France
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Non, «des tas de branches» professionnelles ne payent pas les salariés en dessous du smic, comme l’a affirmé Emmanuel Macron

Des salariés en France payés moins que le smic ? C’est ce qu’a soutenu le président de la République, mercredi, lors de son interview sur France 2 et TF1. «Il faut entendre ce que nous disent nos compatriotes qui manifestent sur ce sujet, qui n’est pas celui des retraites, mais du travail qui doit payer. Premièrement, je souhaite que l’on engage avec les partenaires sociaux, dès qu’ils sont prêts à le faire […], je les invite à se réengager très vite avec nous [sur le salaire minimum] dans toutes les branches qui sont en dessous du minimum légal. Parce que vous avez des tas de branches qui, en fait, continuent à payer les gens en dessous du smic légal.»

Des salariés payés en dessous du salaire minimum en France ? Pas vraiment. Le mécanisme d’indexation, notamment sur l’inflation, du salaire minimum en France, a conduit à une forte augmentation de celui-ci ces dernières années. De 10,15 euros bruts de l’heure en janvier 2020 à 11,27 euros en janvier 2023, il a ainsi progressé de 11 % en trois ans. Des hausses automatiques qui interviennent parfois à quelques mois d’intervalle seulement, en raison de la forte hausse des prix ces dernières années. A l’inverse des négociations de salaires collectives ou individuelles, qui «n’ont lieu plusieurs fois par an que de manière exceptionnelle», rappelle la Dares, la cellule statistique du ministère du Travail, dans une note publiée en février. Résultat : «Il peut être nécessaire d’attendre parfois une année, voire davantage, pour que les changements de contexte économique, y compris les hausses du smic, soient pris en compte dans ces négociations.»

Une mise à niveau au smic obligatoire et automatique

Une inertie qui a conduit, en septembre 2022, après la revalorisation du 1er août, à ce que 131 branches sur les 171 du secteur général, soit 76 % d’entre elles, comportent au moins une rémunération conventionnelle inférieure au salaire minimum. Et ce, «malgré une activité de négociation dynamique». Fin décembre 2022, 57 branches, soit 33 % d’entre elles, présentaient encore un minima en dessous du smic.

Pour autant, et contrairement à ce que dit le président de la République, il n’y a pas «des tas de branches qui continuent à payer les gens en dessous du smic». Tout simplement parce que c’est interdit. Les personnes dont les minima sont en dessous du smic sont en réalité automatiquement remontées au salaire minimum. Par ailleurs, les négociations collectives entre partenaires sociaux sur ce sujet sont régulières, et n’attendent pas une «invitation» du Président, comme le suggère Emmanuel Macron.