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Paris, Marseille, Lille… Ces villes françaises qui n’installeront pas d’écran pour la Coupe du monde 2022

La ville de Paris n’installera pas de fan zones ni d’écrans géants dans l’espace public pour diffuser les rencontres de la Coupe du monde de football au Qatar, a annoncé l’adjoint chargé du sport, Pierre Rabadan.

« Pour nous il n’a pas été question d’installer des zones de diffusion des matchs pour plusieurs raisons : la première, ce sont les conditions de l’organisation de cette Coupe du monde, tant sur l’aspect environnemental que social, la seconde, c’est la temporalité, le fait que ça ait lieu au mois de décembre », a-t-il expliqué lundi 3 octobre dans la soirée.

Marseille, Bordeaux, Nancy et Reims avaient auparavant fait la même annonce. « Cette compétition s’est progressivement transformée en catastrophe humaine et environnementale, incompatible avec les valeurs que nous voulons voir portées au travers du sport et notamment du football », a expliqué la municipalité phocéenne, dirigée par le socialiste Benoît Payan à la tête d’une large coalition de gauche et écologiste.

« Aberrations humanitaires »

« Marseille, fortement attachée aux valeurs de partage et de solidarité du sport et engagée pour construire une ville plus verte, ne peut contribuer à la promotion de cette Coupe du monde de football 2022 au Qatar », a insisté la ville dans un communiqué.

« J’aurais vraiment l’impression, si Bordeaux accueillait ces fans zones, d’être complice » de « cette manifestation sportive qui représente toutes les aberrations humanitaires, écologiques et sportives », avait déclaré de son côté le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic.

De nombreux travailleurs morts

Parmi les raisons de ce boycott figurent notamment le traitement des travailleurs immigrés et le nombre de décès dans le cadre de la construction des huit stades du Mondial. Si le bilan officiel n’est que de trois morts, l’Organisation internationale du travail (OIT) a fait état dans un rapport de 50 travailleurs décédés dans des accidents du travail au Qatar en 2020, et de 500 blessés graves, un chiffre qui pourrait être plus élevé selon elle en raison de lacunes dans le système de recensement des accidents.

Outre la question des droits humains, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic s’est également refusé à être« incohérent »par rapport aux efforts demandés à la population en matière« de sobriété énergétique ». « Vous ne pouvez pas appeler vos concitoyens à la sobriété et vous-même vous montrer complice d’aberration énergétique de cette nature » a-t-il défendu, ajoutant que « ceux qui ont attribué en 2010 la Coupe du monde au Qatar étaient à des années-lumière de ce qu’était une sobriété énergétique ».

La FFF ne s’inquiète pas

Samedi, la maire socialiste de Lille Martine Aubry avait aussi annoncé qu’aucun écran géant ne serait installé, dénonçant un« non-sens au regard des droits humains, de l’environnement et du sport ». Une décision également prise à Rodez et Strasbourg, notamment.

Du côté de la Fédération française de football, on ne redoute pas une telle décision : « À ce stade, la FFF ne communiquera pas », confie une source proche de la Fédération. « C’est une décision qui est dans l’air du temps, pleine de démagogie. C’est toujours plus étonnant pour une ville comme Paris qui est heureuse d’avoir le Qatar en soutien de son club de football ».

« Si jamais la France gagne la Coupe du monde, il sera intéressant de scruter les comptes Twitter des grandes villes, qui trouveront sans doute une parade pour féliciter et célébrer les joueurs de l’équipe de France, comme il se doit », poursuit la FFF.