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Mises en cause d’Eric Dupond-Moretti et d’Alexis Kohler : Emmanuel Macron parie sur la banalisation des affaires

Le chef de l’Etat n’a pas réagi au renvoi du garde des sceaux devant la Cour de justice de la République ni à la mise en examen du secrétaire général de l’Elysée, lundi.

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Comme si de rien n’était. Sur la route de Berlin, où il était attendu pour dîner avec le chancelier allemand Olaf Scholz, lundi 3 octobre, Emmanuel Macron a laissé couler les révélations touchant son bras droit, Alexis Kohler. Le tout-puissant secrétaire général de l’Elysée a été mis en examen, le 23 septembre, pour prise illégale d’intérêts dans l’enquête sur ses liens avec l’armateur MSC, a indiqué, lundi, le procureur national financier, Jean-François Bohnert, confirmant une information de France info.

Cette annonce est intervenue quelques heures après le renvoi du garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, devant la Cour de justice de la République (CJR), pour prise illégale d’intérêts dans des enquêtes administratives diligentées contre des magistrats.

Sans un mot, l’Elysée s’est contenté de diffuser le communiqué des avocats d’Alexis Kohler, comme pour dissocier les déboires du haut fonctionnaire de la présidence. « Il conteste avec force avoir commis tout délit », écrivent-ils en soulignant que les faits en cause peuvent « remonter à plus de dix ans ». Le numéro deux de l’Elysée a en outre été placé sous le statut de témoin assisté pour trafic d’influence dans ce dossier qui vise ses liens familiaux avec l’armateur dirigé par les cousins de sa mère.

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Au Palais, on fait comme si ce qu’on nomme pudiquement des « rebondissements de procédure » ne changeait rien. « Une journée normale », dépeignait, lundi, le secrétaire général adjoint de l’Elysée, Pierre-André Imbert.

A la chancellerie, un conseiller d’Eric Dupond-Moretti notait que le pourvoi en cassation formé par les avocats du ministre lui ferait gagner « quelques mois ». La routine continue, mais de l’extérieur, la situation apparaît politiquement incongrue, sinon intenable.

De la « République irréprochable » à la « société de la délation »

Elle contraste avec la promesse originelle d’Emmanuel Macron de tourner la page des scandales, lui qui, en mars 2017, se fixait pour dessein une « République irréprochable ». Alors qu’il se rendait à Berlin pour son premier voyage officiel, en mai 2017, un communiqué de l’Elysée réitérait ces engagements.

Très vite, Emmanuel Macron avait nuancé son discours. « Nous avons cessé de supporter ce qui semblait presque normal autrefois, l’opacité, le clientélisme, les conflits d’intérêts, tout ce qui relève d’une forme de corruption ordinaire presque impalpable, avait-il déclaré devant le Congrès, en juillet 2017. Pour autant, nul n’est irréprochable car si l’exigence doit être constante, si nous sommes tous dépositaires de la dignité qui sied à nos fonctions et que chaque jour nous oblige, la perfection n’existe pas. » Depuis, le chef de l’Etat éreinte plutôt « la société de la délation » ou « le soupçon généralisé ».

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