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Matières premières : « Le sucre fait ses choux gras »

Laurence Girard

Si les cours repartent à la hausse, les inquiétudes de la filière sucrière française demeurent, observe dans sa chronique Laurence Girard, journaliste économique au « Monde ».

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Pas question d’attendre la neige pour fabriquer la poudre blanche. Cette année, les sucriers ont avancé le calendrier. L’enjeu : éviter le cruel couperet de la coupure de courant. Les coopératives françaises Tereos et Cristal Union ont donc allumé les chaudières, dès le début du mois de septembre, avec l’objectif d’éteindre les feux fin décembre, au plus fort du frimas. Les déclarations du gouvernement évoquant de possibles délestages hivernaux pourraient leur donner raison. Le sucre blanc craint le black-out.

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Mais cette anticipation a un coût. Arracher les betteraves plus tôt réduit d’autant les rendements. Pour allécher les planteurs volontaires, les fabricants ont donc proposé de payer plus grassement les racines maigrelettes. Une petite douceur qui est venue s’ajouter à une rémunération rondelette.

« Cette année, le prix de la tonne de betteraves à 16 degrés de teneur en sucre atteint 40 euros », souligne Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). A comparer à la trentaine d’euros versés un an plus tôt. Chez Tereos, premier acteur français et numéro deux mondial, la hausse atteint même 40 % pour ses 12 000 planteurs.

Trois années d’affilée de déficit

Un rebond justifié par la montée de glycémie rapide du cours du sucre au niveau mondial, mais aussi européen. A New York, la livre de sucre brut se négocie à près de 20 cents de dollars (19 centimes d’euros), quand elle frôlait les 10 cents en pleine déprime, en 2020. En Europe, avec un temps de retard, le retour à meilleure fortune est désormais une réalité. « Le prix de la tonne de sucre était à 500 euros en début de campagne, il doit être à 700 euros ou 800 euros, et nous avons entendu parler de transaction à 900 euros voire à 1 000 euros la tonne », affirme M. Sander. Le sucre fait ses choux gras…

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Si le sucre scintille à nouveau sur les marchés, il le doit bien évidemment au renchérissement des prix des carburants et de l’éthanol. Mais aussi au fait que le marché mondial de la poudre blanche a aligné trois années d’affilée de déficit. Des pays comme l’Inde ont, en outre, décidé de réduire encore leur quota d’exportation pour la campagne 2022-2023.

Pour autant, les inquiétudes de la filière sucrière française ne se sont pas totalement dissoutes. Les fabricants battent la campagne pour mobiliser les planteurs, soucieux d’arrêter la fonte des surfaces, qui tangentent, en 2022, les 400 000 hectares. Quand les cours du blé, de l’orge, du colza, du tournesol sont dorés sur tranche, il ne faut pas lésiner sur le sucre d’orge pour appâter le céréalier et l’inciter à rester betteravier.

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