Montjean : l’amour d’Iris gravé dans la pierre

Oubliez Napoléon, François I^er ou même Elizabeth II. Dans le centre-bourg de Montjean, c’est Iris, femme langoureuse sculptée sur un lit végétal, au milieu de ses chats et d’animaux emblématiques du Val de Péruse, qui a été inaugurée samedi en présence d’une bonne cinquantaine d’habitants, dont de...

Oubliez Napoléon, François I^er ou même Elizabeth II. Dans le centre-bourg de Montjean, c’est Iris, femme langoureuse sculptée sur un lit végétal, au milieu de ses chats et d’animaux emblématiques du Val de Péruse, qui a été inaugurée samedi en présence d’une bonne cinquantaine d’habitants, dont de nombreux Britanniques. « Le cadeau d’un généreux habitant de la commune qu’on a voulu mettre en valeur », se réjouit Pascal Barret, le maire de Montjean devant la statue d’»Iris, la dame aux chats ». Soit 2,5 tonnes de calcaire soigneusement sculptées par Marc Deligny et Gérald Lourenço à partir de la photo d’Iris Penn, décédée en 2020 à l’âge de 90 ans. « Le portrait de mon épouse bien aimée que je voulais installer au départ dans mon jardin, mais que j’ai préféré offrir à la commune pour remercier les habitants de leur accueil », avoue William Penn, dit Bill, Britannique installé à Montjean depuis dix-huit ans, « dont le seul regret est de ne pas avoir appris le français ».

La Dame des marais pour modèle

Samedi, il avait les yeux pleins d’eau au moment de retrouver son épouse figée dans la pierre. « Mais avec son visage de vingt ans, quand moi à l’époque je n’avais qu’un an, glisse malicieusement Bill Penn, 75 ans, dont l’émotion ne gâche pas le sens de l’humour. D’ailleurs, ne dites pas à Marc Deligny que j’aurais été prêt à payer 10.000€ de plus pour cette superbe sculpture ! » Le retraité britannique a préféré l’art à l’achat d’une belle voiture. « Parce que ça dure plus longtemps et ne finit pas à la casse », ajoute celui qui a découvert l’atelier de Marc Deligny à Tusson par hasard en accompagnant Emma Crews, la fille d’un ami. « Il était tellement éberlué qu’il voulait tout acheter, raconte la jeune femme. Mais il est surtout resté scotché devant la copie de la Dame des marais. » « Le modèle créé pour la sculpture de la fontaine d’Aigre qu’on a repris mais en reproduisant le visage d’Iris », détaille le sculpteur Marc Deligny, qui ne s’attendait pas à ce que son travail finisse sur l’espace public.

Ne dites pas à Marc Deligny que j’aurais été prêt à payer 10.000€ de plus pour cette superbe sculpture !

Mais pas n’importe où : pile-poil en face du Relais de la Péruse, le café-restaurant de Montjean où Bill Penn mangeait tous les midis avec son épouse et où il continue de déjeuner aujourd’hui. « Comme ça, je l’aurai sous les yeux en permanence », avoue Bill Penn. « Un de nos plus fidèles clients, dit Christophe Cauet, qui tient le restaurant avec son épouse Florence et prépare même les plats du soir pour le retraité britannique. On le chouchoute : quand on part en vacances, on lui laisse même des repas au congélateur ! » Samedi, c’est forcément à Christophe Cauet que Bill Penn a demandé de concocter le pot d’inauguration pour le village. « Mais on reversera les bénéfices à la commune pour fleurir le parterre au pied de la sculpture ».