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Même Marie Kondō a lâché l'affaire

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Gizmodo, The Washington Post

Ne conserver que les objets qui vous donnent de la joie: tel était jusqu'ici le credo de Marie Kondō, grande prêtresse du rangement, qui a vendu des millions de livres dans lesquels elle explique comment faire le vide chez soi et de quelle manière plier ses slips. Mais il semblerait que le vent ait tourné, y compris pour celle qui avait élevé l'épure et l'organisation au rang d'art de vivre.

Faut-il s'inquiéter pour l'une des Japonaises les plus célèbres de notre époque? Pas sûr, nous expliquent Gizmodo et le Washington Post. C'est juste que, comme beaucoup d'entre nous, Marie Kondō a vraisemblablement revu ses priorités. Car peut-être que finalement, bien ranger ses tiroirs n'était pas suffisamment source de joie.

La naissance de son troisième enfant en 2021 aura pu jouer, estiment les observateurs et observatrices. Toujours est-il que dans son dernier livre, publié en novembre dernier, elle recentre son positionnement en se focalisant sur le terme «kurashi», qui désigne la façon d'envisager sa vie. On n'est pas loin du fameux «carpe diem», dont la popularité a explosé avec le film Le Cercle des poètes disparus, et qui a été tatoué maintes et maintes fois sur tellement de peaux différentes.

Le bonheur n'est pas un tiroir à chaussettes

À 38 ans, Marie Kondō vient de réaliser, et on s'en réjouit pour elle, que le bonheur ne se résumait pas forcément à une maison bien rangée, et que les moments de vie les plus mémorables sont parfois placés sous le signe de l'entropie. Désormais, il ne s'agit plus d'uniquement de faire place nette dans sa garde-robe ou sa boîte de câbles inutiles, mais plus largement de mettre de l'ordre dans son existence. «Ma maison est en désordre, affirmait-elle récemment lors d'une conférence, mais à ce stade de ma vie, la façon dont je dépense mon temps est la bonne.» Une avancée épatante.

Elle enjoint désormais son lectorat à se créer une routine raisonnable lui permettant de prendre le temps, de trouver son rythme, de prendre le bonheur là où il est, et de tenter de s'y tenir pendant dix jours. Des objectifs accessibles, qui ne mettent pas la pression. Les photographies qui illustrent son propos sont emplies de sérénité, mais il est à noter que toutes ne sont pas prises dans son propre domicile.

«Jusque-là, j'étais une rangeuse professionnelle, a-t-elle déclaré pendant la même conférence, donc j'ai fait de mon mieux pour que ma maison soit en ordre à tout moment. Mais j'ai un peu laissé ça de côté, dans le bon sens du terme. Maintenant, je réalise que l'important est de profiter du temps passé avec mes enfants.»

Parmi ses autres joies, décrites dans son livre, on trouve les pyjamas en soie ou en coton, le fait de boire du thé trois fois par jour, et l'ouverture régulière de sa boîte à couture, qui fait remonter ses souvenirs d'enfance et la réjouit à chaque fois. En revanche, les plannings millimétrés, c'est terminé: «Parfois mon agenda est si serré que j'en sors éreintée ou pleine d'anxiété», écrit-elle aussi.

Bref, Marie Kondō nous montre avec une certaine humilité que nous ne sommes pas notre job, qu'une vie apparemment bien réglée n'est pas toujours aussi satisfaisante que ce qu'elle semble être, et que la préservation de notre santé mentale passe entre autres par une remise en question régulière de nos priorités, de notre façon d'envisager la vie, des piliers qui la composent. Qu'il nous soit permis d'applaudir celle qui aurait pu se contenter de nous vendre de simples méthodes de rangement pendant encore des décennies.