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« Nucléaire : les défis de la relance », sur Public Sénat : discours et discordes autour de l’atome

Un documentaire remonte la filière au plus près du terrain, en Normandie, qui abrite un EPR, un centre de retraitement de déchets, une centrale nucléaire et des milliers de sous-traitants.

PUBLIC SÉNAT – SAMEDI 1ER OCTOBRE À 21 HEURES – DOCUMENTAIRE

« On nous a dit : “Votre parc nucléaire va décliner. Préparez-vous à fermer des centrales.” (…) On n’a donc pas embauché des gens pour en construire d’autres. On a embauché des gens pour en fermer. On manque donc d’équipes formées », déclarait Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, à l’université d’été du Medef, le 29 août. Des propos aussitôt jugés « inacceptables » par le président de la République, Emmanuel Macron, alors qu’il avait exposé, six mois auparavant, son plan pour « une énergie décarbonée en 2050 », qui comprenait, entre autres, la construction de six réacteurs EPR de deuxième génération (EPR2).

Inacceptable, vraiment ? Pour évaluer la faisabilité du plan de « renaissance » nucléaire, aux enjeux colossaux – indépendance énergétique, réindustrialisation du pays –, la journaliste Marion Vigreux s’est livrée à une enquête de terrain méthodique, dans une région particulière, la Normandie. Celle-ci concentre, en effet, un EPR à Flamanville (Manche), un centre de retraitement des déchets à La Hague et une centrale nucléaire à Penly (Seine-Maritime) – où le premier EPR2 devrait, si le plan présidentiel est respecté, entrer en fonction en 2035.

Acteurs du quotidien

Surtout, ces grosses structures d’EDF induisent la présence, sur ce même territoire, d’un millier de sous-traitants – dans le Cotentin, un salarié sur trois travaille pour le nucléaire. C’est par ce bout de la chaîne que commence, logiquement, le documentaire. Une proximité rare. A condition de ne pas se laisser décourager par la longue séquence consacrée à ACE, le groupement spécialiste de chaudronnerie, tuyauterie et mécanique créé en 1989 sur le site de La Hague.

Les acteurs du quotidien ont ici la parole comme rarement : Gabriel Oblin, directeur de projet EPR2 chez EDF ; Sébastien Cuquemelle, chef d’entreprise cherbourgeois ; Stéphane Piednoir, sénateur LR du Maine-et-Loire, spécialiste du nucléaire à l’Assemblée nationale.

Sans négliger les opposants, en tête desquels Yannick Rousselet, ancien chaudronnier de Naval Group, à Cherbourg (Manche), passé chez Greenpeace. Surprenant, lorsqu’il raconte l’enchaînement d’erreurs et de pertes de compétences qui explique, selon lui, pourquoi le « chantier maudit » de l’EPR de Flamanville, qui devait fournir de l’électricité en 2012, n’en finit toujours pas.

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Un fait attire l’attention : les deux réacteurs de la centrale de Penly fournissent, à eux seuls, plus de la moitié de la consommation annuelle de la Normandie. Où il faudra, pour installer les futurs réacteurs 3 et 4, pas moins de 7 000 techniciens, ouvriers, ingénieurs…

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Les rencontres avec deux futurs ingénieurs sur le campus de l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs à Caen donnent un second souffle au film. Leurs analyses, leur impression de faire un métier utile tout en espérant que le nucléaire soit une énergie de transition. Toutes les ambitions sont possibles. « Nous manquons de grands capitaines d’industrie », note ainsi Bernard Doroszczuk, directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire. Toutefois, « rien ne serait pire que de renoncer à un défi industriel ».

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Nucléaire : les défis de la relance, de Marion Vigreux (Fr., 2022, 52 min). En replay sur PublicSenat.fr

Catherine Pacary

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