France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

OL-Brest : Entre défiance à l’égard d’Aulas et inefficacité offensive chronique, les Lyonnais s’enlisent dans la galère

Au Parc OL,

« Wah, c’est la Champions League cette salle. » En pénétrant dans l’Auditorium du Parc OL mercredi soir, l’entraîneur brestois Eric Roy s’est montré admiratif. Problème : l’endroit semble aujourd’hui démesuré, à l’image de tout le stade de Décines, puisqu’il n’a plus accueilli la moindre conférence de presse de Ligue des champions depuis février 2020 et un OL-Juventus (1-0). Ce Lyon alors capable de se hisser dans le dernier carré européen, lors du Final 8 de Lisbonne, vient de ne prendre qu’un point sur neuf à domicile en Ligue 1 en 2023, malgré un calendrier ultra-abordable contre Clermont (9e), Strasbourg (18e) et Brest (15e). Condamné à l’anonymat du ventre mou après une telle série (et donc ce 0-0 mercredi), l’Olympique Lyonnais (10e) pointe à 11 points de Rennes (5e) et même à 17 de l’OM, un club pourtant supposé envier le recrutement estival lyonnais (dixit Bruno Cheyrou).

Dans ce contexte de sinistrose à Lyon, malgré le rachat du club par John Textor, personne ne peut échapper aux critiques des supporteurs du septuple champion de France, de Laurent Blanc à Jean-Michel Aulas himself. Et oui, même JMA, figure présidentielle devenue intouchable dans les années 2000, ne cesse de voir son bilan écorné depuis plusieurs mois. Ses coups de serpette insistants dans la presse, la semaine passée, à l’encontre de son ancien directeur sportif Juninho, ont trouvé un écho au Parc OL mercredi soir.

« Cheyrou démission, Cheyrou démission »

A la 8e minute de jeu de ce match contre Brest, le virage nord a en effet pris fait et cause pour son idole brésilienne, en ressortant son célèbre chant « Juninho lalalalala, Pernambucano lalalalala ». Dans la tribune présidentielle, le trio Aulas-Ponsot-Cheyrou a dans le même temps vécu une (nouvelle) soirée galère, en constatant que même en tirant 28 fois au but, comme face à Strasbourg (1-2), l'équipe lyonnaise était capable de poursuivre son inquiétant surplace sans marquer. Après ce précédent couac du 14 janvier, Jean-Michel Aulas avait délivré un message tranchant aux virages : « Quand ils attaquent des dirigeants qui sont exemplaires, c’est moi qu’ils attaquent. Il faut qu’ils arrêtent, c’est particulièrement injuste. Qu’on laisse tranquille Vincent Ponsot et Bruno Cheyrou. On a deux dirigeants de grande qualité qui travaillent jour et nuit pour le club. » Le virage sud a remis ça mercredi en reprenant après la rencontre « Cheyrou démission, Cheyrou démission ».

En première ligne en raison de son mercato hivernal pour le moins intrigant, le responsable du recrutement lyonnais a désarçonné Laurent Blanc, tout comme Peter Bosz avant lui, en ne lui fournissant pas de milieu défensif durant ce mois de mercato. Et ce, après avoir flirté avec de savoureux panic buys à ce poste mardi, comme Fernando (Séville) et Pathé Ciss (Rayo Vallecano). A quel point le coach lyonnais est-il déçu de ne pas pouvoir compter sur une véritable sentinelle, poste qu’il voulait renforcer en priorité ? « Ah mais je ne l’ai pas, donc on ne va pas parler de ça mais du match », a glissé Lolo White sur le sujet mercredi.

Jean-Michel Aulas, ici au siège de la FFF, où il participait à une réunion du Comex le mois dernier.
Jean-Michel Aulas, ici au siège de la FFF, où il participait à une réunion du Comex le mois dernier. - Thomas SAMSON / AFP

« Une période de mercato un peu pesante »

Lorsque la question lui a été posée sur le climat délicat au Parc OL, il a répliqué avec un rire forcé : « Ah, c’est le moins que l’on puisse dire. Le contexte est difficile pour diverses raisons, on peut le comprendre et l’accepter. Je dis aux joueurs de ne pas avoir peur de rentrer sur leur terrain. Dans les moments que l’on traverse, il faut montrer du caractère, de la personnalité. » En vrac, Moussa Dembélé et Houssem Aouar (libres en juin) ont à nouveau eu droit à leur banderole leur demandant de « dégager » de la part du virage nord, puis à de copieux sifflets, quasiment à la hauteur de ceux contre Karl Toko Ekambi, pour l’entrée en jeu de l’ex-buteur du Celtic Glasgow. Comment les joueurs ont-ils finalement vécu cet OL-Brest, et ce mercato hivernal jusqu’au bout agité ?

« Il y a énormément de frustration, reconnaît Maxence Caqueret. On aimerait enfin gagner devant notre public mais on ne tire pas assez, on ne prend pas assez de risques. » Et forcément, le mercato lyonnais a eu un impact sur le mois de janvier galère de l’OL, à en croire son milieu de terrain : « Cette période de mercato est un peu pesante parce qu’on entend beaucoup de choses. Nous, joueurs, on essaie de rester concentrés et de travailler à fond à l’entraînement. » Et si possible en soignant son efficacité face au but, n’est-ce pas Lolo White ? « Dans l’attitude des joueurs lyonnais, il y a un manque de spontanéité et d’agressivité pour marquer, note l’ancien entraîneur du PSG. Je vois des situations du banc de touche où moi-même, je sens qu’ils ne vont pas faire le geste qu’il faut. Il faut être tueurs. »

pic.twitter.com/m7OMLcKmLD

— BFL! (@Nuggets1987) January 31, 2023

Lacazette pas fan du concept « d’ADN lyonnais »

Si Alexandre Lacazette (5 buts sur ses 5 derniers matchs) ne s’est pas montré « tueur » dans la surface bretonne mercredi, il vient de se fendre d’une drôle de punchline à l’encontre des principaux dirigeants lyonnais dans So Foot. « À mon époque, on avait beaucoup d’anciens pour nous épauler et moins de pression sur les épaules, confie l’ex-attaquant des Gunners. Donc ce truc de "l’ADN lyonnais" qu’on ressort à chaque fois, il faut arrêter. » Et bim, l’actuel capitaine et symbole de ce projet de la direction sportive actuelle enterre le projet de la direction sportive actuelle. Via un communiqué commun publié mardi, les Bad Gones et les Lyon 1950 vont bien plus loin en égratignant JMA, tout en annonçant une manifestation avant le OL-Lens du 12 février pour demander « la restucturation générale du pôle sportif ».

« La situation catastrophique connue par le club est due à une conduite sous pilotage automatique, sans commandant à bord du navire, tels des poulets sans têtes. Notre Olympique Lyonnais, autrefois craint sur le terrain, envié et admiré pour sa gestion, est aujourd’hui moqué, humilié, raillé au grand dam de ses supporteurs. »

Avec cette 10e place, l’actuel projet lyonnais se heurte à des concurrents (Lens, Rennes…) bien mieux organisés et traçant à un rythme de champions. « Si on est huitièmes en fin de saison, j’aurais démissionné avant », annonçait Jean-Michel Aulas en septembre dernier. Les supporteurs lyonnais sont de plus en plus nombreux à souhaiter que cette déclaration ne se limite pas à un effet d’annonce.