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"Mégabassines" : Gérald Darmanin veut dissoudre le collectif écologiste Soulèvements de la Terre

Gérald Darmanin annonce avoir engagé la dissolution du groupement "Soulèvements de la terre", qu’il accuse d'être à l'origine des "actions violentes" survenues samedi lors de la manifestation contre les "mégabassines". Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur sera auditionné à l'Assemblée nationale sur la "gestion du maintien de l'ordre" dans les jours qui viennent.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé mardi 28 mars qu'il engageait la procédure de dissolution du groupement "Soulèvements de la terre", qu'il a accusé d'être à l'origine des "actions violentes" survenues samedi à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres lors de la manifestation interdite contre les retenues d'eau

Intervenant lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a ajouté qu'il présenterait lors d'un prochain Conseil des ministres un décret de dissolution à l'issue de la procédure. 

Il a insisté sur "l'extrême violence de groupuscules fichés par les services de renseignement parfois depuis de très nombreuses années, comme le groupement de fait 'Soulèvements de la terre'". Le groupe, présenté comme appartenant à la mouvance de l'ultragauche par le ministère de l'Intérieur, est un des organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline contre les "mégabassines", qui a donné lieu à des affrontements violents avec les gendarmes.

🔴 DIRECT 🗣"J’ai décidé d’engager la dissolution des "Soulèvements de la Terre"" annonce le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin suite aux incidents survenus à Sainte-Soline. pic.twitter.com/lF6FObzaPL

— franceinfo (@franceinfo) March 28, 2023

Le ministre a annoncé avoir demandé "deux rapports", l'un à la préfète des Deux-Sèvres et l'autre au directeur général de la gendarmerie nationale, sur les événements de Sainte-Soline. Ces deux rapports, a-t-il dit, seront mis "en ligne dans l'après-midi sur le site du ministère de l'Intérieur". "Le gouvernement n'a rien à cacher", a-t-il assuré.

Selon une note du ministère de l'Intérieur datée de mardi, "Soulèvements de la terre" (SLT) "incite et participe à la commission de sabotages et dégradations matérielles". Créé en 2021 par des "membres de l'ultragauche issue de l'ex- ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes" en Loire-Atlantique, SLT a "créé le concept de 'désarmement' destiné à faire accepter la pratique de l'éco-sabotage", selon la note.

La réponse policière fait débat 

Dans le même temps, une audition du ministre de l’Intérieur à l’Assemblée nationale a été annoncée, sur la "gestion du maintien de l'ordre", a indiqué le président de la commission des Lois Sacha Houlié.  

Cette audition en commission devrait avoir lieu la "semaine prochaine", selon le député Renaissance, alors que la gauche critique la réponse policière aux manifestations contre la réforme des retraites et au rassemblement contre les "mégabassines" à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), marqué par de violents affrontements.

>> À lire aussi : En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

Une pétition citoyenne a par ailleurs été lancée sur le site de l'Assemblée nationale pour demander le "démantèlement" des BRAV-M, unités de police au cœur des critiques. Elle a recueilli plus de 140 000 signatures citoyennes en six jours et pourrait faire l'objet d'un débat en séance publique si elle en recueille 500 000. 

Avant ce seuil, la commission des Lois peut d'ores et déjà nommer un député-rapporteur, qui pourra choisir de classer cette pétition ou de l'examiner en commission. 

Après l'audition de Gérald Darmanin, la commission des Lois "étudiera dans un second temps la recevabilité de la pétition sur la dissolution de la BRAV-M dans les prochaines semaines", a indiqué Sacha Houlié. 

Créées au printemps 2019 lors du mouvement des gilets jaunes, les BRAV-M sont des unités de policiers circulant à moto pour assurer le maintien de l'ordre en manifestation, en étant plus mobiles que les compagnies de CRS ou les gendarmes mobiles. Leur mission est d'aller au contact des casseurs pour faire cesser les dégradations et les interpeller. 

Elles sont néanmoins décriées pour leurs méthodes d'intervention musclées et sont sous le coup de plusieurs enquêtes judiciaires pour des violences sur des manifestants. 

Avec AFP