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« Miskina, la pauvre », sur Amazon Prime Video : Melha Bedia, éternelle Bridget Jones de banlieue

Dans une série prévisible et pleine de clichés, l’humoriste interprète une célibataire trentenaire désabusée qui tente de renouer avec l’islam.

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AMAZON PRIME VIDEO – À LA DEMANDE – SÉRIE

A tous ceux qui avaient aimé les pitreries de Melha Bedia dans Forte (2020), le film produit par Amazon dans lequel elle s’initiait à la pole dance pour reprendre un semblant de contrôle sur sa vie, Miskina, la pauvre devrait rappeler des souvenirs. De films en séries, l’humoriste traîne ses survêts, ses lunettes et son franc-parler au service du même personnage : une jeune femme mal dans sa peau, éternelle ado en quête d’une direction à donner à sa vie. En un mot, une femme qui n’est pas « installée », selon les critères – très masculins – en vigueur.

« Autosabotage », diagnostique un faux psy dans l’une des séquences les plus inspirées de Miskina. Dans cette série, qu’elle a créée avec Yoann Gromb et Xavier Lacaille (le Samy de la série Parlement, qui y interprète un petit rôle), Melha Bedia donne à cette Bridget Jones de banlieue une couleur supplémentaire. Célibataire, au chômage et en surpoids, Fara entretient par ailleurs des liens ambigus avec l’islam, « mi-bobo mi-tradi », dans lequel sa sœur et elle furent élevées par une mère aimante, mais abîmée par le départ de son mari et quelques regrets de jeunesse. Cela fait que Miskina emprunte, dans ses meilleurs moments, des chemins qui rappellent Ramy (également disponible sur Prime Video) ou, plus récemment, Mo, dans son ambition d’ausculter ce qu’être musulman aujourd’hui en France veut dire.

Quelques bonnes idées

C’est de loin ce qu’il y a de plus intéressant dans cette série bourrée d’intentions, mais prévisible au possible. Comme si, par une inexplicable peur du vide, il fallait tout y mettre : le père absent, la grand-mère malade, la sœur trop belle, le meilleur copain dont elle est secrètement amoureuse… Et, surtout, ce retour au bled en forme de rédemption, respiration décorative dans une Algérie de carte postale avec passage – comme par hasard – dans un mariage de province, qui réconciliera Fara et sa sœur avec ce pays dans lequel elles n’avaient pas mis les pieds depuis longtemps.

Ça fait beaucoup de clichés, surtout pour huit épisodes de trente minutes tout juste. D’ailleurs, tout a l’air d’avoir été calé au chausse-pied pour arriver à la séquence finale. Celle-ci est d’une facilité déconcertante, mais elle a le mérite d’entretenir un vague suspense sur la saison 2. Dommage, quand on voit autant de joli monde au scénario.

Reste le charisme de Melha Bedia, dont les vannes font toujours mouche, mais qu’on aimerait voir ailleurs, dans autre chose. Restent aussi des personnages secondaires amusants (la grand-mère butée, le beau-frère converti) et quelques bonnes idées, qui demeurent trop souvent à l’état d’idées, faute de mise en scène.

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