passer", a-t-il estimé. 

Le choix de Marlène Schiappa a, sans surprise, suscité des critiques du côté de l'opposition politique. Certains estiment que la date de parution du magazine est inopportune, en plein mouvement de contestation sociale contre la réforme des retraites. D'autres pointent également du doigt le choix de faire cet entretien dans Playboy. "La une de Playboy, c'est de la double provoc. Féministe d'abord, de donner une interview pour parler féminisme dans un média qui a véhiculé les clichés sexistes… Et sociale, en pleine mobilisation des retraites", a ainsi réagi l'eurodéputée insoumise Manon Aubry, interrogée par Paris Match. Après l'interview accordée par le chef de l'Etat au magazine pour enfants Pif, nul doute que ce nouvel entretien de Marlène Schiappa va continuer de susciter de nombreuses réactions dans l'opposition ces prochains jours. Un parallèle avec l'interview d'Emmanuel Macron au magazine pour enfants que Marine Le Pen n'a pas manqué de faire. "A partir du moment où le président de la République donne une grande interview, en pleine crise politique et sociale, dans Pif Gadget, je pense que les ministres se sentent un peu libres de faire à peu près n'importe quoi", a lancé la figure du Rassemblement national ce samedi 1er avril, rapporte Europe 1.

Magazine qui a vu le jour aux États-Unis, Playboy a débarqué en France en 1973. À l'époque, des actrices françaises, telles que Jane Birkin ou Romy Schneider, posent en Une du titre. Les ventes se poursuivent dans les années 1980, avant une chute au cours des années 1990, et l'édition française se rapproche de ce qui paraît outre-Atlantique. Le magazine vivote et cesse de paraître en janvier 2011. Cinq ans plus tard, une nouvelle édition est mise à la vente. Depuis décembre 2016, Playboy est désormais trimestriel, avec une nouvelle ligne "sans nudité frontale", comme l'avait indiqué à l'époque David Swaelens-Kane, un des repreneurs de la publication, au Point. Le dernier numéro est paru en janvier 2023.

"Playboy n'est un plus journal de fesses comme avant, mais un mook (mi-livre, mi-magazine) trimestriel intello et branché de presque 300 pages", a déclaré ce samedi 1er avril Jean-Christophe Florentin, éditeur de Playboy, admettant tout de même qu'on y trouve "encore quelques filles déshabillées". Marlène Schiappa "a bien compris que Playboy n'est plus une publication de vieux machos, mais pouvait au contraire être un instrument de la cause féministe", a-t-il poursuivi. Des propos rapportés par BFMTV.

L'apparition future de Marlène Schiappa dans Playboy a de quoi surprendre. Mais ce n'est pas la première fois que la secrétaire d'Etat fait parler d'elle pour ses choix. Membre des gouvernements Philippe et Castex, l'ancienne adjointe au maire du Mans a été omniprésente dans les médias et s'est souvent retrouvée sur le plateau de plusieurs émissions de C8 animées par Cyril Hanouna. Ce qui n'avait pas manqué de faire naître de vives critiques à l'époque. Discrète depuis son retour au gouvernement, Marlène Schiappa est également fréquemment critiquée pour avoir fait paraître pas moins de 30 livres, dont 14 durant ses fonctions à la mairie du Mans et 12 depuis qu'elle occupe une fonction ministérielle.

Cette une de magazine intervient quelques jours seulement après des révélations de France Télévisions et de Marianne à propos d'un fonds contre la radicalisation, lancé en 2021, dont les résultats sont remis en cause. Ce fonds avait été créé à la suite de l'assassinat de Samuel Paty par un islamiste radical. Marlène Schiappa,  alors ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, avait lancé ce fonds, appelé "Marianne", pour financer des associations afin qu'elles mènent un combat républicain sur Internet. Mais, d'après une enquête de franceinfo, certaines associations ont reçu une somme importante pour des résultats décevants. L'une d'entre elles, l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation au service militaire (USEPPM), a ainsi reçu 355 000 euros (sur les 2,5 millions d'euros du fonds) et a finalement produit une dizaine de vidéos qui n'ont pas dépassé les 50 vues.

Lors de leur enquête, les journalistes de franceinfo et de Marianne ont également révélé que cette même association avait employé seulement deux personnes pour réaliser ces tâches. Elles auraient reçu 120 000 euros. Depuis février 2023, un contrôle est effectué pour vérifier si les fonds publics distribués contre la radicalisation ont bien été utilisés. Ces éléments, qui mettent en cause Marlène Schiappa, ont été révélés mercredi 29 mars 2023 dans la presse. La secrétaire d'Etat n'a pas réagi à cette affaire, mais pour de nombreuses personnes, l'annonce de la couverture du magazine Playboy est une stratégie pour tenter de faire diversion. Paris Match indique en tout cas que Marlène Schiappa n'aborde par ce sujet dans son entretien à Playboy