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Nouveau succès de Navantia en Arabie Saoudite : l'énorme claque pour la France et Naval Group

C'est une défaite commerciale majeure pour la France et Naval Group. En quatre ans, le chantier naval espagnol Navantia a réussi à sortir d'Arabie Saoudite le groupe naval français, qui était pourtant bien installé (trop ?) depuis les contrats Sawari 1 et 2. En quatre ans, Navantia va effacer 40 ans de présence française dans la marine saoudienne. Et le pire, c'est que personne ne semble avoir rien vu venir en France, selon nos informations : ni l'industriel, qui a nommé à Ryad un nouveau délégué local ne maîtrisant pas l'anglais, ni l'ambassade française, ni les services de renseignements. C'est une rengaine déjà entendue mais c'est surtout un échec sur toute la ligne des Français.

Succès de Navantia

Le gouvernement saoudien va confier à Navantia et à un chantier naval saoudien la conception et la construction de cinq navires de combat multi-missions pour la Marine royale saoudienne, conformément à un accord signé mercredi à Riyad en présence du ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, Reyes Maroto et le ministre saoudien de la Défense, Son Altesse Royale le Prince Khalid Bin Salman Bin Abdulaziz Al-Saud. Il n'y a pas eu d'appel d'offres pour la fourniture de ces cinq navires mais du gré à gré. C'est le signe d'une entente à tous les niveaux entre les deux pays.

Le vice-ministre saoudien de la Défense, le Dr Khaled bin Hussein Al-Bayari, le gouverneur de l'Autorité générale des industries militaires (GAMI), Ahmad Al-Ohali, et le président de Navantia, Ricardo Domínguez, ont signé un protocole d'accord (MoU), qui se traduira par un contrat en 2023. Il s'agira alors de la deuxième commande de l'Arabie saoudite à Navantia, qui construit actuellement cinq corvettes pour la Marine royale saoudienne dans la baie de Cadix. Le 4 décembre, la livraison de la troisième Hail aura lieu au chantier naval de San Fernando, tandis que les quatrième et cinquième seront livrés en Arabie Saoudite.

Pourquoi ce succès

Cet accord est le fruit de l'enracinement espagnol en Arabie Saoudite. Après le contrat signé en 2018, Navantia a infiltré intelligemment l'écosystème institutionnel saoudien, notamment l'ancien directeur général du groupe espagnol Esteban Garcia Vilasánchez, qui dirige Sami Sea, la direction navale de la SAMI. C'est également le cas de l'ancien directeur commercial de Navantia, Gonzalo Mateo-Guerrero, qui dirige maintenant les opérations du groupe SAMI. Navantia a également créé une société commune avec la Sami pour développer le système de combat Hazem, dérivé du Catiz espagnol). Ce qui n'est pas le cas de Naval Group et de la France, qui subit là une très grave défaite en Arabie Saoudite.

Pour Naval Group, c'était le prospect le plus important dans les bâtiments de surface. Alors que la prochain loi de programmation militaire (LPM) pourrait étaler la production des frégates FDI, le site de Lorient pourrait rapidement avoir des problèmes de charge. L'arrivée ce jeudi de Marie-Laure Bourgeois à la tête des équipes commerciales (France et export) doit redynamiser toute la politique commerciale de Naval Group au regard de sa longue expérience à l'international chez Thales. Mais elle arrive dans un groupe dévasté sur le plan commercial. Il y a du boulot, beaucoup de boulot...