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Marthon : « Produire de l’énergie doit devenir l’affaire des citoyens »

Marthon : « Produire de l’énergie doit devenir l’affaire des citoyens »
FabriKwatt qui compte 250 adhérents, a transformé un gymnase de Ruelle en source d’énergie.

Photo archives CL

Par Julien PRIGENT - j.prigent@charentelibre.fr, publié le 6 décembre 2022 à 17h11.

Et si les citoyens se mettaient à produire de l’énergie à grande échelle ? Le cinéma de Marthon et l’Université de Pays organisent une projection suivie d’un débat ce jeudi pour défendre l’idée que les citoyens ont une sacrée carte à jouer en la matière.

Produire de l’énergie est une chose trop importante pour la laisser aux grands groupes industriels. Voilà le sujet qui va animer les discussions au Silverado, le cinéma de Marthon ce jeudi 8 décembre. Le cinéma et l’Université de Pays organisent la projection du film We the power.Ce documentaire du Britannique David Byars défend l’idée que les citoyens, lorsqu’ils se fédèrent, peuvent...

Produire de l’énergie est une chose trop importante pour la laisser aux grands groupes industriels. Voilà le sujet qui va animer les discussions au Silverado, le cinéma de Marthon ce jeudi 8 décembre. Le cinéma et l’Université de Pays organisent la projection du film We the power. Ce documentaire du Britannique David Byars défend l’idée que les citoyens, lorsqu’ils se fédèrent, peuvent se rendre acteurs de la production d’énergie. Et ce au travers d’exemples en Allemagne, France, Belgique et Grande-Bretagne.

Localement, les Charentais de la société coopérative FabriKwatt, qui compte 250 adhérents ont transformé un gymnase de Ruelle en source d’énergie. Au mois d’août dernier, 1.000 m² de panneaux photovoltaïques ont commencé à recueillir l’énergie solaire et à la réinjecter dans le circuit électrique. Grâce aux plus de 50.000€ que ces 250 sociétaires charentais ont apportés, ils produisent assez d’énergie pour couvrir les besoins de 70 foyers, hors chauffage. Pas dingue, mais pas neutre. Ils en parleront ce soir au Silverado. L’association bordelaise Cirena, ainsi que Charente Nature ont aussi répondu à l’invitation d’André Vastel, président de CinéMarthon et secrétaire de l’Université de Pays, organisateur de la soirée.

Comment les citoyens peuvent-ils peser dans un champ aussi vaste que la production d’énergie ? S’agit-il de projets individuels ?

André Vastel. Localement, on peut faire des choses. D’autant qu’il y a des subventions disponibles. Dans chaque commune il pourrait y avoir un projet photovoltaïque. Les projets individuels, pourquoi pas. Le problème c’est qu’il faut une bonne orientation de la toiture, déterminer la faisabilité de chacun. C’est beaucoup plus facile de mettre du photovoltaïque sur de grands bâtiments, comme cela a été fait à Ruelle. En la matière, il ne faut rien se refuser.

Pourquoi jugez-vous ces initiatives nécessaires ?

Parce que si nous ne faisons rien, on va à la catastrophe. Songez que dans dix ans les voitures électriques seront généralisées. Mais avec la production actuelle, ce sera impossible, ça ne peut pas suivre. L’idéal est de tendre vers la sobriété. Mais aussi de combiner cela avec une production électrique locale.

Pourtant les projets éoliens ou photovoltaïques génèrent à chaque fois des oppositions d’habitants. On en a l’illustration en Charente.

Il y a de fortes oppositions face à l’éolien. On peut le comprendre quand cela voit le jour face à chez soi. D’autant que cela génère aussi des problèmes écologiques, je pense aux oiseaux, que cela menace. Le retraitement des éoliennes pose aussi question. Le solaire a aussi ses contraintes, comme l’importation de la silice par exemple. Les implantations ne sont pas toujours bien intégrées aux paysages non plus. Mais il va falloir accepter tout cela car nos sociétés réclament davantage de production électrique.

Ne craignez-vous pas de prêcher uniquement des convaincus lors de cette soirée ?

J’aimerais surtout que nous ayons beaucoup d’élus dans la salle. J’ai écrit à beaucoup mais aucun ne m’a répondu… Pourtant on veut construire avec eux, main dans la main. FabriKwatt a montré comment mener une initiative locale. À terme, cela peut représenter un contre-pouvoir, une façon de ne pas tout laisser au privé ou à l’État.

Jeudi 8 décembre à 20h30 au cinéma de Marthon (entrée gratuite). Le 6 janvier, nouvelle soirée débat autour du film « Commune commune » sur la vie démocratique locale, la question de la représentation à partir d’une expérience qui s’est menée à Saillans (Drôme).