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«Merci de m’avoir ouvert la tête» : Adam, 21 ans, raconte son agression par des CRS lors d’une manifestation

«Remerciements appuyés du préfet de police Laurent Nuñez pour le travail des forces de l’ordre», écrivait ce mardi le compte Twitter de la préfecture de police de Paris. La veille, lundi 20 mars, l’échec des motions de censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne renflouait les mobilisations spontanées, notamment dans la capitale.

En lisant le message de la préfecture, Adam Browne, étudiant de 21 ans, s’emporte : «Oui merci de m’avoir ouvert la tête alors que j’étais totalement pacifiste», répond-il sur Twitter, en publiant une vidéo. Elle le montre, lui et un ami, en train de courir en plein cœur de Paris. «On courait parce que ça gazait», explique Adam Browne à Libération. S’il avait déjà battu le pavé par le passé, il participe ce soir-là à sa première manifestation spontanée.

«Je veux dénoncer ça»

Alors qu’ils s’engagent rue Etienne-Marcel, les deux jeunes hommes sont bloqués contre une grille par cinq policiers en tenue anti-émeute. «Ils se sont jetés sur nous», précise l’étudiant. Dans la vidéo, on distingue les bandes jaunes sur les casques de deux d’entre eux, signe qu’ils appartiennent aux CRS. La séquence est de piètre qualité, il fait nuit, mais on devine que les agents bousculent sans les retenir les deux amis, qui parviennent à reprendre leur course. Au dernier moment, un des policiers décoche un coup de matraque, du haut vers le bas, sur l’arrière du crâne d’Adam Browne. Aucun fonctionnaire n’essaye ensuite de les interpeller.

«Traumatisme crânien», écrit le médecin sur le certificat médical établi le lendemain. La plaie est «superficielle», selon ce document, consulté par Libération, mais l’étudiant raconte avoir saigné pendant plusieurs heures après le coup : «Je pense déposer une plainte. On a des témoins. Je veux dénoncer ça.» Ce jeudi, Adam Browne, encore sous le choc, préférait attendre la complète cicatrisation de sa blessure plutôt que de retourner manifester. «Mais dès que ça ira mieux, je continuerai à me battre pour mes convictions, assure l’étudiant. Quitte à mieux me protéger à l’avenir, quitte à mettre un casque pour manifester.»