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Michel Houellebecq, en route vers le Nobel de littérature

Le prix Nobel de littérature sera décerné le 6 octobre. Et déjà les parieurs en ligne s'activent. Houellebecq est le favori, et quatre Français sont bien placés.

Après Le Clézio en 2008 et Modiano en 2014, les jurés de l'Académie suédoise vont-ils encore couronner un écrivain français en 2022 ?

Les sites de paris britanniques en ligne le croient qui placent Michel Houellebecq en pole position. Une première pour l'auteur de Soumission. Avec son dernier roman, Anéantir, paru au début de 2022, Houellebecq n'a sans doute pas connu le triomphe annoncé. Il reste néanmoins l'auteur français vivant le plus lu dans le monde et son génie visionnaire ne peut être ignoré par les universitaires suédois. Son côté iconique, chanteur et acteur, aurait sans doute été rédhibitoire il y a quelques années mais depuis le sacre du barde Bob Dylan en 2016, tout est possible !

Quatre rangs plus loin, Annie ­Ernaux, déjà dans les favoris en 2021, est en embuscade. Son œuvre est traduite dans le monde entier. L'auteure d'Une femme, Les Années, Mémoire de fille a été finaliste du Booker Prize et lauréate en Italie du Strega européen en 2016.

À la septième place du classement des parieurs, Pierre Michon fait une entrée remarquée. À y regarder de plus près, cela n'a rien de surprenant. Couronné en 2009 par le Grand Prix du Roman de l'Académie française, prix Franz Kafka en 2019, l'auteur de Vies minuscules , de La Grande Beune et de Rimbaud fils, est un homme discret mais un écrivain de tout premier plan.

À la onzième place, on trouve l'écrivaine et dramaturge Hélène Cixous, souvent citée. Tout comme Maryse Condé, elle aussi âgée de 85 ans. Écrivaine d'expression française mais «guadeloupéenne indépendantiste» revendiquée, elle a reçu en 2018 le Nouveau prix Nobel de littérature, récompense alternative au Nobel, qui se trouvait alors en pleine tourmente après quelques jolis scandales et démissions en cascade.

Un lauréat surprise comme en 2021?

Comme chaque année, le Kényan Ngugi wa Thiong'o est dans le tiercé de tête. Mais le couronnement du Tanzanien Abdulrazak Gurnah en 2021 l'empêche de trop rêver. À Stockholm, on aime bien passer d'un continent à l'autre.

Si Don DeLillo et Cormac ­McCarthy sont cités (la grande Joyce Carol Oates a disparu !) les jurés suédois, assez américanophobes, peuvent leur préférer Stephen King, qui occupe l'incroyable place de quatrième chez les parieurs. Une blague ? Pas sûr. Le grand escogriffe du Maine a beau adorer écrire des histoires à faire peur, il n'en reste pas moins, depuis Carrie en 1974, l'auteur d'une œuvre certes inégale mais qui n'a pas d'équivalent aux États-Unis. Pas à cause des ventes, 350 millions d'exemplaires ; plutôt par son côté témoin de l'histoire de son pays, de ses fractures, de la guerre du Vietnam au 11 Septembre, en passant par l'assassinat de Kennedy. Si la National Book Award Foundation, qui décerne chaque année l'une des plus prestigieuses récompenses littéraires américaines, l'a sacré en 2003, ce n'est pas pour rien.

À quelques jours du verdict, il faut aussi savoir raison garder. Le lauréat de 2021, Abdulrazak Gurnah, ne figurait même pas dans la liste des parieurs. En 2020, la poétesse américaine Louise Glücke était mal classée, tout comme Peter Handke en 2019. À moins que la surprise ne soit Garielle ou Gary Lutz, romancière et poète américaine -apparue comme une femme transgenre- à la parution de son livre Worsted en 2021, selon Wikipedia.