À l’étude depuis 2013, ce projet de parc annonce cinq nouvelles éoliennes de type Vestas 150, à la frontière des deux départements néo-aquitains. Deux d’entre elles doivent se placer sur la zone communale de la Forêt-de-Tessé, dans un territoire du Nord-Charente où plus de 70 éoliennes sont déjà en service, record de Nouvelle-Aquitaine.
« Les gens vont finir par se révolter »
« C’est un avis qui est mené contre l’avis de notre conseil municipal et même de l’ancien. Là, c’est la saturation », explique Gérard Le Hénanff, le maire de La Forêt-de-Tessé (200 habitants). D’autant que la forme déplaît aussi. « Quand j’envoie un courrier (NDLR. Au promoteur), je n’ai jamais de réponse. C’est un mépris total. »
La frustration n’a pas été apaisée mercredi par la composition du duo venu répondre aux questions des habitants. Une chargée de projets et un chargé d’affaires de l’entreprise. Loin des décideurs espérés par une assemblée aussi prompte à hausser le ton.
Dès lors, ni les 59 emplois du chantier de construction promis Volkswind, ni les rentes des 20 années d’exploitation n’ont été de nature à apaiser l’assemblée. « Est-ce que l’on doit tout sacrifier pour de l’argent ? », s’étrangle Gérard Le Hénanff.
Les membres de l’association anti-éoliennes Eostress, qui déposait déjà en 2020 un recours devant le tribunal administratif de Bordeaux pour contester le schéma régional d’aménagement, ont chargé le « néocolonialisme » éolien en Nord-Charente.
Le projet doit désormais passer en commission à la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (Dreal) de Nouvelle-Aquitaine. « Ici les gens vont finir par se rebeller, c’est révoltant », tonne un sexagénaire « écolo » de Lorigné.
Ce sera ensuite aux préfets des Deux-Sèvres, et de Charente de se prononcer. Eostress a pour sa part déjà promis des recours. Volkswind espère entamer la construction du nouveau parc dès l’année 2024.
