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Notre-Dame de Paris est « en train de renaître » : la restauration de la cathédrale s’accélère

Notre-Dame est « en train de renaître » assure Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Notre-Dame de Paris et représentant spécial du chef de l’État. « On voit ce que la cathédrale sera dans 24 mois » renchérit Philippe Villeneuve, architecte en chef de Notre-Dame. Les deux hommes qui mènent l’immense chantier du monument incendié le 15 avril 2019 peuvent désormais laisser poindre un réel optimisme.

Ce mercredi 7 décembre, ils ont été auditionnés par les députés du nouveau groupe de travail qui prend la suite de la mission d’information créée sous la précédente législature. Pour sa quatrième intervention à l’Assemblée nationale, le général manifeste pour la première fois un réel soulagement. Comme si les multiples soucis d’intendance étaient derrière eux. Côté finances, le budget est tenu (153 millions d’euros pour la phase de sécurisation pour une enveloppe prévisionnelle qui était de 165 millions) et l’usage des fonds validé par le satisfecit d’un récent rapport de la Cour des comptes.

Les très contraignantes procédures sanitaires exigées par la présence de plomb sont devenues routinières. Les responsables sont parvenus à tracer leur route dans le maquis administratif et les multiples contrôles propres au patrimoine.

En 2022, la plupart des appels d’offres pour les travaux de restauration ont été lancés et tous les lots ont été servis. L’établissement a eu en moyenne 9 candidats par lot, 3 pour les plus sensibles (la reconstruction de la flèche notamment).

Un millier de personnes impliquées

Un résultat « très encourageant » selon Jean-Louis Georgelin qui n’a « pas d’inquiétude sur la capacité à trouver des entreprises » partenaires. 300 compagnons travaillent actuellement à ce chantier et l’effectif montera à 500 l’an prochain. Au total, il évalue à un millier les personnes investies, à Paris et dans toute la France, par exemple dans les 45 scieries qui coupent les chênes pour les charpentes.

«On a le sentiment de moissonner tout le travail effectué depuis trois ans » se félicite le président de l’établissement. « Nous vivons une période assez excitante » se réjouit Philippe Villeneuve qui va tous les jours au cœur de la ruche et a donné un « coup de cravache » cet automne pour accélérer le rythme des travaux. Le général a sur ce point confirmé aux députés que la cathédrale rouvrira bien dans deux ans, en 2024.

Des étapes majeures ont déjà été franchies. Les maçons tailleurs de pierre viennent d’achever la reconstruction de la voûte effondrée du transept nord. Lors de la pose de la dernière pierre, « on a pleuré », a confié l’ancien militaire. La grande opération consiste maintenant à reconstruire les arcs et la voûte de la croisée du transept. Toutes les pierres ont été taillées, « il n’y a plus qu’à les remonter » souligne Jean-Louis Georgelin. L’échafaudage qui s’élève à 26 mètres de hauteur poursuivra ensuite son ascension dans le ciel pour accompagner la construction de la flèche qui culminera, comme celle de Viollet-le-Duc, à 96 mètres.

Au sol, sur une partie du parvis, un vaste atelier de sculpture a été installé, un dispositif inédit permettant aux compagnons de travailler au plus près de la cathédrale. C’est là que seront réalisées les sculptures neuves qui viendront remplacer celles trop altérées. L’ensemble des restaurations sont réalisées à l’identique, explique Philippe Villeneuve. Notre-Dame ne gardera aucun stigmate de l’incendie. « Le chef-d’œuvre ne souffrira pas la moindre balafre » insiste l’architecte. La même, mais en bien plus belle et lumineuse. « La restauration va redonner aux pierres l’éclat de leur blondeur et révéler des peintures qui avaient disparu » promet le président de l’établissement public.