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«Médicobus» dans l’Orne : «Le nerf de la guerre, c’est de trouver des médecins»

Comment bien se soigner, bien vivre, bien vieillir ? Rendez-vous à Caen, les 9 et 10 décembre au MoHo avec le LibéCare pour débattre avec médecins, intellectuels et experts. En attendant l’événement, réalisé en partenariat avec la région Normandie, la MGEN et l’ADMD, Libération publiera dans un espace dédié articles, tribunes et témoignages.

«Il s’agit d’une création de la communauté professionnelle territoriale de santé pour le tiers du département de l’Orne, qui rassemble six communautés de communes, une population de 85 000 habitants, dont 10 000 n’ont plus de médecins traitants. Il vise à organiser le parcours de soins des patients et l’accès à un médecin traitant. Ce Médicobus va dans les communes où les généralistes sont partis depuis peu de temps. Nous avons débuté en octobre 2020, réalisé plus de 6 000 actes, plus les vaccinations. On va du nouveau-né jusqu’aux personnes de 95 ans. C’est un service à la population très important. Dix médecins généralistes participent. Ils sont pour la moitié des retraités, les autres en exercice.

«Nous avons un centre de santé salarié, deux assistantes médicales qui s’occupent de l’accueil des patients, de la préparation des consultations et du travail administratif. Nous fonctionnons du lundi matin au vendredi soir. On a dédoublé notre activité. Le mercredi, par exemple, le Médicobus est sur deux communes différentes, et peut recevoir jusqu’à soixante patients.

«Nous suscitons de l’intérêt. Depuis plusieurs mois, on a un interlocuteur, qu’il soit élu ou médecin, qui nous contacte, pour voir comment cela se passe. Des étudiants en médecine belges travaillent sur le concept de Médicobus. Dans l’Eure, la Sarthe, d’autres projets de ce type vont naître. Notre objectif, c’est que les patients qui n’avaient plus de médecins traitants et qui pour certains allaient faire renouveler leur ordonnance aux urgences – à Nogent, Mortagne ou Laigle le font au Médicobus. Nous voulons prendre en charge les patients qui ont besoin d’une expertise médicale pour un problème aigu de santé sous quarante-huit heures.

«Le nerf de la guerre, c’est de trouver des médecins. Il faut que les élus soient d’accord, passent une convention. On a d’autres projets en cours, mais on attend les décisions. Il manque, en France, une cohérence territoriale pour la santé. La santé et la politique ne font pas toujours bon ménage. On étudie ainsi les demandes de télémédecine. Plein de maires créent des maisons médicales sans médecins et dépensent de l’argent public pour rien. On a intégré des sages-femmes dans le Médicobus. Elles font des consultations un jour par mois. L’an prochain, nous aurons une neurologue. Le Médicobus est un cabinet médical comme un cabinet de médecin, avec tous les outils dédiés, dont une valise de télémédecine, un appareil électrocardiogramme relié à un centre de cardiologie. Le bus marche au gazole.»