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Pakistan : des dizaines de morts dans un attentat contre une mosquée à Peshawar

Il était près de 13 h 30 heure locale, l’heure de la prière de l’après-midi, lorsqu’une énorme explosion a retenti dans l’enceinte du quartier général de la police de Peshawar, dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec l’Afghanistan. Une partie du bâtiment de la mosquée a été littéralement soufflée.

Lundi 30 janvier, en fin de journée, le bilan était très lourd : au moins 61 morts et 150 blessés, pour l’essentiel des policiers, selon des sources hospitalières. Il pourrait être bien supérieur : selon le responsable de la police de Peshawar, Muhammad Ijaz Khan, 300 à 400 policiers étaient sur place au moment de l’explosion et « beaucoup sont enterrés sous les décombres ».

La déflagration, qui s’est produite parmi les fidèles assemblés pour la prière, pourrait être liée à un attentat-suicide, selon les enquêteurs sur place.

Une revendication sur Twitter

Selon l’agence Associated Press, un commandant des talibans au Pakistan, Sabarkaf Mohmand, a revendiqué l’attaque sur Twitter. La prudence restait toutefois de mise, le principal porte-parole du groupe n’ayant pas confirmé publiquement cette déclaration, alors que le compte de Sabarkaf Mohmand a été rapidement suspendu.

Le groupe des talibans au Pakistan, aussi connu sous le nom de Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), est très actif depuis une quinzaine d’années. Il réclame une application plus stricte des lois islamiques, la libération de ses membres détenus par le gouvernement d’Islamabad et une réduction de la présence militaire pakistanaise dans les zones de la province de Khyber Pakhtunkhwa qu’il a longtemps utilisées comme base et dont Peshawar est la capitale.

Chassé du Pakistan par une offensive militaire en 2014, le groupe a resurgi au moment de la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan à l’été 2021, avec lesquels il partage des racines communes. « La violence revendiquée ou imputée au TTP et à d’autres groupes militants a tué près de 1 000 Pakistanais, dont près de 300 membres des forces de sécurité, dans quelque 376 attaques terroristes en 2022 », selon Voice of America.

Un contexte sécuritaire très dégradé depuis quelques mois

Depuis plusieurs mois, le Pakistan est confronté à une détérioration sensible de sa sécurité. Plusieurs attentats ont été revendiqués par les talibans du TTP, mais également par la branche régionale du groupe djihadiste État islamique, l’EI-K, ou encore par des groupes séparatistes baloutches. En mars 2022, une mosquée chiite de Peshawar avait été la cible d’un autre attentat à la bombe revendiqué par l’EI-K, causant 64 morts.

Dans la capitale, la police d’Islamabad a émis une alerte de sécurité élevée, indiquant que les contrôles à tous les points d’entrée et de sortie de la ville avaient été renforcés. Le premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a fermement condamné l’attaque, affirmant que ceux qui étaient à l’origine de l’incident n’avaient « rien à voir avec l’islam », avant de se rendre sur les lieux de l’attentat.