Lors d'une conférence le 27 janvier 2023 à l'occasion du Paris Grain Day, le spécialiste Mac Marshall, du United Soybean Board aux États-Unis, a pointé les éléments fondamentaux qui, bien que déjà intégrés dans les marchés des oléagineux, seront à surveiller à moyen et long terme.
Aux États-Unis, deux grands programmes politiques contribuent à soutenir le marché des biocarburants. Le plan national de normes sur les carburants renouvelables, Renewable fuel standard (RFS), d'une part, impose des volumes de biocarburant à produire chaque année. D'autre part, le programme de décarbonation de la Californie vise à réduire son empreinte carbone de 20 % d'ici la fin de la décennie. "L'un des leviers pour y parvenir est le développement du biodiesel", indique le spécialiste.
Hausse des capacités de trituration
Le soja trituré produit 75 % de tourteau et 25 % d'huile. "Historiquement, le tourteau a fait la valeur du soja, indique Mac Marshall. Ces dernières années, le marché a revalorisé l'huile, dont le prix a augmenté. Cela a entraîné des investissements massifs des opérateurs américains dans les unités de trituration, dont la capacité devrait augmenter de 20 %." Pour Mac Marshall, ce sera "un sujet pour les trois à quatre prochaines années".
Par ailleurs, au Canada, le canola est amené "à se développer de façon spectaculaire", anticipe l'expert. Le pays a également mis en place un programme sur le biodiesel, avec la volonté de la filière du canola de triturer sur place pour garder la valeur au sein du pays. "D'ici 2025, le pays devrait augmenter ses capacités de trituration de 50 %", rapporte Mac Marshall.
L'Indonésie a, en outre, annoncé mi-janvier 2023 un mandat B35 à partir du 1er février, c'est-à-dire 35 % d'incorporation d'huile de palme dans le diesel, contre 30 % auparavant. Le pays diminuera mécaniquement ses exportations. "Cette année, l'Indonésie a produit 51 millions de tonnes d'huile de palme, et devrait en exporter 27 millions de tonnes contre 33 millions de tonnes l'an passé", analyse Mac Marshall.
