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Occitanie : "On a tous les ingrédients d’une bonne crise immobilière", un promoteur tire la sonnette d'alarme

Laurent Villaret, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Occitanie-Méditerranée est inquiet de constater la chute du marché du logement neuf. Mais entrevoit le bout du tunnel fin 2023. Il demande que l'Etat légifère pour faciliter les constructions. 

Les promoteurs immobiliers ont le blues. La situation se dégrade et Laurent Villaret, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Occitanie-Méditerranée se montre tour à tour alarmiste puis optimiste.

Alarmiste d'abord car "on observe une chute vertigineuse des mises en vente en 2022. C'est l'année réceptacle des 4 années passées", regrette-t-il. Quatre années marquées par la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et la hausse des prix des matériaux, la hausse des contraintes environnementales... Bilan, "le coût de construction est 10 à 20% plus cher qu'en 2019". Si on y ajoute le ralentissement des réservations de vente, "vous avez, tout cumulé, tous les ingrédients d'une bonne crise immobilière".

Une baisse des prix "impossible"

Et pas question, dans ce contexte, de voir le prix de vente des logements baisser. Le promoteur l'affirme sans ambiguïté "toute baisse est impossible à cause de la hausse des coûts. Quant à baisser nos marges, ce n'est pas envisageable car les banques ne nous prêtent de l'argent qu'avec des marges entre 6 et 8 %". Sans cette marge, pas de financement ! 

Sur ce constat morose vient se greffer la hausse des taux d'intérêt et des taux d'usure qui empêchent de nombreux ménages de pouvoir emprunter. Bref, la situation se tend considérablement pour le marché de l'immobilier en particulier sur les secteurs en tension. Les prix s'envolent dans les agglomérations de Montpellier, Nîmes, Sète, Narbonne ou Perpignan. 

"L'État doit légiférer"

Pour faire face à ses difficultés, Laurent Villaret demande à "l'Etat de légiférer, pour faciliter la construction. Il ne se construit que 80 000 logements par an quand le besoin est de 400 000". Il propose même plusieurs pistes de réflexion comme la réversion d'une "TVA immobilière" pour les collectivités locales afin, de compenser les baisses de dotations et l'abandon de la taxe d'habitation d'une part et, d'autre part  "de soutenir l'obligation faite aux communes de construire des logements sociaux afin d'éviter les pénalités", note le vice-président de la FPI Philippe-Antoine Brouillard. 

La fédération propose aussi de créer des offices de fonciers libres (OFL) pour la construction privée, sur le modèle des Offices fonciers solidaires (OFS) pour le logement social dans les zones en tension. Il en existe 70 sur le territoire national. Les promoteurs pourraient être associés avec les banques dans ces OFL et permettre de "discuter avec les élus pour trouver des leviers et construire moins cher, éviter certaines aberrations". Comme la construction de parking pour chaque immeuble quand un parking silo pourrait servir pour plusieurs bâtiments : "Nous avons plein d'idées nous ne demandons qu'à pouvoir les discuter", revendique Laurent Villaret. 

Un juste équilibre

Et dans l'ex région Languedoc-Roussillon, les ventes sont là aussi en chute libre : - 18 % par rapport à la même période en 2021. Les mises en vente sont elles aussi à la baisse de -10 % sur la région, jusqu'à - 39 % sur la métropole de Montpellier : "Béziers fait exception avec 504 logements mis en commercialisation (+161 %) et tire la région vers le haut", poursuit Laurent Villaret. Qui partage un regain d'optimisme : "La métropole de Montpellier vient de lancer un programme de 8 000 logements. Les élus des intercommunalités de Nîmes et Béziers ont fait le job et on peut penser qu'une inversion de l'offre soit possible pour fin 2023 début 2024".  

Car les promoteurs l'assurent : "Montpellier ne peut pas tout absorber. Les marchés de Nîmes, Béziers, Sète, Narbonne et Perpignan sont essentiels pour établir un juste équilibre". De quoi entetvoir sur le secteur méditerranéen de l'Occitanie "cette période de crise avec un peu plus de sérénité"