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Menu végétarien dans les cantines scolaires : «Continuer sur cette voie, c’est le sens de l’histoire»

Très impliquée sur le dossier des menus végétariens proposés dans les cantines, l’ONG Greenpeace a publié plusieurs enquêtes sur l’application des textes réglementaires au sein des établissements scolaires. Clara Jamart, responsable des campagnes agriculture, alimentation et forêts à Greenpeace, dresse un bilan globalement positif de cette option de repas végétariens, notamment dans le premier degré.

L’offre végétarienne s’est-elle durablement invitée dans les cantines ?

Depuis les débats, parfois agités, survenus lors de la loi Egalim de 2018, l’acceptation par la société a beaucoup progressé. Les familles savent désormais qu’un repas équilibré peut se passer de viande ou de poisson, et les cantines reflètent cette évolution. Greenpeace a mené deux grandes enquêtes basées sur les contributions d’environ 8 000 citoyens et balayant près de 3 000 villes. Elles ont révélé qu’en 2018, seulement 10 % des enfants se voyaient proposer un repas végétarien une fois par semaine. En 2020, ils étaient 71 %.

Les écoles maternelles et primaires respectent-elles l’obligation de proposer aux enfants une option végétarienne hebdomadaire ?

Dans le premier degré, d’après nos informations, la loi Climat [votée en 2021, ndlr] instaurant au moins un repas hebdomadaire végétarien est, globalement, très bien respectée. L’Etat n’assure ni suivi ni contrôle quant à l’application de ce texte au sein des cantines, mais les remontées du terrain collectées par Greenpeace s’avèrent encourageantes, avec des retours positifs des parents comme des enfants.

Des communes sont-elles allées au-delà de cette offre hebdomadaire ?

La loi Climat proposait aux collectivités, sur la base du volontariat, d’expérimenter, durant deux ans, la mise en place d’une option végétarienne quotidienne. Or, plus de 200 villes proposent aujourd’hui cette option aux écoliers. Là encore, nous ne disposons pas de statistiques officielles, mais selon plusieurs études, le «taux de prise» de ces menus [qui permet de mesurer leur popularité] s’établit entre 16 et 24 %. La fin de cette expérimentation intervient en août. Les maires concernés s’inquiètent déjà qu’on leur retire la possibilité de poursuivre sur cette voie car à notre connaissance, aucune de ces villes ne souhaite faire machine arrière. Continuer sur cette voie, c’est en effet le sens de l’histoire.

Pouvez-vous citer des exemples de villes particulièrement impliquées ?

Perpignan, Pau, Saint-Etienne, Strasbourg, Béziers… A Montpellier, l’offre quotidienne d’un repas végétarien a permis d’augmenter la fréquentation des cantines de la ville. Ces repas règlent, en effet, certaines problématiques liées à la viande, comme les questions culturelles. En proposant, chaque jour, un menu végétarien dans ses écoles, la ville de Montpellier a également réalisé des économies de l’ordre de 900 000 euros par an. Elle a calculé qu’un menu végétalien, sans protéines animales donc, revenait à 1,50 euro, un menu végétarien à 1,70 et un menu standard à 1,90. Les économies, ainsi réalisées, lui permettent d’augmenter la part de produits locaux et bios servis aux enfants, y compris bien sûr concernant la viande.

Quelle est la situation dans les cantines du second degré ?

Dans les collèges et les lycées, les élèves se voient le plus souvent proposer des plats en self-service. De ce fait, la situation offre moins de visibilité car il est plus difficile d’établir si une option végétarienne hebdomadaire, sous la forme d’un menu bien équilibré, est proposée aux jeunes. De plus, dans le second degré, les repas sont souvent gérés par les établissements eux-mêmes. Cette plus grande autonomie ne nous permet guère d’avoir une vision globale. Mais les résultats de l’étude menée par Greenpeace en 2020 établissaient qu’un tiers des collèges et lycées ne proposait pas le repas végétarien hebdomadaire obligatoire, contre seulement un quart des écoles du premier degré.