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Nouvel imbroglio autour de l’invitation de Vladimir Poutine en Afrique du Sud

Diplomatie.

La décision du gouvernement sud-africain d’octroyer l’immunité diplomatique à tous les participants d’un sommet des Brics qui doit se tenir en août à Durban a alarmé les milieux financiers. Mais la décision “n’a rien à voir avec Vladimir Poutine”, assure l’exécutif, alors que le président russe, invité au sommet, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale qui embarrasse Pretoria.

Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, lors du Sommet Russie-Afrique à Sotchi (Russie), en 2019.
Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, lors du Sommet Russie-Afrique à Sotchi (Russie), en 2019. photo SERGEI CHIRIKOV/REUTERS

La baisse du cours de la monnaie sud-africaine face au dollar a de nouveau atteint “un niveau record”, mardi 30 mai, sur fond d’inquiétudes au sujet des relations entre l’Afrique du Sud et la Russie, rapportait le média sud-africain News24 au matin de cette nouvelle dégringolade. Mi-mai, le rand avait déjà durement chuté après la sortie de l’ambassadeur américain en Afrique du Sud, Reuben Brigety, accusant le pays d’avoir fourni des armes à la Russie. La monnaie sud-africaine a perdu près d’un quart de sa valeur en un an.

En cause cette fois : la décision du gouvernement sud-africain, annoncée le 29 mai, d’accorder l’immunité diplomatique à tous les participants au sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui doit se dérouler en août à Johannesburg. Dans la foulée, nombre de médias locaux, comme le Daily Maverick, et étrangers, comme CBS, assuraient que l’Afrique du Sud venait d’accorder une immunité au président russe, Vladimir Poutine. Ce qui lui permettrait d’assister à cet événement, auquel il a été invité, sans craindre d’être arrêté dans le cadre du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui pèse contre lui.

Mais cette interprétation a été rapidement démentie par le porte-parole du ministère des Relations internationales sud-africain, Clayson Monyela, qui a expliqué à News24 que la procédure était une mesure de “routine” mise en œuvre pour tous les sommets internationaux. “Ça n’a rien à voir avec le président russe”, insiste le responsable, qui a précisé sur Twitter que “ces immunités ne surpassent aucun mandat qui aurait été délivré par un tribunal international contre un participant à la conférence”.

L’éventuelle venue de Vladimir Poutine en Afrique du Sud est un sujet épineux pour le gouvernement sud-africain depuis l’émission, le 18 mars, du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale accusant Vladimir Poutine de crimes de guerre en Ukraine. Officiellement “non aligné” face au conflit, le pays multiplie les marques de proximité à l’égard du pouvoir russe, laissant planer le doute, relate le Daily Maverick, sur la réalité de sa neutralité affichée.

Signataire du Statut de Rome, qui a donné naissance à la Cour pénale internationale, l’Afrique du Sud est théoriquement tenue d’exécuter les mandats d’arrêt de la CPI. Un responsable du gouvernement sud-africain a néanmoins confié à la BBC que l’exécutif prévoit de soumettre prochainement une loi au Parlement lui permettant de “s’accorder des exemptions [pour décider de] qui arrêter et qui ne pas arrêter”, explique le média britannique.

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