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Montpellier : enlèvement, séquestration, il oblige la victime à extorquer ses proches

Un Montpelliérain âgé de 25 ans retenu sous la menace d’une arme de guerre pour une dette, à Montellier. Il réussit à alerter la police. On vous explique comment. 

La victime a été retenue contre son gré pendant une semaine pour une dette de plusieurs milliers d’euros. Le Montpelliérain âgé de 25 ans a pu donner l’alerte le 2 octobre dernier en se connectant à la plateforme numérique moncommisariat.fr depuis son téléphone. Libéré par un équipage de la Bac, ses deux ravisseurs ont pu être interpellés et placés en garde à vue pendant quatre jours.
La victime va confier aux enquêteurs avoir été enlevé le 24 septembre par un individu auprès duquel il aurait emprunté plusieurs milliers d’euros sans s’étendre sur les raisons, ni sur les liens avec ce dernier. Il raconte avoir été « traqué » par son ravisseur pendant des semaines par le mis en cause âgé de 28 ans pour récupérer cette fameuse de dette, de 50 000€ dira l'un des suspects.
Après avoir été frappé avec la crosse d’un pistolet automatique 9 mm, la victime raconte avoir été forcée à monter dans une voiture direction l’appartement d’un second suspect.

Moncommissariat.fr, c’est quoi ?

En novembre 2020, la police nationale avait lancé “moncommissariat.fr”, une plateforme numérique qui permet aux utilisateurs d’échanger en temps réel avec des policiers. Cet outil est destiné à signaler auprès de la police des violences et agressions sexuelles, des rodéos urbains, ou encore des arnaques sur internet, soit comme victime ou témoin. Le dispositif avait été testé pendant le confinement, permet aussi d’avoir des informations sur les démarches à faire un certain nombre de thèmes les dangers d’internet, ou l’opération tranquillité Vacances. La plate-forme fonctionne 24 h sur 24h. En cas d’urgence, contacter dans la mesure du possible le 17 ou le 112 pour déclencher une intervention des forces de l’ordre en cas d’infraction.

Là, pendant une semaine, le premier, armé, l’obligeait à contacter ses proches, sa copine via Snapchat, ou sa famille, comme une sœur qu’il est allé voir à Nîmes, pour tenter de lui extorquer la somme réclamée. Le jeune Montpelliérain acculé, ne parvenant pas à récolter les montants réclamés, aurait aussi tenté de contracter des prêts à la consommation pour rembourser. Celui qui sera désigné dans l’enquête comme "le logeur" évoque lors de sa garde à vue une somme de 50 000€ prêtée à la victime mais sans en dire beaucoup plus, se défendant d’avoir eu un quelconque rôle dans cette affaire à part la mise à disposition de son logement. Selon ce dernier, la victime "ne semblait pas être séquestrée" puisque leur prisonnier avait, selon lui, la possibilité de quitter les lieux ou d’utiliser son téléphone – ce que la victime a effectivement fini par faire-, et même de sortir manger avec son agresseur présumé. Cependant, le jeune homme mis à l’amende a expliqué avoir eu peur de fuir car il craignait des représailles sur les proches.

Une kalachnikov saisie dans l’appartement

Les enquêteurs de l’unité des atteintes aux personnes de Montpellier ont mené une perquisition particulièrement fructueuse, avec la découverte d’une kalachnikov modèle Saiga (fusil semi-automatique moderne, classé arme de guerre), 210 cartouches de calibre correspondant, un chargeur de pistolet automatique 9mm, 25 cartouches de même calibre et 1700€ en liquide.
Le ravisseur a reconnu la détention d'armes de guerre, et avoir fait des recherches sur la famille de son captif pour faciliter son entreprise d’extorsion. Il indique de son côté que la dette s’élevait plutôt à 14 0000€ en lien avec l’acquisition d’un véhicule, mais sans plus de détails. 

Selon ses dires, il serait parvenu à un accord avec la victime mais n’aurait pas voulu la laisser partir tant que cette dernière n’avait pas effectivement payé. Les enquêteurs ont récupéré un certain nombre d’éléments probants dans son téléphone, quant à la traque des proches de la victime ou encore de la détention d’armes, remontant même à 2020. Les deux mis en cause, le ravisseur et le logeur, ont été déférés devant le parquet ce 6 octobre en vue d’être jugé en comparution immédiate.

Le premier s'est déjà fait connaître de la justice au moins neuf fois, notamment pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans, stupéfiants et menace en vue d'une rétractation. 

Le logeur, au casier vierge, a été présenté libre sans contrôle judiciaire. Le procès prévu ce vendredi 7 octobre a été renvoyé à la demande des prévenus.