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« Massacre » à Jérusalem-est : sept morts dans une attaque contre une synagogue

“Les Israéliens viennent de vivre leur pire chabbat depuis des années”, résume le chroniqueur du magazine juif The Forward, Dany Bahar.

Alors qu’un nouvel engrenage de violence meurtrière touche depuis quelques jours la région, un Palestinien armé a tué par balles sept personnes dans la soirée du vendredi 27 janvier, près d’une synagogue à Jérusalem-Est. Cette fusillade, dont l’auteur a été abattu, est survenue à Neve Yaakov, quartier de colonisation juive, dans l’est de la ville. Ce “massacre”, note le quotidien Maariv, a coûté la vie à deux femmes de 60 et 70 ans et cinq hommes âgés de 60, 50, 30, 25 et 20 ans.

Selon le Times of Israel, l’auteur de l’attaque, un Arabe de 21 ans, a attendu la fin des prières du chabbat et la sortie des fidèles pour ouvrir le feu sur eux avant d’être un peu plus tard abattu par la police israélienne.

C’est l’attaque palestinienne la plus meurtrière qu’a connue l’État hébreu depuis l’attentat contre la yéchiva Mercaz Harav de Jérusalem en 2008, rappelle le site d’information israélien. “Soixante-dix-huit ans jour pour jour après la libération du camp d’extermination d’Auschwitz par les forces alliées en 1945, des Juifs sont toujours assassinés de sang-froid, même dans notre propre patrie”, souligne de son côté le chroniqueur du Forward Dany Bahar.

L’armée israélienne se prépare “à de possibles scénarios d’escalade”

La nouvelle de l’attentat a été suivie par des scènes de liesse à Ramallah et dans la bande de Gaza, marquées par des feux d’artifice et des coups de feu, selon les médias israéliens. L’attaque de Jérusalem “est une réaction naturelle aux crimes de l’occupation contre notre peuple palestinien”, a déclaré à Gaza Hazem Qassem, porte-parole du mouvement islamiste palestinien Hamas, en rappelant la mort, la veille, de neuf Palestiniens lors d’un raid de l’armée israélienne à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

L’attaque meurtrière à Jérusalem-Est fait craindre une nouvelle escalade du conflit. Selon le Jerusalem Post, l’armée israélienne a arrêté les parents de l’auteur de l’attaque contre la synagogue et a encerclé sa maison à Jérusalem-Est, quelques heures après l’attentat. Tsahal a également ordonné le renforcement de ses troupes en Cisjordanie et a appelé à “se préparer à de possibles scénarios d’escalade dans la région”.

Alors que certains ministres israéliens d’extrême droite sont accusés d’avoir exacerbé les tensions entre Israéliens et Palestiniens, “ces violences sont le premier test majeur auquel fait face le nouveau gouvernement de Benyamin Nétanyahou”, note le Washington Post. S’exprimant à la télévision, le Premier ministre israélien a promis “des mesures immédiates”, sans plus de précisions, et a appelé les Israéliens à ne pas se faire justice par eux-mêmes mais à s’en remettre à l’armée et à la police. À l’inverse, son ministre à la sécurité nationale, le très controversé Itamar Ben-Gvir, a lui promis un changement de législation concernant le port d’armes à feu par les civils, après avoir rencontré les familles des victimes de l’attaque.

“Visite de condoléances” pour Blinken

Le président américain Joe Biden a de son côté appelé vendredi le Premier ministre israélien pour l’assurer du soutien des États-Unis après l’attentat, la qualifiant d’“attaque contre le monde civilisé”.

Ces violences surviennent à quelques jours de la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken au Proche-Orient, durant laquelle il avait initialement prévu de discuter des négociations autour d’une solution à deux états. Sa venue en Israël risque désormais de “se transformer en visite de condoléances”, remarque l’ancien diplomate américain Aaron David Miller, interrogé par CNN.