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Matthieu Bailet après sa 5e place en super-G à Lake Louise : « J'aurais signé tout de suite »

En fin de saison dernière, Matthieu Bailet a pris une décision importante et pas facile : changer de matériel. En passant de Salomon, sa marque de toujours à Head, le Niçois (26 ans) a rejoint une marque très performante en vitesse mais les exemples sont nombreux d'une période d'adaptation parfois très longue pour bien « sentir » de nouveaux skis. Visiblement, pour Bailet, le feeling est déjà bon. À Lake Louise la semaine passée, lors de l'ouverture de la saison de vitesse, il a pris la 15e place en descente puis la 5e en super-G, le deuxième résultat de sa carrière après sa 2e place à Saalbach en 2021, déjà en super-G.

« On imagine que ce premier week-end de course représente une belle satisfaction, surtout avec un nouveau matériel ?
Si on m'avait dit ça il y a quelques semaines, j'aurais signé tout de suite pour ces deux résultats ! Faire un Top 5, ce n'est pas complètement inattendu, c'est un objectif pour moi à chaque course, mais j'ai abordé ce début de saison avec beaucoup de recul. Il y avait eu de très bonnes choses à l'entraînement cet été au Chili puis il y a quelques jours à Copper Mountain mais la course reste la course, d'autant plus que j'avais été en difficulté lors des premiers entraînements à Lake Louise. On avait peu de visibilité, très peu de repères aussi.

Comment se passe votre adaptation à votre nouveau matériel ?
Je suis très satisfait de la manière dont ça se passe, de jour en jour. En descente, je termine 15e, c'est positif. En super-G, 5e, c'est le deuxième meilleur résultat de ma carrière, ça veut bien dire ce que ça veut dire. Mais je reste calme, je ne m'enflamme pas. Lake Louise c'est une chose, Beaver Creek c'est différent, un autre type de neige. Et ce sera ensuite le retour en Europe, avec là encore des profils particuliers presque à chaque fois.

« L'approche et l'envie, la folie même, restent la même que par le passé. J'aime être à la limite, ça m'offre des émotions magnifiques »

Pourquoi avez-vous décidé de changer de marque de skis ?
C'est la décision la plus importante et dure de ma carrière, sans une once de doute. Au niveau des sensations sur la neige, au niveau professionnel avec des relations qui changent, au niveau humain tout simplement. Salomon a toujours été ma marque, avec mon technicien (chargé de la préparation du matériel) Fred Ottobon, ça se passait très bien. J'avais un vrai lien. Mais je suis très fier de ma décision, j'ai réussi à rester droit avec tout le monde, en bons termes avec mon ancienne marque. Et avec Head, ça se passe aussi bien, j'ai un nouveau technicien, Matteo Fattore (qui était celui de Mathieu Faivre, passé lui de chez Head à Salomon). Je pense que c'était le bon moment pour changer, c'est aussi enrichissant de voir autre chose, un nouveau fonctionnement. Je ne repars pas de zéro, je veux juste produire mon ski en m'adaptant le plus simplement possible.

Quels sont vos objectifs cet hiver ? 
La saison est très dense en planning, même si trois courses ont déjà sauté (les deux descentes de Zermatt-Cervinia fin octobre, annulées en raison du manque de neige ; un super-G à Lake Louise, pour l'instant non reprogrammé). Et il y a évidemment le grand rendez-vous des Mondiaux en France en février. J'ai vécu mes premiers Mondiaux en 2021 (25e en descente, 7e en super-G), mes premiers JO en 2022 (27e en descente, abandon en super-G), maintenant je ne suis plus là pour prendre de l'expérience, mais pour essayer de jouer devant, et chercher une médaille à Courchevel.

Vous avez la réputation de prendre beaucoup de risques. Vous pensez en prendre trop ?
Je ne dois pas hésiter à en prendre. À Lake Louise à l'entraînement, j'ai failli m'en prendre une belle... Je dois grandir mentalement. L'an passé, j'ai été handicapé par les séquelles de ma fracture de l'avant-bras (en septembre 2021 à l'entraînement), je me sentais beaucoup moins fort du haut du corps, je gesticulais trop à haute vitesse. Cette saison, je me sens beaucoup plus solide physiquement. L'approche et l'envie, la folie même, restent la même que par le passé. J'aime être à la limite, ça m'offre des émotions magnifiques. »

publié le 2 décembre 2022 à 10h45