France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Ouganda : la loi « anti-homosexualité » réjouit l’Église anglicane locale

« La loi anti-homosexualité est bonne et nous sommes reconnaissants au président de l’avoir promulguée. » À la tête de l’Église anglicane ougandaise, Stephen Samuel Kaziimba Mugalu n’a pas mâché ses mots pour marquer son approbation de la criminalisation aggravée de l’homosexualité dans son pays.

Faisant de « l’homosexualité aggravée » un crime capital, ce qui signifie que les récidivistes pourront être condamnés à mort – une peine qui n’est plus appliquée en Ouganda depuis des années –, la loi a été promulguée par le chef de l’État ougandais lundi 29 mai. « Nous sommes reconnaissants au président d’avoir promulgué la loi », salue encore l’archevêque anglican.

« Nous sommes reconnaissants que la loi actuelle confirme les mérites des dispositions existantes dans le code pénal actuel, a déclaré Stephen Samuel Kaziimba Mugalu. Nous sommes également reconnaissants que la loi s’appuie sur les lois existantes en offrant une meilleure protection des enfants grâce à de solides mesures de prévention de l’endoctrinement, de fortes restrictions en matière de promotion et de protection des enfants en n’autorisant pas les personnes condamnées en vertu de cette loi à être employées dans des organisations travaillant directement avec des enfants. »

« La façon africaine »

Pour lui, cette loi était nécessaire car « l’homosexualité est actuellement un défi en Ouganda car elle nous est imposée par des acteurs étrangers extérieurs contre notre volonté, notre culture et nos croyances religieuses ». « La façon africaine », a-t-il expliqué, est un « mariage hétérosexuel monogame à vie ».

Seule la possibilité de la peine de mort ternit le satisfecit du responsable religieux. « Aussi graves que soient les actes de viol aggravé et d’homosexualité aggravée, nous ne soutenons pas la peine de mort pour ces crimes », a-t-il déclaré. L’Église ougandaise « continue de recommander l’emprisonnement à vie à la place » de la peine capitale.

« Nous remercions le président de ne pas céder à leurs menaces et de protéger l’Ouganda de leurs voies d’autodestruction », a encore déclaré Stephen Samuel Kaziimba Mugalu. En effet, bien qu’elle soit saluée par l’anglicanisme local, la loi est vivement critiquée en dehors de l’Ouganda. Le Secrétaire général des Nations unies s’est dit « très inquiet », le gouvernement britannique s’est dit « consterné », tandis que le président américain Joe Biden a dénoncé « une tragique violation des droits humains universels ».

Scission de l’anglicanisme

Même au sein de la Communion anglicane, la loi a été vivement désapprouvée. Justin Welby, primat de l’Église d’Angleterre, a ainsi fait savoir en mars dernier qu’il avait exhorté par écrit le président ougandais à ne pas promulguer la loi. Toutefois, l’autorité de Justin Welby en tant que chef de la Communion anglicane, « premier parmi les égaux », avait déjà été rejetée en février par une dizaine d’Églises locales, dont celle d’Ouganda, à la suite de la décision de l’Église d’Angleterre d’autoriser la bénédiction des couples de même sexe.

Bien qu’ils ne semblent pas s’être exprimés sur la question depuis la promulgation de la loi, les responsables catholiques ougandais avaient préalablement donné une approbation prudente du projet de texte. De plus, l’archevêque Charles Kasibante, vicaire général du diocèse de Kampala, avait cosigné en février une déclaration exprimant une « grande préoccupation » concernant « la propagation croissante de l’homosexualité et de l’agenda LGBTQ en Ouganda ».

Sans se prononcer directement sur le cas ougandais, le pape François s’est clairement opposé à la criminalisation de l’homosexualité en janvier dernier. L’homosexualité n’est « pas un crime », et « la criminalisation n’est ni bonne ni juste », a-t-il insisté à plusieurs reprises, avant et après sa dernière visite apostolique en Afrique.