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Nous avons participé à la Red Bull Campo au coeur du peloton

16 h 16. Le départ est donné. La course est une mass-start, tous les coureurs s'élancent en même temps, avec en tête les meilleurs des runs de placement. Chutes, sauts de chaîne, accrochages, les premiers mètres sont fatals à certains. Parti à l'arrière du peloton, je suis déjà contraint de mettre le pied à terre. Pour ma première course, ça commence fort. Le quintuple champion du monde de VTT de descente Loïc Bruni, parti dernier, réussit, lui, à se frayer un chemin sur la gauche de la route. Il m'apparaît comme un éclair. Je ne le reverrai plus.

Le sol est sec et poussiéreux. Dans un nuage de fumée, les derniers coureurs se bousculent pour réussir à suivre le rythme imposé par le champion du monde et la tête de course. Après une centaine de mètres, la première difficulté se dresse. Un mur de quelques mètres à grimper. Beaucoup sont contraints de descendre de leur vélo. Moi aussi.

Dans cette situation, les riders en tête de la course me faussent compagnie et s'envolent définitivement vers les premières places finales. Eux non plus, je ne les reverrai plus. Si l'adversité est rude, l'ambiance reste au beau fixe et les participants s'encouragent. "Allez, ça va le faire", lance un concurrent qui voit un jeune vététiste en difficulté devant lui. Je m'accroche.

Galères et détermination

Le tracé, long de cinq kilomètres, offre des possibilités de dépassement, mais oblige les riders à jouer des coudes. Après le premier tiers de course, des écarts sont déjà creusés. Un saut de chaîne me contraint à laisser passer une dizaine de coureurs. Je ne lâche rien, convaincu que je suis capable de revenir sur mes adversaires. Trois minutes plus tard, c'est chose faite. Pour l'avoir vécu durant la reconnaissance, je sais que le plus dur va arriver. Quelques hectomètres plus bas, les premiers passages sinueux se présentent devant moi. S'envoler, même de quelques centimètres, sur les bosses éparpillées sur le parcours, me permet de goûter aux sensations fortes que vivent les pilotes professionnels. Et ce n'est pas rien.

Un tracé très physique. (Red Bull Content Pull.)

Un tracé très physique. (Red Bull Content Pull.)

Débutant en VTT de descente, il ne m'est pas facile d'enlever mes mains des freins. Mais les derniers conseils de Loïc Bruni résonnent dans ma tête. "Ne regarde jamais ta roue avant, essaie de fixer des yeux le coureur qui te précède". J'essaie de garder la meilleure trajectoire entre les gros cailloux qui mettent ma fourche à rude épreuve. Mais quelques minutes plus tard, c'est la chute. Ma roue avant se dérobe. Je perds l'équilibre et ma jambe droite se retrouve coincée entre mon vélo et le sol. Un pisteur vient aux nouvelles. J'ai juste le temps de lui faire signe que tout va bien avant de me remettre en selle.

Des efforts récompensés

Le plus dur est fait. Il ne me reste plus que le dernier kilomètre à avaler, avant de franchir la ligne d'arrivée. Une quinzaine de minutes après m'être élancé, j'aperçois les premières habitations se dresser. On entre dans Mandelieu-la-Napoule. Un supplément d'énergie me transcende. Je veux terminer l'épreuve avec un temps honorable. La voix du speaker arrive jusqu'à mes oreilles. J'aperçois deux escaliers d'une dizaine de marches. Quand je les ai vus pour la première fois ce matin, il m'était impossible d'imaginer les descendre. Je les dévale d'une traite. L'adrénaline, sûrement.

Il ne reste que la plateforme d'arrivée. Une dizaine de personnes ont sorti leurs appareils photos pour immortaliser nos visages pleins de souffrances. La course s'achève pour moi, mais le résultat importe peu. Je termine dans les dernières positions, mais pas dernier. Quoiqu'il arrive, cette expérience restera gravée dans ma mémoire. Et peut-être serais-je de nouveau au départ l'année prochaine.

publié le 2 octobre 2022 à 11h30