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Mystérieuses fuites dans les gazoducs russes en mer Baltique

Des incidents étranges affectent Nord Stream 1 et 2, les tuyaux censés permettre l'envoi de gaz russe en Europe. Ces gazoducs ne sont pas en service actuellement mais ils sont pleins et un sabotage est envisagé.

Sabotages ou série d'incidents très inhabituels ? La question est posée alors que les deux grands gazoducs qui relient la Russie à l'Allemagne sont affectés par des fuites de gaz en mer Baltique. Lundi, une première fuite avait été décelée dans le Nord Stream 2. Mardi, le gazoduc parallèle Nord Stream 1 a été à son tour touché par deux très rares fuites de gaz, ont indiqué les autorités du Danemark et de la Suède, deux pays qui accueillent dans leurs fonds sous-marins ces gazoducs majoritairement détenus par le géant russe Gazprom.

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Copenhague a immédiatement placé en état d'alerte ses infrastructures énergétiques, tout en estimant qu'il était «trop tôt» pour s'exprimer sur les causes de ces incidents simultanés. Des mesures concrètes pour augmenter la sécurité des usines et des installations vont être mises en place par les entreprises du secteur. L'autorité maritime danoise a par ailleurs précisé que la fuite repérée à une vingtaine de kilomètres au sud-est de l'île danoise de Bornholm, juste à l'extérieur des eaux territoriales, était «dangereuse pour le trafic maritime» et elle a interdit la navigation dans un rayon de cinq milles nautiques (9 kilomètres) autour de la zone de fuite.

L'hypothèse d'un sabotage

Objets de bras de fer géopolitiques ces derniers mois, les deux pipelines ne sont pas opérationnels à cause des conséquences de la guerre en Ukraine. Le Nord Stream 2, dont la construction a été achevée début 2022, n'a jamais été mis en service. Le fonctionnement de son jumeau Nord Stream 1 a été stoppé début septembre par Gazprom qui a interrompu ses livraisons en invoquant notamment des problèmes techniques. Mais les deux tuyaux sont remplis de gaz. L'occurrence soudaine de ces incidents fait redouter un sabotage. Une hypothèse envisagée par les pays de l'UE concernés et que le Kremlin a repris de son côté.

«Les fuites de gazoducs sont extrêmement rares et nous voyons donc une raison d'augmenter le niveau de vigilance à la suite des incidents auxquels nous avons assisté au cours des dernières 24 heures», a expliqué le directeur de l'Agence danoise de l'énergie, Kristoffer Böttzauw, qui promet «une surveillance approfondie des infrastructures critiques du Danemark». Un proche du gouvernement allemand, cité par le quotidien allemand Taggesspiegel estime que «tout parle contre une coïncidence. On ne peut imaginer un scénario qui ne soit pas une attaque ciblée. Nous sommes extrêmement préoccupés par ces nouvelles», a affirmé de son côté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Interrogé sur la possibilité d'un acte de sabotage, il a répondu: «Aucune option ne peut être écartée».

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Le géant russe Gazprom avait réduit drastiquement ses livraisons de gaz ces derniers mois vers l'Allemagne à travers ce gazoduc, avant de les arrêter totalement. L'Allemagne, qui s'approvisionnait à 55% en Russie avant la guerre, doit donc se fournir ailleurs, à des prix beaucoup plus élevés. Mais, les incidents actuels n'ont pas d'impact sur l'approvisionnement en gaz étant donné qu’aucun gaz ne transite par Nord Stream depuis début septembre, a précisé un porte-parole du gouvernement.

Ce mardi, la première ministre danoise inaugure justement avec ses confrères norvégien et polonais le Baltic Pipe, un gazoduc reliant la Pologne à la Norvège et passant à travers le territoire et les eaux du pays scandinave.

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