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Paris : levée de boucliers face au projet de «voie dédiée» sur le périphérique porté par Hidalgo

Alors que s'achève une consultation publique, une pétition réunissant 1800 signataires, dont Rachida Dati et Valérie Pécresse, appelle la maire de Paris à renoncer à créer une voie réservée au covoiturage, aux transports collectifs et aux taxis.

Un mois et demi après le lancement de la consultation sur le projet de voie réservée au covoiturage, aux transports collectifs et aux taxis sur le périphérique parisien, le registre tenu par la mairie compte à peine plus de 6100 avis. Le chiffre, qui ne devrait guère bondir avant la fermeture de la consultation ce dimanche à minuit, témoigne d'une très faible participation au regard du 1,5 million de véhicules qui empruntent quotidiennement cette voie et des 7 millions d'habitants de la métropole du Grand Paris. Une écrasante majorité des contributeurs – 80% selon nos confrères du JDD – expriment du reste leur opposition au projet.

Pas de quoi faire vaciller les plans de la mairie de Paris. La voie réservée aux athlètes, organisateurs et personnels médicaux pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sera bien pérennisée au-delà de l'événement sportif pour accueillir les taxis, les bus et les covoitureurs. Si la mairie promet sur son site internet que «100% des contributions seront analysées et prises en considération», la consultation n'a pas valeur de suffrage. «Nous sommes prêts à discuter et à ajuster le projet», a confirmé au JDD David Belliard, adjoint aux transports, évoquant notamment «la question de la pertinence du dispositif le week-end», sans jamais remettre en cause le projet en lui-même.

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Absence d'étude d'impact

Dans une tribune publiée ce dimanche, toujours dans le JDD, 1800 élus franciliens, dont Valérie Pécresse et Rachida Dati, s'insurgent contre la «volonté unilatérale d'Anne Hidalgo» et appellent la maire de Paris à «renoncer». Les signataires s'inquiètent de risques de «congestion du trafic» et de son «effet dramatique sur la qualité de l'air», à contre-emploi de la mesure décidée par Anne Hidalgo qui cherche précisément à réduire la pollution atmosphérique. En consacrant la voie de gauche de l'anneau urbain – qui en compte entre deux et quatre selon les tronçons – à la mobilité partagée, la mairie de Paris entend convaincre 10% à 20% des «autosolistes» d'arrêter de rouler seuls, ce qui permettrait en théorie de supprimer 100.000 à 200.000 véhicules par jour.

Les données avancées par l'exécutif parisien ne reposent cependant sur aucune étude d'impact indépendante. «Aussi noble soit la volonté de la mairie de Paris de répondre aux grands enjeux environnementaux, il n'est pas possible de prendre une décision de cette nature sans au préalable s'interroger sur les possibles conséquences qu'un tel projet impliquerait pour la circulation et pour la qualité de l'air en Île-de-France», regrettent les 1800 élus dans leur tribune. Et de citer en exemple la piétonnisation des voies sur berges décidée par Anne Hidalgo en 2016, dont les conséquences sur la congestion et un «possible» effet négatif sur la pollution de l'air ont été pointées par l'Institut des politiques publiques.

Outre la suppression de l'accès à la voie de gauche à l'ensemble des automobilistes, Anne Hidalgo envisage de surcroît de limiter la vitesse de circulation sur le boulevard périphérique à 50 km/h, contre 70 km/h aujourd'hui. Une autre décision jugée très sévèrement sur le registre tenu par la mairie. Les décisions définitives devraient être rendues à la mi-juillet par la maire de Paris en personne. Le temps de tirer le bilan du mois et demi de consultation qui s'achève ce dimanche soir à minuit.