Avec ce dispositif, l'exécutif veut parer à «une hausse des prix des produits alimentaires un peu exceptionnelle» attendue en mars prochain.
Les contours du panier anti-inflation, évoqué mi-janvier par le ministre de l'Économie, se précisent peu à peu. S'il est un «gadget» pour l'UFC-Que Choisir, il devient «une arme au bénéfice du consommateur» aux yeux du gouvernement. Alors que deux enseignes - Système U et Lidl - ont annoncé publiquement soutenir l'initiative de l'exécutif mais que de nombreux obstacles demeurent, le gouvernement a clarifié son projet ce mercredi.
Si les délais semblent courts, le cabinet d'Olivia Grégoire a assuré que le panier serait en vigueur «dès le début du mois de mars». Une date qui coïncide avec la fin des négociations commerciales entre les fournisseurs et la grande distribution. Objectif : permettre à ce dispositif d'atténuer la flambée des prix dans les rayons, alors que d'ici quelques semaines, «de nouveaux tarifs vont s'appliquer et il faut s'attendre à une nouvelle hausse des prix un peu exceptionnelle», prévoit déjà le gouvernement.
À lire aussi«Panier anti-inflation» : quand le projet du gouvernement vire au casse-tête
L'idée est donc «de rassurer le consommateur sur une sélection d'une cinquantaine de produits, qui ne va pas augmenter aussi vite que le calcul général». Chaque enseigne participante pourra composer librement son panier avec ses propres références et ses propres tarifs. Libre ensuite aux groupes d'adopter leur stratégie commerciale, rappelle l'entourage de la ministre : «Si certains veulent proposer plus de produits ou des références plus locales, c'est possible.»
Rogner sur les marges des distributeurs
Seule condition, que l'effort de tarification ne se répercute ni sur les industriels, ni sur les agriculteurs. Il doit ainsi être financé directement par la grande distribution en rognant sur ses marges. Pour cette raison, les tarifs devront être «attractifs», sans aller jusqu'au «prix coûtant». Pour l'heure, la liste des produits n'a pas encore été dévoilée mais devrait l'être d'ici la fin de semaine. Cinq fruits et légumes frais devraient être proposés au meilleur prix, dont quelques références «bios». À noter que les bouteilles d'alcool ou les confiseries ne feraient pas partie des produits du quotidien.
Une fois le panier lancé, il sera en place pour une durée de trois mois. «On espère que le cap de l'inflation sera passé au printemps, et nous referons un nouveau point» au mois de juin, assure le cabinet de la ministre.
